Marseille Provence 2013 à la pêche (au gros) mécènes

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le 12 Mai 2011
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Les « Assises internationales du mécénat » viennent de se tenir à Marseille en ce début de semaine, au palais du Pharo. Une grande messe où se sont réunis les représentants des plus grosses entreprises françaises, qui venaient échanger sur leur politique de mécénat. Quelques grands patrons, beaucoup de dir’ com’, et aussi pas mal de responsables culturels et d’ONG sociales en prospection. Cash is king.

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Surtout en ce moment. D’ailleurs, les chiffres ne sont pas bons. 2 milliards de baisse entre 2008 et 2010 pour le budget global du mécénat en France selon l’Admical, l’association qui gère ce sujet et qui organisait ces assises à Marseille. On a même eu droit à la visite d’une membre du gouvernement, Jeanette Bougrab, secrétaire d’Etat à la jeunesse et à la vie associative, et ex-présidente de la Halde, qui a participé à la table ronde « quel mécénat pour demain ?« .

Marc Ladreit de Lacharrière, une des plus grosses fortunes françaises, patron et actionnaire de l’agence de notation Fimalac, et un des plus grands mécènes français était présent également à cette table ronde, ainsi que l’incontournable Dominique Bluzet, qui dirige les théâtres du Gymnase à Marseille, le Jeu de Paume et le Grand théâtre de Provence à Aix, et qui est également vice-président de la chambre de commerce et d’industrie de Marseillle Provence. Ouf.

Désengagement ?

Comme d’habitude Bluzet a fait le show   »les acteurs culturels doivent arrêter de ne compter que sur les collectivités locales et l’Etat pour leur financement, qui aujourd’hui ont d’autres urgences que la culture. Quand je sors de mon théâtre le soir sur la Canebière, et que je vois des gens qui crèvent de faim, je comprends que le monde a changé »

« C’était plus facile pour l’état d’être généreux il y a 30 ans sous Mitterrrand qu’aujourd’hui, et les artistes ont vécu des siècles sans Jack Lang – même si il a régné si longtemps au ministère de la Culture – et ils continuent à vivre sans lui ». Forcément la ministre de Nicolas Sarkozy a bu comme du petit lait les belles paroles de Bluzet. Seul Frédéric Muhl, présent dans le public et patron de la troupe des Carboni – le « Bluzet de l’opérette marseillaise » – et responsable culture au PS des Bouches-du-Rhône a réagi. Mais il s’est vite fait rabrouer par Jeanette et Ladreit de Lacharrière : « non, il faut combattre cette idée reçue, l’Etat ne se désengage pas de la culture« . Ce qui a bien fait rire Muhl.

« A coup de 2 à 3000 euros »

Toujours en grande forme, Bluzet a plaidé pour sa double paroisse MP2013 et ses théâtres : « le problème c’est que le spectacle vivant est le parent pauvre du mécénat, moi je lève 250 000 euros par an d’argent privé pour mes théâtres, et je suis le plus important à Marseille (au sens propre, ndlr), et pour Marseille 2013, comme ici le tissu économique est essentiellement composé de PME c’est compliqué de trouver de l’argent. Ou alors c’est à coup de 2 à 3 ooo euros ».

Bon, il a juste arraché un sourire au milliardaire Lacharrière, qui lui donnait du « Monsieur Dominique » et qui semblait écouter nos histoires marseillaises à 2 ooo euros d’un air un peu condescendant. Pourtant, une des sociétés dont Lacharrière est actionnaire, Véga, spécialisée dans la production, vient d’ être désignée par la ville pour gérer la future salle des spectacle du Silo. Ce serait sympa que du coup, en tout bien tout honneur, il sorte son carnet de chèque pour MP2013… Ce qui ferait les affaires de Latarjet, l’ex-directeur général mais apparemment toujours plus visible que son successeur, et Hugues de Cibon, son fundraiser en chef.

Chasse au mécène

Ces derniers étant toujours à la recherche de deux grands partenaires principaux, à 1,5 million d’euros le ticket d’entrée, après avoir fait signer officiellement La Poste et la Société Marseillaise de Crédit, et officieusement Orange. Selon Hugues et Bernard, qui ont passé ces deux jours à draguer le mécène au palais du Pharo, un autre partenaire de premier plan aurait envoyé une « lettre d’intention » (la CMA CGM, qui vient de lancer une campagne de comm’ « qui tend à prouver combien les entreprises soutiennent et « aiment » la cité phocéenne », comme s’en félicite la mairie ?) et une soixantaines d’entreprises auraient aussi manifesté leur intérêt en tant que partenaire de deuxième et de troisième rang. Nous les avons croisé en pleine pêche au gros, et  nous en avons profité pour demander à Olivier Tcherniak, le président d’Admical, ce qu’il pensait de 2013 .

Un lien> en bonus Marseille culture 2013, la culture à quoi ça sert ? sur Slate.fr

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Commentaires

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  1. casanovette casanovette

    … Un nouvel article sur la filière du Thon rouge ? Quelle affaire !!!

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  2. lougabian lougabian

    Qu’est ce qu’on rigole avec Marseille 2013 et leurs contorsions maladroites permanentes. Ils vont même arriver à faire de la culture un objet mort

    Entreprises, Orange, argent, touristes, il ferait ça à Brest Nantes, Toulouse ou Bordeaux qu’on pourrait encore appeler ça Marseille 2013

    C’est le grand barnum de la culture, bientôt dans votre ville

    Encore 2 ans à se marrer de leurs frasques

    Signaler

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