Philippe Caubère, "le directeur de centre dramatique a remplacé le curé du XIXe"

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le 15 Mai 2013
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Philippe Caubère, "le directeur de centre dramatique a remplacé le curé du XIXe"
Philippe Caubère, "le directeur de centre dramatique a remplacé le curé du XIXe"

Philippe Caubère, "le directeur de centre dramatique a remplacé le curé du XIXe"

Réinterpréter La Danse du diable, écrit en 1981, équivaut pour Philippe Caubère à "un double retour aux origines de ma vie. Cela évoque mon enfance et mon adolescence marseillaise mais c'est aussi un retour à la jeunesse de mon travail." Si Philippe Caubère réfute une chose, c'est bien d'être présenté comme metteur en scène. Bien mal nous en a pris : "Nous sommes à l'époque de l'ère des metteurs en scène et j'ai un peu de ressentiment à leur égard. Ma condition est comédien et poète, poète comique."

Il défend depuis toujours Marcel Pagnol, et donnera d'ailleurs la réplique à Michel Galabru dans Jules et Marcel le 18 juin prochain au Théâtre Silvain. "On a tous connu les souvenirs d'enfance de Pagnol. […] Déjà de son vivant, on lui reprochait la pagnolade, c'était la rançon de la gloire. C'est la caricature d'un immense auteur qui est comique et tragique […] qui ne peut pas se réduire à une curiosité locale."

"Intégrisme culturel"

Mais l'un des auteurs les plus admirés de Philippe Caubère reste incontestablement André Suarès, avec sa personnification de Marseille dans l'oeuvre Marsiho. Tout comme cet auteur souvent oublié qui aime assez sa ville pour ne pas hésiter à l'égratigner, le comédien décrit le sentiment qui le lie à Marseille. "Je n'ai jamais su de ma vie haïr que les personnes que j'aimais. Les autres, je m'en fous. J'ai pour Marseille de l'amour parce que j'y suis né, mais aussi, c'est une ville qui me fait peur […]. J'étais plus à l'aise à Aix qui est plus cool, plus bourgeoise, plus italienne. Ce qui me fait peur ? […] Parfois le cynisme, la cruauté des Marseillais. Mais je suis aussi comme ça, du coup je me demande si je n'ai pas peur de Marseille comme j'ai peur de moi-même !"

Fort en gueule, Philippe Caubère entend "fracasser cet intégrisme culturel que je déteste. La culture, c'est une forme de religion. Aujourd'hui, le directeur des centres dramatiques a remplacé le curé ou l'évêque du XIXe siècle. Avant c'était une affaire d'artistes, mais les hommes politiques depuis les années Mitterrand ont compris que la culture avait un intérêt politique. […] On arrive à des aberrations comme celle de ne pas prendre André Suarès à Marseille-Provence 2013…" Ces doléances n'entachent en rien l'amour que Philippe Caubère porte à ses oeuvres, "je les aime à la folie". Jamais dans la demi-mesure.

<< Actualisation le 28 mai 2013 : Philippe Caubère annule le spectacle La danse du diable prévu au Théâtre Silvain le samedi 8 juin à cause d'une blessure survenue lors d'une représentation. La représentation de Jules et Marcel prévue le 18 juin au Théâtre Silvain est maintenue.

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