Le service jeunesse de la bibliothèque de Bonneveine en mal de personnel

ALTERNATIF
Bref
le 7 Juin 2016
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Citant des sources syndicales, La Marseillaise a fermé le service Jeunesse de la bibliothèque de Bonneveine, le samedi 4 juin. Cette mesure est une conséquence du manque chronique de personnel dans les différentes bibliothèques de la ville, indiquent les représentants de la CGT et du SDU-FSU. Si elle est avérée, cette fermeture un samedi sur deux entre en contradiction avec le maintien cet été des horaires de l’Alcazar durant deux mois, nécessitant le recrutement complémentaire de 18 contractuels par mois.

Déjà en 2014, la Ville avait choisi de réduire les horaires des bibliothèques du réseau pour faire face au manque de personnel. Si la situation est peu à peu revenue à la normale, le service des bibliothèques est toujours en déficit chronique d’employés. La Ville a annoncé un plan de lecture publique doté d’un budget de 22 millions d’euros, qui sera principalement abondé par le conseil départemental, la région et l’État. Par ailleurs, un plan de recrutement interne a été ouvert pour renforcer ce service présenté comme prioritaire depuis la mise en place d’un Contrat territoire lecture avec le ministère de la culture et les collectivités locales.

Correction : Une lecture erronée de La Marseillaise, nous a fait écrire que la bibliothèque Bonneveine allait fermer un samedi sur deux. Seul, le service jeunesse est concerné par des fermetures ponctuelles, le samedi, dues effectivement au manque de personnel.

Source : La Marseillaise

Commentaires

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  1. LaPlaine _ LaPlaine _

    Cette ville est encore gérée par ses élus?

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Oui, elle est parfaitement gérée selon leurs critères. Lire, c’est réfléchir. Réfléchir, c’est se poser des questions, discuter, proposer, contester, et même éventuellement “mal” voter. Mieux vaut laisser à la populace du temps pour qu’elle regarde la télévision qui fabrique du “temps de cerveau disponible”, c’est plus sûr.

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  2. LaPlaine _ LaPlaine _

    Et quand je lis les réponses que proposent certains élus aux problèmes concrets qui les concernent on se demande si certains n ‘étaient pas en difficulté scolaire dans leur jeunesse…

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  3. JL41 JL41

    C’est un sujet qui mériterait un dossier documenté, une approche ouverte, de façon à saisir les contraintes et les objectifs qu’une collectivité peut se donner.

    Il semble que les restrictions mises à l’ouverture des bibliothèques municipales, s’inscrivent dans une optimisation du service en fonction de la fréquentation et des charges de personnel, qui se traduisent pas une baisse des effectifs. Alors que les communes et leurs regroupements ont continué à recruter, en général au détriment de l’investissement, consécutivement aux consignes et aux dotations de l’Etat. Quels sont ces domaines où l’on recrute, au détriment de fonctions plus classiques ?
    On observe parfois un défaut de fréquentation. Je connaissais une petite médiathèque de village où parfois il se passait une journée entière sans que personne ne vienne. Il semble pourtant que malgré les progrès et les facilités offertes par le numérique, la fréquentation des bibliothèques ne baisse pas dans les statistiques officielles. Seules (un métier où les femmes dominent) les documentalistes sont moins sollicitées, sans doute parce que la recherche sur internet s’est développée et que ça permet de le faire soi-même.
    Il est possible qu’un élargissement des horaires de fonctionnement permette de gagner quelques pourcents de fréquentation, mais au prix d’une augmentation plus élevée des frais de fonctionnement ? A partir de quel stade cette optimisation du service a-t-elle une influence sur la fréquentation de l’ordre du décrochage du public ?

    Initialement, les bibliothèques municipales s’inscrivent dans un mouvement d’éducation populaire : offrir la possibilité de s’instruire et de se cultiver à ceux qui ne peuvent pas s’acheter de livres ou qui trouveraient absurde d’en acheter pour n’être lus qu’une fois. Il y a aussi un public spécifique, pauvre ou aisé, glouton de livres et qui chaque semaine vient en bibliothèque faire sa moisson. Ce public spécifique est bien entendu connecté à l’internet, mais il n’imagine pas lire un roman sur un écran, fût-ce celui d’une tablette de lecture. Les bibliothèques municipales sont-elles toujours dans cette mission culturelle des origines, ou ne sont-elles qu’un service de mise à disposition de livres ou de dvd ?

    Là où d’autres services ont été développés, avec d’abord le numérique, les bibliothèques municipales ou universitaires ont maintenu ou étendu leur fréquentation. Deux exemples qui nous viennent des Etats-Unis (https://www.actualitte.com/article/monde-edition/internet-tueur-de-bibliotheques-loin-de-la/64877 ) :
    « Voici quelques exemples de la manière dont les bibliothèques les plus progressistes développent leur attractivité : à Grand Valley State University, un «marché du savoir» permet aux étudiants de faire appel au réseau de l’université – camarades, enseignants – afin de bénéficier de conseils relatifs à la recherche, la rédaction, l’expression en public, le graphisme et l’analyse de données quantitatives. L’un des espaces spécialisés est la bibliothèque, qui fournit des locaux pour préparer des documents, établir des collaborations numériques et s’entraîner aux présentations.
    « Dans les bibliothèques de la North Carolina State University (NCSU), des «makerspaces» proposent des travaux pratiques dans différents domaines : électronique, impression et scan en relief, découpage et usinage, création de dispositifs portables et connexion d’appareils à l’internet des objets. Les étudiants ont par ailleurs accès à des laboratoires de média numériques, des studios de production, des salles de musique, des espaces de visualisation et des salles de conférences, entre autres. »

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Je ne suis pas d’accord avec le point de votre analyse qui porte sur “l’optimisation” du service et son coût.

      D’abord parce qu’optimiser en fermant le samedi, c’est-à-dire le jour où une grande partie de la population est disponible, c’est tout de même assez radical si l’on veut provoquer une baisse de la fréquentation ! Je vois assez bien vers quelle conclusion cela peut mener : quand on veut tuer son chien, on l’accuse de la rage. A qui s’adresserait un service ouvert uniquement du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h ?..

      Ensuite parce que la question du coût du service renvoie à l’allocation des ressources disponibles. A Marseille, il n’y a pas d’argent pour les écoles, les piscines, les bibliothèques ou les transports collectifs. En revanche, il n’y a aucun problème pour trouver 15 millions d’euros par an pour un stade somptuaire, ou 3 millions d’euros pour les voitures de fonction et de service de la ville. C’est donc une question de choix plus qu’une question de contraintes financières. Ces dernières sont bien réelles, mais la bonne réponse consisterait à mettre la priorité sur la vie quotidienne, l’éducation et la culture et non sur le bling-bling et la préservation de quelques rentes de situation.

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    • JL41 JL41

      C’est évident que c’est un peu con de fermer le samedi à Marseille. Mais on aimerait savoir aussi si effectivement le public vient le samedi, ou encore s’il n’y a pas de réticences du personnel à venir travailler le samedi ?
      Mais la vraie question est de savoir si avec le numérique ces bibliothèques sont devenues un service comme un autre, ou si au contraire, on s’en sert en développant d’autres fonctions (voir les exemples aux Etats-Unis), comme un fer de lance d’une mission éducative : animateurs sachant expliquer, alphabétisation, accompagnement au savoir…

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  4. Renardsauvage Renardsauvage

    On se demande comment Marseille a pu obtenir pour la France, le titre de capitale européenne de la culture. Sans moyens, sans infrastructures culturelles, sans politique de développement de la créativité artistique, oui, nous le savons, Gaudin a reçu cette distinction en contrepartie de la fonction prestigieuse de Président du Sénat qu’il convoitait. Cependant, la lecture publique permet d’accéder à toutes les formes de culture et la réduction des horaires d’ouverture de ces équipements municipaux démontre la volonté de plus en plus pertinente et méprisante des élus à l’égard de la population . Nous sommes loin des bibliothèques des pays nordiques ou anglo-saxons. Découvrir le plaisir de tenir un ouvrage dans ses mains, le humer, prendre plaisir à lire, à regarder les illustrations. C’est déjà une ouverture sur une autre vie, c’est apprendre que des hommes et des femmes savent manier la langue française au point de nous faire sortir de notre quotidien et de nous faire aimer autre chose. La poésie, l’art sous sous toutes ses formes. Nous sommes des sous-developpés à Marseille. Le Mucem aurait dû être construit depuis longtemps mais il ne représente que l’art architectural. Et les générations à venir que vont-elles devenir, des automates formées par le petit écran pourvoyeur d’idéologie débilitante!

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  5. JL41 JL41

    Un article dans la Provence aujourd’hui sur le sujet : http://www.laprovence.com/article/edition-marseille/3977564/le-samedi-a-bonneveine-les-petits-sont-prives-de-lecture.html
    D’après cet article, il semble qu’il y a une réelle demande des enfants pour le samedi, une section qui ne peut être ouverte que tous les 15 jours actuellement, faute de personnel.
    On apprend aussi que l’amplitude d’ouverture des bibliothèques à Marseille est de un mois inférieure à ce qu’elle est à Paris ou Lyon. Ce serait intéressant d’avoir un chiffre comparatif sur le nombre de visiteurs annuel et les effectifs affectés au fonctionnement des bibliothèques de ces 3 villes. C’est la Chambre régionale des comptes qui a fait cette observation en 2013.
    On lit dans la Provence qu’après cette observation, la ville a exigé une heure de travail quotidien supplémentaire de ses agents. S’agit-il d’heures supplémentaires ou d’un retour à la normale du temps de travail ?

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