Manif des quartiers populaires : "Assez de blabla, on veut des résultats"
Manif des quartiers populaires : "Assez de blabla, on veut des résultats"
Il y a déjà une petit foule en bas des escaliers de la gare Saint-Charles. Beaucoup de caméras et de micros aussi, les médias sont venus en masse couvrir cette première marche initiée par un collectif d'habitants et de travailleurs sociaux pour dire leur refus de toutes les formes de violence, au premier rang desquelles les règlements de compte qui endeuillent régulièrement les quartiers populaires de Marseille.
"J'ai vu Denis…Y a Nora aussi". Le ton est peu amène, plus méfiant que chaleureux pour désigner tel (le conseiller général PS Denis Rossi) ou telle (la conseillère municipale UMP Nora Preziosi) responsable politique présent. Ils se sont également déplacés en nombre : les cinq principaux prétendants à la primaire socialiste, le vice-président de la région Jean-Marc Coppola (PCF), Sébastien Barles pour les Verts ou encore Christophe Madrolle et Saïd Ahamada pour le Modem. Du haut du camion sono, la porte-parole du Collectif 1er juin Yamina Benchenni s'empare du micro. Elle remercie tout le monde de s'être mobilisés en nombre, sans oublier les élus à qui elle signifie poliment la consigne : "Pas d'élus dans le carré de tête. On ne veut que des habitants".
Le mot d'ordre passe bien. Ils se feront discrets. Certains n'emboîteront même pas le pas du défilé. "On n'est pas là pour faire de la récupération", lâche Nora Preziosi en montrant du menton, le député socialiste Henri Jibrayel qui donne une interview à une télévision. Le sujet n'est pas là. D'ailleurs, il débouche en masse de la station de métro : des jeunes filles et garçons armés de pancartes. Ils débarquent de cités aux noms champêtres : tilleuls, lauriers, lavandes, bleuets, églantiers, lavandes… A Marseille, les grands ensembles portent volontiers des patronymes bucoliques. Une pancarte multicolore résume cette pensée : "mille fleurs pour nos quartiers, on n'est pas des poubelles".
Ils sont plusieurs centaines, dépassent peut-être le millier au moment de s'ébranler doucement vers la préfecture. Du haut du camion sono, Mohamed Ben Saada de l'association Quartiers nord, quartiers forts harangue la foule : "Je suis content que vous soyez venus nombreux. Parce que nous sommes tous là pour l'avenir de nos enfants et de nos anciens. Nos collectifs ne se sont pas bâtis sous la tutelle des politiques, nous sommes indépendants et autonomes et nous voulons participer à l'organisation de notre société pour continuer à pouvoir y vivre normalement. Parce qu'on vient de quartiers qui ont du caractère, parce que c'est ça Marseille". Les jeunes, souvent encadrés par des centres sociaux applaudissent. Il y a aussi plusieurs représentants de CIQ, une façon de montrer que les quartiers populaires en question ne se résument pas aux cités d'habitat social.
Un groupe de femmes de La Savine entonne une chanson inspirée de SOS Ethiopie de Renaud dans laquelle "les quartiers meurent peu à peu". Mais comme le dira plus tard, Yamina Benchenni : "Les larmes ne suffisent plus, il faut s'or-ga-ni-ser". En cela, la marche est un premier pas. Les revendications ne se limitent pas un "stop la violence" de bon aloi, insuffisant à résumer l'étendue du problème. Du coup, la parole fuse devant micros et caméras. Un jeune homme montre son crâne lustré de gel. "J'ai fait l'armée. J'ai été blessé. J'ai fait la Kapisa [Vallée d'Afghanistan où l'armée française était positionnée, ndlr]. Et bien la France n'a pas changé, comme nos grands pères, j'étais en première ligne". Il a sur lui, son bulletin de pensionné pour appuyer ses dires.
Ses souvenirs de guerre ne sont pas son propos : "On en marre de se faire refouler de toutes les boîtes. Il y a 4500 entreprises en zone franche, et quand on se présente à un entretien, on nous demande si on est recommandé par tel ou tel élu, député ou sénateur. Mais on est où là ? Au pays d'Omar Bongo ?"
D'autres forment une ligne avec, sur chaque t-shirt la bouille gamine de "Yoyo", un frère, un cousin, un ami, tombé sous les balles d'un énième règlement de compte sur fond de réseau de trafic de drogue. "Nous sommes tous Marseillais. Nos quartiers sont en danger. Vous nous avez oubliés", indique leur banderole. "Ni complices, ni coupables nous sommes tous responsables", affirme une autre. Cette question de la responsabilité est au coeur de la démarche collective. C'est en citoyens responsables qu'ils se rendent à la préfecture avec en main, une liste de 23 propositions qu'ils remettront au préfet de police, Jean-Paul Bonnetain et à la préfète déléguée à l'égalité des chances, Marie Lajus.
La première de ces demandes concerne la création d'une instance de concertation et de dialogue avec les autorités publiques où siègeraient des habitants. "Notre travail commence à peine. Nous allons nous organiser en commissions thématiques pour faire mûrir nos propositions et les enrichir, résume Diessy Contaret de l'association Heart Color Music de Malpassé. Nous avons tous rendez-vous le 15 juin prochain, au centre social l'Agora, à La Busserine, pour une grande assemblée populaire qui doit prolonger le mouvement". Prendre date et peser dans le débat politique de la cité, voilà un objectif qui n'apparaît pas mais va finir par s'imposer.
Commentaires
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La récupération est en marche
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tiens étonnant samia Ghali n’était pas présente, et ça m’étonnerait que vous l’ayez vu mr benoit gilles
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Pas de drogues, pas de kalachs. Pas de drogues pas d’économie souterraine. pas d’économie souterraines = des familles qui mangent plus. Et on sait bien qu’il faut consommer.
Si nous mettions l’armée dans les quartiers , le trafic de drogue cesserait rapidement mais on ne veut pas le faire.
Les trafiquants de drogues ont été éradiqués de la plupart des favelas du Brésil, mais pour cela l’état a mit le paquet, et inutile de dire que les trafiquants brésiliens sont de loin plus dangereux que nos racailles marseillaises. Alors posez vous les bonnes questions.
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Pas faux on ne contrôle plus rien et on ne veut plus rien contrôler, j’ai entendu une mère de famille dire que les trafiquants achètent leurs kalachs sur internet, c’est pas très sérieux tout le monde sait qu’elles entrent en Europe comme dans du beurre et pour la drogue c’est pareil la France est une passoire et vous aurez beau créer tous les emplois d’avenir que vous voulez tant qu’il y aura cette merde fructueuse (car le “salaire” d’un charbonneur c’est autre chose que celui d’un plongeur en emploi d’avenir) dans nos quartiers rien ne s’arrêtera. Ensuite oui c’est vrai que ces quartiers sont abandonnés par les autorités publiques, la République doit être rétablie et tout est à refaire dans les quartiers nord.
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Mouvement qui aurait pu être vraiment intéressant s’il n’avait pas été politisé ne serait ce que par celles qui l’ont initié. Next.
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C’est vrai qu’il y a tentative de récupération.. mais à toutes les manifs sans exceptions, c’est ce qui se passe. Alors regardons plutôt ce qui va : ces gens qui vont dans la rue, souvent pour la première fois, ceux dits “des quartiers”, les Marseillais quoi !. C’est bien, c’est bon, c’est beau. Moins d’isolement ça donne toujours des forces pour aller plus loin..
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On s’étonne que Le coûteux dispositif « Frontex », qui fait sans état d’ame la chasse aux haragas , qui se risquent sur de fragiles esquifs à franchir la Méditerranée soit incapable de stopper le trafic du shit rifain Cette merde transite par le Sud de l’Espagne comme la Cocaine venue de Colombie via le Sahel De son coté la Douane est désarmée devant les flux de containers qu’il ne faut surtout pas ralentir
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Voir des élus UMP , PS et PCF qui ont occupé pendant des années des fonctions électives et contribué au déclin de Marseille courir après le ras le bol de braves gens est affligeant!
La palme de l’indécence revenant à l’élue NORA PRESIOZI REDMANIA dont le bilan es qualité d’adjointe au maire est nul de chez nul!
Dire que cette élue va se retrouver malgré plusieurs échecs cuisants , deuxième de liste en mars 2014!
GAUDIN fait là un magnifique cadeau au FN !!!
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