[Retour au Plan d’Aou] Quand la rénovation urbaine dérivait vers le fichage ethnique

Série
le 26 Août 2024
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Le Plan d'Aou fait partie des grandes cités du Nord de Marseille. Cet été, Marsactu revient sur l'histoire de cette cité, prototype de la rénovation urbaine avant l'heure. Aujourd'hui, plongée dans des archives qui révèlent de manière inédite comment bailleurs et architecte ont eu recours au fichage ethnique.

Le Plan d
Le Plan d'Aou avant sa rénovation. (Document du Grand Projet urbain / Archives DR)

Le Plan d'Aou avant sa rénovation. (Document du Grand Projet urbain / Archives DR)

Comment se construit la mixité sociale ? À la fin des années 80, la question n’est pas nouvelle, mais les bailleurs sociaux se la posent de plus en plus. Et ils se la posent notamment au Plan d’Aou, cité juchée sur les hauteurs des quartiers Nord, bâtie à la hâte vingt ans plus tôt et […]
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Commentaires

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  1. Pascal L Pascal L

    Petite précision concernant la fin de l’article : C’est le fichage ethnique qui consiste à attribuer ou assigner à un individu une “origine” ou une “ethnie” qui est illégal, les statistiques ethniques sont en revanche autorisées dans le cadre de certaines enquêtes comme, par exemple, celles de l’Insee sur l’emploi.

    Donc un office HLM, par exemple, n’a pas le droit dans un dossier d’assigner une ethnie à une famille mais un chercheur peut ensuite faire des statistiques sur la composition ethnique de la cité HLM

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    • Lisa Castelly Lisa Castelly

      Oui, pour l’Insee, en précisant que cela est très encadré (on peut par exemple utiliser l’origine “ressentie”) et que l’on n’y retrouve pas, à ma connaissance, les catégories évoquées dans l’article (“gitans”, “maghrébins”, “bagdad”…)

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    • Pascal L Pascal L

      On est bien d’accord ! C’était juste pour préciser la distinction que fait la loi entre “fichage” et “statistique”. Mais nous savons aussi que cette distinction peut être poreuse et que l’un peut servir d’alibi à l’autre.

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  2. LOU GABIAN LOU GABIAN

    ET vous croyez que ca ne s’est fait qu’ ‘au plan d’aou et que cela ne continue pas……..

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  3. julijo julijo

    bien évidemment que non ! ce “fichage” est systématique chez tous les bailleurs hlm.
    les commissions d’attribution de logements, connaissent leurs cités et affectent les dossiers en fonction de ces critères.
    même si ils ne sont pas officiels, ni écrits, c’est une ambiance générale.

    l’attribution des logements dans les cités, selon l’endroit où elles sont dans marseille et ailleurs, est déterminé par un jugement “ressenti”.
    c’est une sorte de racisme diffus, non avoué, mais très réel. tout comme les pistons accordés ou le népotisme rampant. voir le dossier preciosi….je serais très étonné qu’on attribue des logements à cet endroit, en fonction de l’urgence sociale, sans tenir compte de l’origine, du nom, de l’ancienne adresse….des demandeurs.

    la cité du plan d’aou comme beaucoup d’autres malheureusement a subi ces attributions ciblées, et elles sont rapidement -en une vingtaine d’années ou plus- devenus des ghettos.
    sans entretien, sans services publics, sans police de proximité, et surtout sans boulot pour les locataires…on s’étonne qu’elles soient devenues des cités ghettos, des zones de non-droit ? ah bon !

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  4. kukulkan kukulkan

    scandaleux. par contre les statistiques ethniques devraient êtres autorisées et développées par l’INSEE pour mesurer les nombreuses discriminations dont souffrent trop de personnes racisées !

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    • julijo julijo

      Je suis de votre avis.
      Même si ça peut prêter à dérapage ce ne sera pas forcément pire que ce qu’on connaît à l’heure actuelle ou certains politiques manipulent des chiffres sans aucune base réelle, et s’en servent sans gêne aucune pour attiser les peurs…
      De même pour les soi-disant cohortes
      d’immigrés… qui nous envahissent.

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  5. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Un “fichage ethnique” qui repose sur des bases totalement fantaisistes, ce qui accroît le malaise : mettre dans la même catégorie “l’Afrique” (sic, mais sans le Maghreb) et les DOM-TOM, ou faire du Maghreb un bloc monolithique… Bref, c’est un fichage non selon “l’origine”, mais selon la couleur de peau.

    Je note cependant un mot, en début d’article, qui explique probablement plus que la couleur de peau la déshérence rapide de cette cité : “isolé”. Quand on plante dans le paysage des bâtiments qui accueillent des milliers d’habitants sans se soucier de les relier à la ville, qu’est-ce qui pourrait mal se passer ? C’est pourtant une solide tradition marseillaise de ne pas réfléchir à l’urbanisme et aux transports *avant* de délivrer des permis de construire. A peine cette cause probable des difficultés du site est-elle évoquée lorsqu’il s’agit de la transformer en “fragment de ville intégré au grand Saint-Antoine”.

    Les mêmes difficultés, avec les mêmes causes, existent dans d’autres cités. Le Monde avait publié en 2012 un intéressant reportage sur La Savine : 2000 habitants éloignés de tout – il faut une heure pour aller en bus au centre-ville, à une dizaine de kilomètres (https://www.lemonde.fr/societe/article/2012/09/06/a-marseille-la-petite-cite-de-la-savine-ne-veut-pas-disparaitre_1756645_3224.html).

    Il est temps que certains découvrent qu’une ville dynamique est une ville dont les habitants ont accès sans trop de difficulté à l’emploi, et par conséquent dont le système de transport est efficace. Manifestement, ce n’est pas pour tout de suite, puisque la restructuration du réseau de bus a été renvoyée aux calendes grecques. Rien ne presse…

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    • Pascal L Pascal L

      Je suis totalement d’accord avec vous et je pense que c’est l’un des plus gros problème de cette ville qui produit des effets dérivés énormes.

      Un exemple parmi d’autres, les élèves habitants près du lycée St Exupéry (15e), par exemple à Consolat, ou à plan d’Aou c’est la zone de recrutement de St Ex, ont plus de 40 minutes de transport pour rejoindre la fac St Jérôme. Ils iraient presque aussi vite à pied !!! 1h30 chaque jour dans les transports juste pour la fac d’à coté. Aller au LP du batiment dans le 10e : 1h minimum, 1h 15. Aller au lycée hoteleir dans le 8e : 1h 30

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