"Pour que la métropole rattrape son retard, il faudrait créer 62 000 emplois"

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le 9 Oct 2013
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"Pour que la métropole rattrape son retard, il faudrait créer 62 000 emplois"
"Pour que la métropole rattrape son retard, il faudrait créer 62 000 emplois"

"Pour que la métropole rattrape son retard, il faudrait créer 62 000 emplois"

La métropole n'est pas encore créée et elle a déjà son portrait. Il vient d'être réalisée par l'Insee Paca en réponse à une commande de la mission interministérielle de préfiguration. "Comme pour une maison, le projet métropolitain a besoin de fondations, elle se trouve dans la connaissance du sujet", formule le préfet délégué Laurent Théry. Dans un délai assez resserré, l'Insee a donc livré une publication intitulée : "Métropole Aix-Marseille Provence : un territoire fragmenté, des solidarités à construire". Le nouveau directeur de l'Insee Paca, Patrick Redor, est venu sur notre plateau pour détailler les résultats de cette étude, "un véritable panorama, rassemblant tout ce que peut faire l'Insee sur un territoire, explique-t-il. On aborde les questions de démographie, d'emplois, de localisation de populations, ainsi que des indicateurs comme le revenu"

Sans faire de vraies révélations, l'étude de l'Insee décrit bien le point zéro d'où doivent partir les bâtisseurs de métropole s'ils veulent inverser la tendance. En terme de démographie, par exemple, le résultat est contrastée : si elle apparaît légèrement moins dynamique que la région Paca, la démographie métropolitaine est comparable à celle du référentiel choisi par les statisticiens, les aires urbaines de "Lyon, Toulouse, Lille et Bordeaux". En revanche l'attractivité de la métropole ralentit fortement depuis le début des années 2000 : "le rythme d'évolution du territoire diminue. L'accroissement annuel ralentit ainsi à 0,4% par an sur la période 2006-2010, alors qu'il s'établissait à 0,8% de 1999 à 2006". De fait, la métropole ne gagne des habitants que grâce à la natalité. En revanche, dans ses échanges migratoires, la métropole est déficitaire : elle a perdu 12 500 habitants en cinq ans. Si elle continue à gagner des habitants dans les échanges avec le nord de la France, elle en perd avec la région Paca et le sud-ouest de la France.

De la même manière, à l'intérieur de la métropole, "si les grandes communes continuent d'accueillir de nouveaux habitants mais ceux-ci ne compensent plus les départs". Ceux-ci se font en particulier au bénéfice des communes du pays d'Aubagne ou de celle de Salon-Etang de Berre-Durance. Cette dynamique correspond le plus souvent à la recherche de maison individuelle, accentuant un phénomène de périurbanisation qui va au-delà de la métropole "en direction du Var et du Luberon".

Un déficit d'emplois stratégiques

Sur le plan de l'emploi, le bilan n'est pas plus réjouissant : si la métropole réagit plutôt bien à la désindustrialisation et à la crise de 2008, "la métropole accuse un certain retard par rapport aux métropoles de référence. Pour qu'Aix Marseille Provence soit au même niveau que les zones du référentiel, il faudrait créer 62 000 emplois". Le second écart concerne les emplois dits de cadre des fonctions métropolitaines. "Ce sont des emplois de décision ou de conception de niveau supérieur dans des secteurs innovants notamment. On est à 10% sur la métropole contre 14% sur Lyon, Toulouse, Lille et Bordeaux. Cet écart s'est accentué depuis le début des années 1990 puisqu'on était à peu près au même niveau à cette période aux alentours de 7%".  

Or, la concurrence entre les métropoles au niveau national et même international s'établit également à partir de cette catégorie d'emplois stratégiques. Bien entendu, cette statistique peut être lu d'une manière plus positive : si la part de ces emplois diminue en comparaison avec les autres métropoles, c'est peut-être aussi parce que les autres catégories d'emplois, moins stratégiques mais tout aussi importants, progressent plus vite sur notre territoire.

Dernier aspect de l'étude de l'Insee : l'étude des revenus médians par unité économique laisse paraître une véritable "ségrégation sociale"  à l'intérieur des villes entre des poches de grande pauvreté comme dans les quartiers Nord et centraux de Marseille. "Mais aussi des différences entre les communes au niveau du revenu fiscal médian avec un écart de 25% entre le pays d'Aix et la communauté urbaine", indique Patrick Redor. Voilà qui dresse un premier constat plutôt sombre laissé aux bons soins des architectes du projet métropolitain qui décrit en creux là où se porte l'urgence à agir.

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  1. Citoyen de l'Estaque Citoyen de l'Estaque

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    Ils sont bien peu nombreux, mais restent confiants dans la suite de leur combat. Une militante, reprenant les mots du philosophe Pierre Rabhi, appelle ça la théorie du colibri : « Alors qu’il y a un gros incendie dans une forêt, un petit colibri prend une goutte d’eau dans un lac, et la verse sur les flammes. Ce qu’il fait est dérisoire, mais si nous faisons tous comme lui, nous pourrons éteindre l’incendie ».
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