Mes châteaux d’ If: Ce que faisait ma grand mère à moitié nue sur le bureau…

Billet de blog
le 9 Nov 2023
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Mes châteaux d’ If: Ce que faisait ma grand mère à moitié nue sur le bureau…
Mes châteaux d’ If: Ce que faisait ma grand mère à moitié nue sur le bureau…

Mes châteaux d’ If: Ce que faisait ma grand mère à moitié nue sur le bureau…

…du Général. ( Quand WordPress ne supporte pas les titres de plus de 55 mots..)

Le livre de Christophe Donner se distingue dans la production littéraire de la rentrée.D’abord parce qu’il est sorti en janvier. Donner est du tonnerre. Haha. Ok,d’accord, il n’est pas dans les prix décernés cette semaine par le petit monde de l’édition. Tant pis, faisons cavaliers seuls, tagada tagada…

  • Avant cela, j’ai bien lu comme un ascète  les deux Eric Emmanuel Schmitt dont Le Défi de Jérusalem qui raconte son extase mystique dans le tombeau du Christ et Bungalow 21 sa pièce, jouée en ce moment à Paris qui raconte l’extase sexuelle d’Yves Montand devant les seins de Marylin Monroe.

J’ai lu comme tout le monde, sauf mon voisin qui ne lit que Picsou évadé fiscal chez les Helvétes, Astérix par Fabcaro au scénar. C’est pas mal mais ce ne valait pas la pièce adaptée de Zai Zai Zai entre autres, jouée à Avignon cet été. Son angle semble être la bienveillance insupportable des mots, cette nov langue qui finalement nique tout. On aura reconnu une Zizanie qu’on nous fait à l’envers. Second thème intéressant qu’on retrouve dans la bd actuelle, celle du ras la bol devant le spectacle de la guerre. L ‘album commence par des désertions parmi les légions romaines. César doit réagir. Son unique obsession étant de soumettre nos valeureux Gaulois, il envoie Vicévertus, l’apôtre de la bienveillance en Armorique. Une dose de féminisme, quelques anachronismes délibérés et le tour est joué pour un album contraint. Rien qui déboite comme le Domaine des Dieux. M’enfin, comme dirait Gaston Lagaffe ressuscité après de longues négociations avec l’héritière de Franquin dans le magazine Spirou.

Enfin j’ai essayé de me passionner pour l’Art de la Guerre, le nouvel album de la série Black et Mortimer. Rien à voir avec la marque d’ appareils éléctroportatifs. Raté. Malgré le talent de Floc’h et de sa ligne claire, malgré le scénario de Fromental et Bocquet, deux immenses historiens de la BD, j’ai trouvé cet album plat comme une assiette de haricots sans mouton. Dans le dossier de presse, Floc’h ne cache pas qu’il est allé à reculons dans la reprise des deux héros habillés en pantalon repassé. Certes ils dépoussiérent le genre en limitant les dialogues interminables de cette série qui ne m’a jamais accroché. Sun Tzu dans sa tombe doit réclamer vengeance tant l’énigme ne tient pas ses promesses. Cela dit l’album est un carton au niveau des ventes.

Chez Donner, trois plans pour nous faire découvrir comment un père peut tuer son fils. Charles de Gaulle meurtri par Pétain pour qui il écrit un livre nommé Le Soldat alors que Pétain l’avait donné pour mort lors du premier conflit mondial. La revanche nous la connaitrons en 1945: déchéance du père, sacre du fils.

Second plan, le récit embarqué de l’écriture de ce livre justement comme la promesse de gagner de l’argent avec les monnaies virtuelles. Donner pris au jeu des courses se reprend littérairement à ce petit piège.

Dernier plan et pas des moindres: l’affaire Philippe Daudet ou le suicide à 14 ans du fils de Léon Daudet, principal et odieux polémiste de l’Action Française, journal antisémite notoire. Pour régler son compte au fils d’ Alphonse Daudet, Donner raconte sa famille ou celle des Gosset, celle d’Amin, sa grand-mère. A coups de chapitres séparant les trois fils de l’histoire, il va nous transporter dans la famille française la plus anti dreyfusarde, la plus infâme, la plus ignoble, celle qui se permettait d’envoyer à la guerre les jeunes hommes tandis qu’elle restait en embuscade. Léon Daudet qui était un personnage sacré au début du 20éme siècle était une canaille sans nom. Quand son fils malade qui n’en finissait pas de faire des fugues, se rendit au journal Le Libertaire pour demander une arme pour tuer une personnalité, il rencontra Georges Vidal, le rédacteur principal à l’époque. Une certaine sympathie naquit entre eux. Philippe chercha à rencontrer Germaine Berton qui voulait assassiner Daudet mais qui abattit Marius Plateau en 1923.

Philippe se suicida dans un taxi. Son père n’y crut jamais, accusa le chauffeur, la police, l’État, Poincaré. Point à la ligne.Le journal Le Libertaire trouva dans la révélation de l’anarchisme du fils un moyen de relancer les ventes du journal.

Christophe Donner ne nous cache pas ses sentiments et le rapport intime qu’il a avec les pères assassins. Il raconte les différents plans de cette histoire, de ce lien entre les pères et les fils, les victimes et leurs assassins.Léon Daudet devient coupable de la mort de son fils et de milliers de jeunes partis mourir sur le front. Pétain en fut un autre exécuteur.

Pour la soif, Le Der des der de Didier Daeninxck est un très bon polar autour de la première guerre mondiale. Anne Perry a écrit aussi un policier, Le Temps des armes, qui se déroule à Ypres pendant la même période, dans les tranchées anglaises. Tous ses auteurs soulignent l’ignominie des hauts gradés et des planqués qui envoyaient les autres crever,  au gaz moutarde ou à la baïonnette. Une réflexion sur le pacifisme et le courage.

Commentaires

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  1. Christophe Goby Christophe Goby

    Astérix, Eric Emmanuel Schmitt, Black et Mortimer…un peu de tout ça mais surtout la suite de la France Goy de Christophe Donner.

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