Yvan Cadiou : "La table, autel des sacrifices gourmands"

À la une
le 11 Sep 2013
2
Yvan Cadiou : "La table, autel des sacrifices gourmands"
Yvan Cadiou : "La table, autel des sacrifices gourmands"

Yvan Cadiou : "La table, autel des sacrifices gourmands"

"La cuisine est avant tout un moyen de se réunir autour d'une table" répète inlassablement Yvan Cadiou, grand chef cuisinier breton, globe-trotteur, chroniqueur TV, auteur de 18 livres de cuisines… Et comédien cuisinier qui présente ces jeudi et vendredi son spectacle vivant "Ma puce, à table" dans le cadre de Cuisine en Friche, un événement MP2013 qui associe les disciplines artistiques (musique, cinéma, théâtre, littérature…) avec la cuisine.

Mais Yvan Cadiou défend avant tout la cuisine du quotidien, la soupe de mamie, préférant la qualifier de forme d'expression personnelle "qui dit beaucoup sur ce que nous sommes" plutôt que de discipline artistique au sens propre. "Pour moi la cuisine est avant tout une forme d'expression, c'est pour cela que je m'intéresse plus à la cuisine populaire qu'à la cuisine élitiste.[…] L'important c'est de pouvoir manger avec plaisir au quotidien […] Si on peut partager le moment où l'on cuisine plutôt que de recevoir et s'asseoir autour de la table alors que tout a été préparé, c'est quand même plus chouette… On vit dans les odeurs, ça monte crescendo…"

"Marseille, cuisine de débrouille"

Et ce n'est pas parce que Marseille présente peu d'établissements étoilés qu'il faut la dénigrer sur le plan culinaire. Pour le chef installé dans la région, elle est un véritable terrain d'inspiration gastronomique : "C'est une ville populaire, ce qui signifie cuisine à la maison, cuisine de débrouille. Ici on reste attaché à sa culture et comme cette ville est un mille-feuilles de cultures depuis 2000 ans d'histoire, on retrouve toutes ces facettes dans la cuisine […] Il y a des croisements entre les gens qui se rencontrent, échangent leurs recettes". Marseille capitale de la bonne bouffe ? En tout cas ce n'est pas le fruit du hasard si Yvan Cadiou la compare à un gâteau à plusieurs étages.

La récente polémique autour de la prestation de Joep Van Lieshout intitulée The Butcher, révèle pour le chef une mentalité figée qui refuserait d'envisager la cuisine autrement que dans un cadre strict : "On est en retard de vingt ans par rapport aux Etats-Unis là-dessus. Nous sommes les derniers à faire preuve de cet immense conservatisme au niveau de la cuisine : on préfère valoriser, glorifier l'image du grand cuisinier avec sa toque étoilée, mais on a vraiment du mal avec la fantaisie… On veut à tout prix glorifier la grandeur de la cuisine, des vins, du chocolat et en faire quelque chose de très élitiste. […] Je ne suis pas contre cela. […] Mais il faut surtout donner la possibilité aux gens de cuisiner chez eux".

>> Ma puce à table et sa recette de soupe à la courgette, au basilic, aux amandes et au jus de concombre est à découvrir ce jeudi et ce vendredi à 20 h à la Friche de la Belle de Mai.

Cet article vous est offert par Marsactu
Marsactu est un journal local d'investigation indépendant. Nous n'avons pas de propriétaire milliardaire, pas de publicité ni subvention des collectivités locales. Ce sont nos abonné.e.s qui nous financent.

Commentaires

L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.

  1. stjeno stjeno

    hôtel ou autel????

    Signaler
  2. Ericmazargues Ericmazargues

    Amandes !!!

    Signaler

Vous avez un compte ?

Mot de passe oublié ?


Ajouter un compte Facebook ?


Nouveau sur Marsactu ?

S'inscrire