Réinvestir l’espace public

Billet de blog
par Lagachon
le 12 Mar 2012
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Premier billet de débrief de l’émission de France Culture “Villes Monde” sur Marseille, diffusée le 19 février. Deux heures en compagnie d’Ariane Ascaride, Emmanuel Germond, Kamel Saleh, Frédéric Valabrègues, Caty Avram, Philippe Carrese, Nicolas Mémain et Frédéric Nevchéhirlian pour parler culture, problèmes, urbanisme, création… et tenter une fois de plus d’expliquer Marseille aux parisiens.

Le meilleur a côtoyé le pire : c’est quand même dommage que des quatre invités en plateau, un seul habite Marseille à plein temps, ce qui ne nous a pas permis d’évacuer immédiatement les poncifs… Mais il y a aussi eu de très bonnes analyses, notamment une qui partait mal mais qui a bien fini : Ascaride et Valabrègues nous rejouent le couplet nostalgique du Marseille des années 70 où on sortait encore, celui des cinés sur la Canebière, face au désert actuel (bla bla bla – on le connait tous trop bien). Et là, Ascaride explique quelque chose que l’on devrait écrire en lettre d’or à l’hôtel de ville et à la Préfecture : “on nous dit, la Canebière le soir c’est dangereux, mais si tout le monde ressort, ça sera plus dangereux” ! In fine, il ne faut pas plus de policiers, il faut juste plus de monde dans les rues. Reste à savoir comment faire sortir “tout le monde” ? Voilà deux petites idées…

Je pense qu’il faut traiter ça de manière “keynésienne”, en apportant l’offre pour stimuler la demande. Concrètement pour le centre-ville, soutenir ceux qui veulent ouvrir tard au lieu de leur mettre des bâtons dans les roues, encourager les événements en plein air (et pas que l’été), faire fonctionner les transports en commun jusqu’à minuit ou 1h, et pourquoi pas aller jusqu’à encourager fiscalement les établissements qui font le choix d’ouvrir tard.

Et comme il ne faut pas penser Marseille comme ce qui se trouve entre Castellane et la Porte d’Aix, ça m’a donné envie de partager une idée à laquelle j’ai souvent pensé en me promenant hors du centre-ville : redynamiser les fameux centres villageois de Marseille en y apportant trois choses indispensables (au minimum) qui doivent fonctionner plus tard pour donner envie aux gens d’occuper l’espace. Un arrêt de bus, un bar et une épicerie, tous ouverts jusqu’à minuit ou 1h (avec un régime fiscal avantageux pour compenser les pertes du début), et pour assurer la sécurité au début un petit bureau de police, le temps que les gens prennent l’habitude de retourner dans la rue, d’aller prendre un verre ou un café, de faire une partie de boules après manger… Et s’appuyer sur les CIQ pour organiser des événements sur la place l’été, dans un local municipal ou dans le bar l’hiver (un aïoli, une projection de film, des soirées dansantes…)

En espérant qu’après 2 ou 3 ans de mettre tout ça à disposition, les gens commencent à reprendre des habitudes méditerranéennes et citadines, donnant ainsi envie à d’autres personnes de venir ouvrir un cinéma, un glacier, un deuxième bar, un théâtre… et rompre le cercle vicieux de l’abandon de la rue.

 

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