La communauté urbaine roule-t-elle encore à côté du vélo ?

Bref
le 6 Oct 2014
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Voilà de nouveau un vélo qui vient déraper sur les parquets grinçants du tribunal administratif de Marseille. En effet, pour la troisième fois, ce lundi, l'avocat Benoît Candon représentait les intérêts de cyclistes marseillais mécontents de la façon dont la communauté urbaine laisse place au vélo sur la voie publique. Et, encore une fois, le tribunal pourrait trancher en leur faveur. En effet, dans ses conclusions, le rapporteur public, Gilles Fédi, a très clairement pris la roue des deux requérants en demandant l'annulation de la délibération "par laquelle la communauté urbaine (…) a approuvé la déclaration de projet sur l’intérêt général de l’opération de Bus à haut niveau de service entre la station de métro Bougainville et Saint-Antoine (Vallon des Tuves) à Marseille (15e et 16e arrondissements)".

Même s'il a débouté l'ancien président de Vélos en ville, Michel Fornairon du fait de l'éloignement de son domicile du 9e, le rapporteur a à nouveau demandé la condamnation de MPM à payer 1500 euros à l'autre plaignant, François Costé, habitant du secteur Nord. Sur le fond, le rapporteur public a démonté un par un les arguments de l'administration. Ainsi l'impossibilité d'aménagement d'une piste cyclable "n'exonère pas l'administration de ses obligations". Il en va de même de la difficulté née des habitudes en matière de stationnement qui condamnerait par avance tout aménagement supplémentaire. "Le mode de stationnement parfois anarchique des Marseillais relève de l'exercice du pouvoir de police du maire ou du président de la communauté urbaine", constate Gilles Fédi.

L'avocate de la communauté urbaine, Anne-Claire Louis, était à la peine pour justifier l'existence d'un simple "itinéraire cyclable" sur 220 mètres sur les huit kilomètres de voies rénovées dans le cadre du BHNS par l'impossibilité de créer "une voie propre" sur la totalité du tracé. En l'absence de son avocat, François Costé a simplement pris acte des conclusions du rapporteur public. Par voie de communiqué, il a réaffirmé le sens pratique de sa démarche : "à la montée, il suffirait de peindre une bande cyclable pour que les automobilistes (qui vont bien plus vite que les cyclistes) soient alertés de leur présence et leur laisse un peu d’espace vital". L'affaire a été mise en délibéré et le jugement est attendu dans une quinzaine de jours.

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