Des élus et associations demandent un moratoire sur les data centers

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Bref
le 17 Sep 2024
11

Une réunion a été organisée ce 16 septembre par des opposants au cinquième projet de data center, le MRS5, qui doit voir le jour dans l’enceinte du Grand port maritime de Marseille en 2026, en lieu et place d’un silo à sucre, relatent La Marseillaise et La Provence. Une enquête publique est organisée à ce sujet jusqu’au 27 septembre. L’adjoint (EELV) à la Ville, Sébastien Barles, souhaite un moratoire sur le projet, qu’il qualifie de “prédation foncière et énergétique”. Un souhait porté aussi par France Nature Environnement, Technopolice, mais aussi l’ensemble des CIQ du 16e arrondissement, qui souhaitent une étude d’impact globale sur les data centers marseillais.

La suppléante du député insoumis Manuel Bompard, Kalila Sevin, a annoncé le lancement d’un “travail parlementaire” sur le sujet avec plusieurs élus du Nouveau front populaire. De son côté, l’entreprise américaine Digital Realty met en avant les 40 emplois directs en CDI qui seront créés à l’ouverture de MRS5. Le territoire de Marseille est aujourd’hui le 7e hub internet le plus important au monde. Au printemps, le grand port a indiqué que ce projet de data center serait le dernier projet de ce type dans son enceinte.

Commentaires

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  1. SLM SLM

    Elus et associations demandent un moratoire ; pour des raisons environnementales. Dont acte, tant le foncier du Port est à la fois précieux et convoité. On rêverait en effet de voir rétabli un accès à la mer pour le public plutôt que de compter les datacenters. Mais on peut donc continuer à rêver…

    En tout cas, leur requête tombe à pic : l’enquête publique, qui est instruite conformément au code de l’environnement, sert précisément à recueillir les observations de chacun.

    Il faudra néanmoins que les élus et les associations nous expliquent quelles solutions de remplacement ils proposent. On peut écarter l’option de l’avenir sans datacenters : c’est comme vouloir revenir à l’éclairage à la bougie.

    Autre piste : une implantation ailleurs. Dans ce cas c’est tout simplement le syndrome “not in my backyard”. Pas dramatique en soi mais il vaut mieux avoir l’honnêteté intellectuelle de le reconnaître.

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    • Pascal L Pascal L

      Ce n’est pas du tout ce syndrome : un data center est très énegivore. Donc cela serait beaucoup plus astucieux de le placer à proximité des centres de production d’énergie, ce que le port de Marseille n’est pas.
      En effet transporter l’énergie coûte cher, transporter des flux de données par fibre optique coûte TRÈS TRÈS beaucoup moins !

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    • SLM SLM

      Les pertes en ligne représentent entre 2 et 3% de l’électricité transportée. Donc oui, rapprocher les datacenters des lieux de production (dit autrement, des centrales nucléaires, puisque les futurs panneaux solaires des collèges du département ne vont pas alimenter les datacenters la nuit…) a un intérêt de ce point de vue là mais uniquement de ce point de vue là.

      Sauf que ce que demande le collectif est un moratoire, le temps de définir un schéma directeur global qui inclurait toute une série de propositions, il est vrai de bon sens, comme la réutilisation de la chaleur produite par les serveurs. Donc on pourrait chauffer l’eau de l’hôpital qui est situé à côté de la centrale nucléaire. A condition que cet hôpital existe!

      Dans un autre média, Antoine Devillet, du collectif “Le nuage était sous nos pieds”, qui s’oppose justement à la construction de ce nouveau datacenter, dit : « [Les datacenters] s’accaparent l’eau potable qui va se raréfier, le foncier disponible alors qu’on doit stopper l’étalement urbain, et l’énergie, qu’ils consomment en masse. Cela entraine de nombreux conflits d’usages ». C’est potentiellement très juste sur les conflits d’usages. En revanche, c’est empreint de mauvaise foi et surtout de contre-vérités au sujet de ce datacenter en particulier. Déjà, il existe des solutions pour ne pas utiliser d’eau potable pour refroidir un datacenter ; surtout au bord de la mer. Ensuite, le foncier est en l’espèce justement réutilisé puisqu’il s’agit d’ancien silos à sucre. Quant à l’énergie (électrique), la France en dispose en abondance depuis qu’elle finalement fait le choix de ré-investir dans la filière nucléaire et, coup de chance, cette énergie est en peu carbonée. L’Allemagne ne peut pas en dire autant.

      Je persiste à penser que les riverains sont atteints du symptôme “not in my backyard” et qu’ils ont raison : il vaudrait mieux pour eux rétablir un accès à la mer que de construire un datacenter. Pas de chance : ça ne sera très probablement pas le cas.

      Quant aux autres illuminés, il faut lire l’intégralité de leur argumentaire. C’est digne de Greenpeace et des zadistes qui luttent contre le progrès en demandant des moratoires contre tout ; moratoires qui dans leur imaginaire sont des interdictions.

      Un schéma directeur global sur les datacenters est plus que souhaitable mais il suffit d’être patient, il arrivera. La France et l’Europe ont en effet ce don de tout vouloir réguler, jusqu’aux bouchons des bouteilles en plastique que le monde entier nous envie tant.

      En attendant, tout cet aréopage bien naïf semble avoir oublié que c’est grâce aux datacenters qu’ils peuvent propager leur arguments douteux sur web et les réseaux sociaux.

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    • Pascal L Pascal L

      Les pertes en ligne c’est une chose, le coût d’investissement et d’entretien une autre. L’électricité nécessite de nombreuses précautions du fait de la dangerosité alors qu’une fibre ne tuera jamais personne. Il en résulte des coût d’installation incomparablement plus élevé pour une ligne haute tension.

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    • SLM SLM

      Pour transporter des données par fibre il vous faut de toutes les façons un datacenter (en réalité il en faut au moins deux).

      Si possible alimenté(s) en électricité….

      Je n’ai pas bien compris où vous vouliez en venir : l’électricité ne s’oppose pas à la fibre. La première est nécessaire à l’existence de la seconde.

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  2. BRASILIA8 BRASILIA8

    Fabrice Coquio, président de Digital Realty France à déclarer dans la Provence
    “”Cela fait trois ans que nous travaillons sur le sujet. Nous avons eu un réel dialogue constructif avec les élus marseillais, Sébastien Barles compris.”
    Visiblement la position de Sébastien Barles n’a pas l’air claire

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  3. barbapapa barbapapa

    Le problème, c’est beaucoup de foncier prédaté, qui n’a que peu de choses à voir avec le fret maritime, c’est énormément de ressources énergétiques qui à terme manqueront au terroire ou que le territoire devra produire, c’est l’essentiel des revenus qui sont encaissés par le Port avec une gestion douteuse (voir les précédents rapports de la Cour des Comptes à ce sujet), trop peu de recettes ou impôts pour la la ville, et très peu d’emplois.

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    • Pascal L Pascal L

      Exactement, il est temps de remettre à plat les prérogatives du GPMM qui outrepasse allègrement sa mission première : gérer les flux de marchandises.

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    • Marc13016 Marc13016

      +1

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    • Assedix Assedix

      @ barbapapa: les revenus fiscaux des Data Centers ne sont pas encaissés par le port.

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  4. Marc13016 Marc13016

    Personnellement, je ne vois pas les DataCenter comme des “Grands Méchants Loups”. Et je serais même plutôt satisfait qu’ils s’installent en France (plutôt qu’en Chine ou en Irlande).
    Les questions que je me pose en revanche :
    – ce bout de territoire ne pourrait il pas être mobilisé pour une activité plus utile à la zone urbaine de Marseille ? Comme Pascal L, il me semble que prolonger des fibres venant du bout du monde pour les amener sur un territoire “désert”, ça épargnerait un foncier précieux pour Marseille.
    – A qui profite ces implantations ? 40 emplois, c’est maigre pour l’espace occupé. Et les taxes et autres rentrées financières seront probablement captées par le GPMM, donc l’État français, pas la commune de Marseille ni la Métropole.
    – J’observe que ce DataCenter MRS 5 va bénéficier d’une arrivée d’électricité à forte puissance. Comment se fait il que ce genre d’installation n’a pas été faite pour l’alimentation des navires à quai ? (contre leurs fumées donc). ça fait longtemps que les institutions en parlent, Digital Realty l’a fait, lui !?
    On sent toujours un manque d’approche globale dans l’aménagement du territoire : une boîte a l’opportunité d’installer un DataCenter ici, boum elle le fait. Sans qu’une autorité chargée de réfléchir plus globalement lui dise d’aller plutôt là … En l’occurrence, c’est le GPMM qui dysfonctionne. Il ne devrait pas pouvoir faire ce qu’il veut, je rejoins les critiques formulées plus haut.

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