Zaki Laïdi, missionnaire européen de Manuel Valls
Zaki Laïdi, missionnaire européen de Manuel Valls
Sa troisième place sur la liste socialiste pour ces européennes est casse-gueule, il le sait et ne s'en cache pas. Après l'avoir arrachée au nez et à la barbe de Christophe Masse, Zaki Laïdi fait figure de nouvelle tête du parti socialiste dans cette circonscription Sud-Est même s'il n'est pas acquis qu'il siège à Strasbourg ou à Bruxelles. En 2009, la liste menée par les eurodéputés sortants Vincent Peillon et Sylvie Guillaume n'avait déjà obtenu que deux postes avec ses 14,5 %. Le contexte actuel n'incite donc pas les socialistes à l'optimisme pour dimanche. Mais Laïdi y croit.
Le politologue spécialiste… des questions européennes embrasse cette campagne avec une carte de visite dont la valeur a augmenté au lendemain des municipales : "Il a l'écoute de Manuel Valls mais il sait aussi écouter", résume le premier secrétaire fédéral du parti socialiste, Jean-David Ciot. Cette étiquette lui sert de porte d'entrée dans les discussions qu'il peut avoir avec des militants du parti socialiste ou des acteurs de la société civile. "Mon ami est premier ministre, son intérêt est de me faire élire, commente Zaki Laïdi. Ma proximité avec lui me permet par exemple de lui faire passer des dossiers." C'est en tout cas ce qu'il a promis aux syndicalistes de LyondellBasell qu'il a rencontrés.
Il a fallu afficher cet argument de poids pour convaincre des socialistes locaux plus que réticents. Au lendemain des désignations des candidats, l'arrivée sur la liste de cet homme de l'ombre, plus habitué à jouer le rôle de la plume ou du conseiller, a incarné aux yeux des dirigeants locaux du parti un scrutin déconnecté des problématiques locales. Une stratégie peu à même de mobiliser des militants de plus en plus introuvables. Au parc Chanot, lors du meeting du 15 mai, la présence des principaux candidats et du premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis, n'a incité que de 200 sympathisants à faire le déplacement, un drap noir recouvrant pudiquement les sièges vides. Dans le Var, la fête de la rose a dû être annulée faute d'inscriptions suffisantes, et ce malgré la présence annoncée de Vincent Peillon.
"Une équation personnelle"
Dans une adresse aux militants, Laïdi lui-même a résumé ce contexte : "Nous sortons d’une épreuve cruelle. Elle laisse nos militants désemparés et nos électeurs déboussolés." C'est le message qu'il a fait passer aux secrétaires de section au début du mois de mai à Gignac-la-Nerthe. Et dégainé sa carte maîtresse : "Si je suis élu, je serai l'élu de PACA. Le mandat européen doit être un mandat de proximité et unique. Je ne vais pas entrer dans une logique folle de cumul des mandats."
En attendant d'installer peut-être une permanence en Provence, Laïdi déroule son programme en revendiquant "une équation personnelle. Je crois qu'il suffit de discuter cinq minutes pour comprendre que je ne suis pas le produit de X, Y ou Z." Ou Manuel Valls. Sa stratégie ? "Rencontrer des publics cibles dans une élection qui mobilise peu : chefs d'entreprises, syndicalistes, étudiants…" Le message vise à promouvoir une Europe plus sociale : "Le problème des inégalités entre les pays demeurent. On peut néanmoins atténuer les effets de cette concurrence. Il faut se battre pour un socle commun de droits et une harmonisation. Et je tiens à dire qu'il n'y a aucune raison qu'elle se fasse par le bas". C'est ainsi ce même message qu'il développe sur la SNCM estimant que le problème est avant tout celui de la concurrence entre les différents pavillons.
Quant au grand écart apparent entre un PS européen faisant campagne contre l'austérité alors que Manuel Valls multiplie des signes de rigueur, il le balaie d'un revers de main. "Je n'ai aucun problème à concilier les deux. Les déficits n'ont rien à voir avec l'Europe. Réduire les déficits, c'est garantir la souveraineté et les moyens d'action de l'État. Mais il est vrai que l'objectif de 3% fixé par l'Europe est parfois trop contraignant, ce qui compte, c'est la trajectoire de baisse, pas le chiffre qui est absurde." L'objectif de sa candidature est résumée en une formule : "Les électeurs ont le choix entre une amplification de ce qui s'est passé et une correction. Je me bats pour la seconde hypothèse". Il saura dimanche soir si, "dans un léger rebond que l'arrivée de Manuel au gouvernement peut apporter", l'occasion lui est donnée de mettre cela en application.
Commentaires
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Zaki Laïdi s’est battu pour avoir la 3ème place sur la liste du PS aux européennes mais pas pour honorer sa présence au débat public organisé par Marsactu, le Ravi et Fokus 21 le lundi 19 mai… Il s’est décommandé à la dernière minute sans prendre la peine de se faire remplacer. Belle façon de mener campagne !
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Le discours de cet homme me fait penser aux fameux « Moi président de la République,… » prononcés par le candidat Hollande le 2 mai 2012, lors du débat précédant le 2ème tour de l’élection présidentielle. Aujourd’hui tout le monde sait ce qu’il est advenu des engagements pris par celui qui est devenu président de la république.
Ce plaidoyer de M. Laïdi risque de ne pas être suffisant pour l’envoyer à Strasbourg même s’il prétend qu’être ami avec Valls est un plus pour être élu, ce qui correspond à prendre les électeurs pour des jambons.
Mais le meilleur est pour la fin quand M. Laïdi ne voit pas de rapport entre la campagne contre l’austérité menée par le ps européen, alors qu’en France le même ps nous impose une austérité de plus en plus contraignante et inutile, qui pénalise les plus démunis, afin d’arriver à ces fameux 3% de déficit imposés par l’UE. Autrement dit, la main droite de M. Laïdi ignore ce que fait sa main gauche. Un discours convenu, un tour de passe-passe tellement banal qu’il n’a aucune chance de convaincre un seul électeur.
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