Municipales : la carte des enjeux dans les Bouches-du-Rhône

Décryptage
le 5 Juin 2020
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Dans le département, le second tour des élections municipales concerne 29 communes, dont plusieurs grandes villes disputées hors Marseille, comme Aix, Arles ou Aubagne. Le dépôt des listes mardi livre un paysage parfois bouleversé, entre alliances surprises et retraits nombreux. Mais la participation, très faible le 15 mars dernier, reste l'élément le plus incertain.

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Fin des tractations pour les 29 communes du département qui n’ont pas encore de maire. Le 2 juin marquait la date limite de dépôt des listes pour le second tour des élections municipales, qui aura lieu le 28 juin. Au soir du premier acte, le 15 mars, à l’aube du confinement, plus de deux tiers des communes du département connaissaient déjà la composition de leur nouveau conseil municipal, leur maire ayant été élu au premier tour.

Si l’on fait le tour des affiches électorales encore présentes, un constat domine : La République en marche, comme ailleurs en France, a raté le coche des municipales. Si nombre de marcheurs se sont fondus dans des alliances, seuls cinq candidats hors Marseille portent l’étiquette ou sont soutenus par LREM dont la liste d’Anne-Laurence Petel portera l’étiquette “LREM”.

Passé à côté d’objectifs comme Fos, Miramas ou Berre l’Étang, le Rassemblement National se maintient dans seulement sept communes, où il est le plus souvent distancé. C’est la droite, qui compte déjà 28 maires élus, qui conserve le plus de chance avec 24 listes encore présentes (divers droite, LR, union de la droite), dont plusieurs sortants en position favorable. La gauche suit avec 19 listes (union de la gauche, divers gauche, écologiste, parti communiste), le centre regroupant 12 listes.

Marsactu vous présente les rapports de force dans les sept principales villes encore à prendre. En gardant en tête que l’évolution de la participation pourrait les faire évoluer. En pleine crise sanitaire du Covid-19, près d’un électeur sur deux avait ainsi fait défaut à Allauch ou encore à Arles.

Quadrangulaire à Gardanne, La Ciotat et aux Pennes-Mirabeau

Le 28 juin prochain, les Bouches-du-Rhône (hors Marseille) seront le théâtre de 11 duels et 14 triangulaires et trois quadrangulaires. Gardanne aurait même pu voir cinq candidats concourir. Mais la succession ouverte de Roger Meï (PCF) en place depuis 43 ans, a amené à un accord inédit. Au premier tour, son successeur désigné, Jean-Marc La Piana est arrivé deuxième (22,9 %) derrière le communiste, Claude Jorda (23,8 %). Une position qui a conduit la liste à fusionner avec Jean-Brice Garella (18 %), adversaire de Roger Meï depuis 2014. Le candidat LR, Hervé Granier (22,41 %) reste en embuscade tandis que le Rassemblement National, avec Bruno Priouret, semble distancé.

Autre quadrangulaire, La Ciotat, mais avec le maire LR sortant, Patrick Boré en bonne posture (37,5 %). Si le communiste Karim Ghendouf est arrivé deuxième (13,15 %), le danger pourrait venir de la candidate soutenue par LREM, Mireille Benedetti, qui a fusionné avec deux autres listes mais perdu l’étiquette du parti présidentiel. Enfin, Les Pennes-Mirabeau présenteront une configuration inchangée par rapport au premier tour, qui avait vu le sénateur Michel Amiel (ex PS, ex LREM), arriver en tête avec 41 % des voix.

À Aix et Aubagne, les maires sortants au rendez-vous ?

Le premier tour a été le théâtre d’une “super prime aux sortants” (voir notre décryptage au lendemain des résultats), le second tour pourrait renforcer cette tendance. À Aix, dans la deuxième ville des Bouches-du-Rhône, Maryse Joissains, reste en position de force pour conserver son fauteuil, avec 30,3 % au premier tour. Anne-Laurence Petel, dix points derrière, n’aura pas réussi à conclure une grande alliance pour la renverser. Si neuf colistiers de Jean-Marc Perrin (divers droite) ont rejoint la candidate LREM, la liste EELV, menée par Dominique Sassoon, son suppléant, a refusé l’alliance. Marc Pena, à la tête l’union de la gauche (15,9 %) se maintient pour le second tour, sans fusionner.

Le maire sortant d’Aubagne, Gérard Gazay (35,2 %), abordera, lui aussi, le second tour plus sereinement que ses adversaires. Entre-deux tours, Sylvia Barthélémy s’est finalement retirée, après un score décevant le 15 mars dernier (11,8 %). En 2014, dans la même situation, elle s’était alliée pour devenir présidente du pays d’Aubagne et de l’Étoile mais les ponts sont désormais coupés entre les deux élus. En face, Magali Giovannangeli, à la tête l’union de la gauche (24,1 %) peut garder espoir après avoir enregistré le ralliement de la liste EELV (8,8 %). Distancée, Joëlle Mélin, représentant du Rassemblement National (10,5 %) reste en lice dans cette triangulaire.

Arles et Allauch, retraits et fusions dans la balance

Autre succession communiste incertaine, Arles, mais avec un paysage bien plus clairsemé qu’à Gardanne. Si quatre candidats pouvaient se maintenir, c’est finalement un duel entre Patrick de Carolis et Nicolas Koukas qui attend la troisième ville du département. Le candidat LR Cyril Juglaret (15,3 %) s’est retiré de même que David Grzyb,  à la tête d’une liste divers gauche (10,3 %). Au premier tour, le candidat sans étiquette et ex président de France télévision, avec 26,41 % des suffrages exprimés, avait devancé Nicolas Koukas, à la tête de l’union de la gauche (21,16 %), soutenue par le maire sortant, Hervé Schiavetti.

À Allauch, c’est la mort de Roland Povinelli, maire sortant ex PS candidat à sa réélection, qui aura bouleversé l’entre-deux tours. Ses colistiers se sont déchirés concernant la stratégie à adopter, les proches du maire poussant confier la tête de liste à Monique Robineau, conseillère régionale LR arrivée troisième. Il faut dire que la liste du maire resté au pouvoir pendant 45 ans a été distancée par le candidat LR Lionel de Cala. Le candidat du Rasemblement National, Laurent Jacobelli, complète cette triangulaire après avoir atteint 16,2 % des suffrages exprimés.

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Commentaires

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  1. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Ce qui est rassurant, dans ce paysage, c’est l’insuccès relatif du RN. Agiter en permanence des peurs et raconter n’importe quoi sur tous les sujets sans jamais proposer une idée constructive, ça se voit. Pour la crédibilité, l’extrême-droite a encore des progrès à faire.

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