Au conseil municipal, l’exercice du pouvoir symbolique
Au conseil municipal, l’exercice du pouvoir symbolique
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Cette semaine, retour sur le conseil municipal de lundi dernier.
Presque 12 heures de conseil municipal, « le plus long de l’histoire » selon le maire qui n’était pourtant pas, lui, prof d’histoire. Ce 1er conseil depuis son élection confronte son pouvoir à l’étendue et aux limites de son exercice symbolique. Il ne s’agit nullement de minimiser son influence, mais de qualifier un registre de ses attributions et de son expression.
Un premier temps consacré au rapport de la Chambre régionale des comptes est l’occasion de revenir sur les errements de la gestion passée. De même, le débat d’orientations budgétaires instruit à nouveau le procès du passé. La rupture s’insère par petites touches comme ici avec ces délibérations portant sur le règlement intérieur, ou là avec cette farce de rachat gratuit de la marque Marseille à Netflix. Une rupture parfois en trompe-l’oeil quand on touche à des politiques publiques moins symboliques : la critique du « sur-tourisme » se heurte à la dépossession des outils de régulation au dépens de la Métropole, la poursuite du projet du parc de la Porte d’Aix malgré les alertes de collectifs, le réquisitoire contre Euromed produisant une « ville sans âme et construite malgré et contre ses habitants » contraste avec l’impuissance de la ville à la contrer sur le terrain. Et bien sûr, le vote du protocole réformant le droit de grève dans les écoles qui provoque la première division, certes limitée, au sein de la majorité. Le projet passe avec les voix de la droite qui demande un scrutin public refusé par B. Payan dans un style soudainement gaudinien.
Rupture en trompe-l’oeil donc, mais rupture symbolique qui reprend de la consistance lors du vote de la subvention à SOS Méditerranée et qu’une passe d’armes avec les droites manifeste la rupture, transformant soudain Marseille en ville accueillante. La réduction de la politique symbolique à des gestes de communication gratuits et sans effet est absurde. Contraint par des rapports de force d’institution et l’austérité budgétaire, le pouvoir municipal a été chassé de l’espace de construction de politiques publiques pour se replier sur les registres symboliques. Ceux-ci s’épanouissent lors du vote du rapport 87 portant nouvelle dénomination de l’avenue des Aygalades. L’avenue Ibrahim-Ali est créée, 26 ans après son meurtre par un militant du Front National. La tension, l’indignité des élus du RN, contrastant avec les discours de S. Ghali, N. Djambaé et N. Benmarnia resteront dans la mémoire de ce conseil. Un conseil enfin rangé dans le camp de la mémoire des victimes des crimes racistes. Non, décidément, les symboles ne sont pas que de la com
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