quand un bar se transforme en micro-crèche

Billet de blog
le 5 Juin 2023
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Non, ce n’est pas grâce à un coup de “baguette magique” de la fée Clochette, mais le résultat d’une politique de la “petite enfance” menée par une municipalité soucieuse de répondre aux attentes des parents et futurs parents.

C’est pour mettre un terme aux nuisances générées par le bar “Le Maeva” implanté aux pieds des immeubles de la résidence Guynemer, av. de la patrouille de France, théâtre même d’un meurtre en 2017, que la ville a racheté ces locaux pour en faire une micro-crèche.

Pour moi la “petite enfance” a toujours été une priorité et plus particulièrement lorsque pendant plusieurs années j’ai partagé avec d’autres camarades la responsabilité de gestion du Comité d’Entreprise de la banque dans laquelle j’ai travaillé pendant 41 ans. Ce petit “retour en arrière” qu’aujourd’hui j’ai tenu à faire n’est pas pour jouer les “anciens combattants”, mais pour mettre en avant le partenariat conclu entre un Comité d’Entreprise et une commune, partenariat qui 40 ans plus tard est toujours, voire plus que jamais , d’actualité.

Retour sur les années 80

Depuis plusieurs années le Comité d’Entreprise de la BNP du groupe de Marseille souhaitait créer un centre aéré pour les enfants de ses salariés. Un combat mené par les élus CFDT avec à la tête notre camarade Henri MERINO, secrétaire du Comité d’Entreprise. En mai 1981, l’élection de François MITTERRAND, et la nomination de René THOMAS comme PDG de la Banque Nationale de Paris a été pour nous l’opportunité de  “revenir à la charge” auprès de la Direction Générale de la BNP pour la réalisation de cette réalisation sociale.

Fin 81, Henri MERINO me confie la mission de négocier avec notre nouveau PDG ce projet qui nous tenait à cœur. Du fait des responsabilités syndicales dans les structures interprofessionnelles, nous étions en contact avec des militants CFDT d’autres d’entreprises qui étaient au courant de notre projet et notamment avec un ancien délégué du Personnel de Shell Chimie à Berre l’Etang, qui 4 ans auparavant était devenu à 33 ans le plus jeune maire des Bouches du Rhône : Jean-Pierre MAGGI, maire de Velaux.

J’ai donc rencontré à deux reprises, le nouveau PDG de la BNP. Il n’a pas très difficile de remporter ce “challenge” eu égard au dossier bien ficelé que nous avions monté avec Jean-Pierre MAGGI : la commune de Velaux mettait à notre disposition un terrain nu pour y édifier notre projet, avec un bail emphytéotique de 99 ans, pour le Franc symbolique, en contrepartie le Comité d’Entreprise réservait une aile de la bâtisse pour une halte-garderie communale. La négociation s’est conclue avec le plan de financement suivant : pour un investissement total de 1.000.000,00 de Francs (mobilier compris), la Direction Générale nous a octroyé une subvention exceptionnelle de 500.000,00 Francs et nous a accordé un prêt de 500.000,00 Francs sur 10 ans.

En juin 83 le centre aéré du C.E . de la BNP est inauguré. Pour cette manifestation nous avions loué un chapiteau qui a accueilli près de 500 personnes (salariés du groupe de Marseille, d’Aix en Provence) en la présence de René THOMAS et de tout son Etat Major, du Dr TORE (médecin chef de la BNP), du maire de Velaux, de son Conseil Municipal, du sous-préfet d’Aix en Provence. Le lendemain  c’est par un télégramme que René THOMAS a remercié et félicité les élus du personnel pour l’accueil qu’il avait eu avec son Etat Major, très impressionné par l’organisation de cette manifestation (la gendarmerie de Velaux avait assuré les problèmes de circulation).

Une commune qui aujourd’hui s’inspirerait d’un tel partenariat serait en totale symbiose avec les déclarations gouvernementales faites par Elisabeth BORNE. Elle pourrait ainsi bénéficier des aides massives annoncées en ayant de ce fait un “reste à charge” communal” réduit au maximum pour un bel investissement d’utilité publique. Ce type de partenariat, je n’en doute pas devrait intéresser les Comités d’Entreprises de la Grande Distribution, des Grandes Entreprises, qui nous entourent.

Une équipe municipale qui fait de la “petite enfance” une priorité budgétaire, est d’une autre envergure politique que celle qui consacre plus de 500.000,00 € pour édifier des locaux afin de permettre aux joueurs de boules de festoyer. La réduction des inégalités passe aussi par la “petite enfance”, et elle ne se fait pas à coups de boules.

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