[L’été venants] Le Vieux-Port, épicentre populaire de l’été marseillais

Série
le 31 Juil 2021
21

Qu'ils viennent de loin ou du coin, en masse, en couple ou en famille, chaque été, Marseille attire davantage. Une source d'agacement pour les uns et de revenus pour les autres. Cet été, Marsactu raconte ces "venants" estivaux qui se frayent leur chemin dans la ville, avec ou sans tour organisé. Deuxième épisode : le Vieux-Port et le bas de la Canebière, cœur palpitant de tous les brassages.

Depuis quelques étés, le Vieux-Port accueille un flot de touristes ininterrompu. (Photo : C.By)
Depuis quelques étés, le Vieux-Port accueille un flot de touristes ininterrompu. (Photo : C.By)

Depuis quelques étés, le Vieux-Port accueille un flot de touristes ininterrompu. (Photo : C.By)

Sur le banc, elles regardent passer la vie. Gisèle et Marinette ont “au moins 150 ans à elle deux”, se marrent-elles. Ce coin du bas de la Canebière est le spot d’été de ces deux Marseillaises. Dans leur dos, un glacier devant lequel on fait la queue. Juste en face, le va-et-vient à l’entrée de l’Office de tourisme. Et tout autour d’elles, l’ombre bienveillante des frondaisons d’un platane. “On se balade là presque tous les jours, annonce Gisèle. Ici, c’est mieux que le théâtre !”

Cet angle, entre le tronçon de la Canebière piétonnisé en 2019 et le Vieux-Port, forme un vaste T. Et Gisèle n’a pas tort, il s’y passe toujours quelque chose. Parce qu’éclot, ici, comme un précipité de la ville. Brassage estival propre à Marseille : du touriste, nez au vent, coups de soleil apparents, des familles du cru, des gamins en trottinettes-claquettes-chaussettes, des chibanis en quête de frais (mais la place est squattée par Gisèle et Marinette), des lolitas en shopping en veux-tu en voilà… Un mélange de populations et d’usages définitivement plus populaires que balnéaires.

“La Canebière et le Vieux-Port, c’est vraiment la vitrine de Marseille, un emblème, comme Notre-Dame-de-la-Garde.”

Nadine et Sonia, la trentaine, patientent sous le cagnard, devant le point de départ du petit train touristique. Elles arrivent d’Annecy pour une semaine de vacances marseillaises. Devant le flot continu qui descend ou remonte l’avenue, elles décrivent : “La Canebière et le Vieux-Port, c’est vraiment la vitrine de Marseille, un emblème, comme Notre-Dame-de-la-Garde.” L’ambiance populaire des lieux les ravit. “On sort d’une période un peu difficile, quand même! Voir du monde dehors, des gens qui se mélangent, ça fait du bien non ? Nous, ça nous va tout à fait !”, glisse Sonia sous sa casquette brune.

À quelques dizaines de mètres de là, sur le quai du port, la navette l’Ilienne fait débarquer ses passagers. Une touriste italienne – qui a adoré l’excursion dans les calanques (compter 30 euros par adulte) – manque de buter sur le stand improvisé d’une jeune femme qui propose des tatouages au henné. Thierry, Corinne et leur fille Cyrielle descendent du bateau. Ils arrivent de Bourgoin-Jallieu, dans l’Isère, et ont pris une location à Carry-le-Rouet. La balade sur les eaux turquoise de la rade les a emballés. Le Vieux-Port, alors que l’après-midi s’étire, un peu moins. Corinne, native de Toulon, lâche : “Marseille, c’est plus ce que c’était…” Il manque à ses yeux “des bancs, des fleurs, des ornements, de la richesse”. Du menton, elle pointe l’ombrière. Dans sa ligne de mire, le moulon de gens collés-serrés qui assiste au spectacle des acrobates et les femmes qui tiennent des pancartes – véritables catalogues des motifs de tresses qu’elles réalisent. Corinne fait la moue : “Je trouve tout ça un peu glauque. Je préfère Cassis !”

“Le Vieux-Port n’est pas la Croisette”

Pour Laurent Lhardit – adjoint au maire en charge du dynamisme économique, de l’emploi et du tourisme durable – l’affaire est entendue : “Le Vieux-Port n’est pas la Croisette. Et les gens qui viennent à Marseille savent qu’ils ne trouveront pas ici un usage de l’espace public similaire à celui des stations balnéaires de la Côte d’Azur. Le bas de la Canebière et la place de l’ombrière sont devenus des espaces multi-usages, avec des populations très mélangées qui viennent pour discuter, se reposer, jouer avec leurs enfants, manger une glace…” L’élu défend d’ailleurs le principe d’un développement touristique local raccord avec l’identité mixte de la ville. “C’est ce tourisme urbain que nous cherchons à développer. Les visiteurs viennent en connaissance de cause, parce qu’ils s’intéressent à la ville. Ils savent qu’ils trouveront ici des sites naturels de toute beauté, des endroits super fun et aussi des espaces sociaux-économiques plus populaires… C’est tout cela qui fait la richesse de la ville.”

À quelques pas de l’ombrière, l’homme-statue couleur cuivre fait une pause clope. Un homme fait des bulles de savon que des minots pourchassent en poussant des petits cris stridents. Un papi glisse quelques piécettes à son petit-fils “pour les donner au monsieur”. “Il paraît que le soir ça craint un peu, mais la journée, franchement, c’est cool ici”, souligne Malik, 16 ans, venu de la région parisienne passer quelques jours chez un cousin. Au ras des eaux du Vieux-Port, les deux ados sifflent un Capri Sun, assis sur le rebord en béton d’un luminaire. Les acrobates finissent leur show. Une pyramide humaine et trois saltos plus tard, la foule, très familiale, qui les entourait se disperse.

Chaque jour, en fin d’après-midi, un spectacle d’acrobates réunit plusieurs dizaines de spectateurs sous l’ombrière.

Sur leur banc, les vigies Gisèle et Marinette poursuivent leur observation aigüe de la population. Vic, elle, sort de l’Office du tourisme. La touriste anglaise – joli teint écrevisse (cuite) et robe fleurie élégante – adore Marseille. “Les gens sont gentils. Et on dirait l’Afrique !”, dit-elle, manifestement épatée par la dextérité d’une jeune tresseuse qui officie à quelques mètres de là. Le robinet public à l’angle de la rue Albert 1er et de la Canebière sert opportunément de point d’eau à une fillette pour mouiller ses cheveux avant de les parer de tresses africaines.

“C’est une ville belle et pas chère!”

Kledissa, 12 ans, et sa maman Majlinda, 28 ans, arrivent de Metz. La jeune fille a opté pour deux tresses rehaussées de blond-doré. Sa mère a choisi un motif plus complexe, tressé de blanc. Il leur en coûte 25 euros pour les deux. Caf, le papa, patiente à l’ombre. “Marseille, c’est bien”, assure le père de famille originaire d’Albanie. “Il y a du monde, la mer… C’est une ville belle et pas chère !”, dit-il aussi. Faith, qui est originaire du Nigeria, tresse les cheveux noirs de Majlinda en surveillant des policiers municipaux qui patrouillent en scooter. “Ils nous font partir dès qu’ils peuvent”, souffle la jeune femme.

Naomi tresse les cheveux de Marie. La jeune femme assure qu’elles sont environ 200 femmes, originaires majoritairement du Nigeria ou de Guinée, à réaliser ces coiffures à Marseille.

En mai dernier, la ville a élargi un arrêté existant visant à interdire la vente à la sauvette sur le Vieux-Port. “Nous devons à ceux qui viennent se balader là des espaces apaisés et nous devons veiller à réguler les excès”, justifie Laurent Lhardit. En mairie, on prolonge : “Il ne s’agit pas de mettre un policier derrière chaque personne qui tire une couverture pour vendre trois objets, mais il n’est pas question que cela devienne industriel. C’est la même chose pour les tresseuses, on ne peut pas faire du Vieux-Port un centre de coiffure géant. Cela reste de l’économie informelle.”

“On a peur des policiers. Mais on aime les touristes…”

Une tresseuse

De l’autre côté de la Canebière, à l’ombre du Palais de la Bourse, trois tresseuses voient débouler les policiers municipaux avec angoisse. Ils prennent en charge un homme éméché qui a fait une chute. Naomi, Nigériane elle aussi, tresse les cheveux de Marie qui a choisi des mèches bleu roi. “Les tresses c’est notre pain quotidien, ce n’est pas facile. Je préfèrerais faire autre chose, avoir un vrai travail. On a peur des policiers. Mais on aime les touristes…”, dit l’une de ses voisines qui porte une large pancarte rapiécée au scotch et assure arriver d’Ouganda. Un jeune garçon passe avec ses parents. Il aimerait des tresses sur ses bouclettes châtains. “Vingt euros ?”, s’exclame le père. “Ah non, non, c’est trop cher.”  L’après-midi tire sur sa fin. Naomi hausse les épaules et laisse filer ces clients potentiels. Sur le trottoir d’en face, Gisèle et Marinette ont déserté leur poste d’observation. Mais demain, c’est sûr, elles reviendront.

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Commentaires

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  1. jean-marie MEMIN jean-marie MEMIN

    Depuis au moins quatre ans via le Comité de Quartier nous demandons, documents à l’appui, des WC publiques. L’ancienne Maire d’arrondissement nous les avaient promis mais c’était les ABF (Architecte des Batiments de France) qui bloquaient concernant l’impact ”visuel” disait-elle. Je vous passe les réponse du Député Mennucci…!!! Nous avons contacté le nouveau Président du CIQ mais bon, c’est les vacances me semble-t-il…!
    Devant cet afflux comment les touristes, hommes/femmes doivent pisser et où?

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    • Jacques89 Jacques89

      Un peu de matérialité dans cet élan poétique…, il n’a pas tort Jean-Marie, mais ça casse un peu l’ambiance.

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    • MarsKaa MarsKaa

      C’est un vrai problème, vous avez raison.

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  2. MarsKaa MarsKaa

    Bel article, fidèle à l’ambiance, qui donne la parole à diverses personnes. Bravo pour ce travail !

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  3. Alceste. Alceste.

    Cette série d’articles portant sur le Vieux Port, Corbières et la Plaine , articles sympathiques au demeurant témoignent du changement profond de cette ville, et les plus anciens habitants de Marseille du moins certains ,dont je fais partie,peuvent trouver ce dernier déroutant, surprenant voire dérangeant.
    Articles intéressants, mais bourrés des clichés devenus habituels prônés par le politiquement correct, Marseille multi ceci, Marseille multi cela alors qu’à longueur d’année nous ne parlons que de ville coupée en deux et de communautés.Et je vous fais grâce du mythe du Vélodrome,n’en jetons plus.
    Il y a quelques années je prenais un très grand plaisir à me baigner à Corbières, endroit magnifique, mais à force de saleté de l’endroit au lendemain de soirées, à supporter les incivilités des uns et des autres j’ai arrêté de m’y rendre.Je n’y suis jamais retourné, c’était insupportable.Cela a peut-être changé ?.
    La Plaine étai un vrai marché, il s’est transformé au fil du temps en dépotoir, alimenté par des pseudos révolutionnaires de comptoirs qui pensent que saloper le bien public par des tags est acte révolutionnaire.Enfin le Vieux Port, reflet du vrai Marseille, où la vente à la sauvette est interdite par la mairie,cette dernière ne précise pas si le shit est compris ou pas dans cet arrêté municipal.

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  4. Alceste. Alceste.

    Alors oui , sur ce Vieux Port je préférerais voir les porteurs de casquettes de chez Charlie, qui commentaient l’actualité avec fort accent , de voir passer nos marseillaises décontractées, et surtout de ne pas voir ces touristes qui visitent Marseille comme un Zoo, encore quelques temps nous aurons droit au lancer de cacahuètes de la part de ces derniers.
    Le temps passe, cela est sûr, mais entre cette tentative de créer ce Marseille imaginaire pour touristes et la dure réalité quotidienne ,il y a un Monde

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    • mireille reymond mireille reymond

      tout à fait d accord !! on est bien chez nous et laissez nous tran
      quilles

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  5. LOU GABIAN LOU GABIAN

    l ombrière semble être devenu un abribus
    Rien a a dire de plus

    peut être pour les hommes pisser directement dans le vieux port ce ne sera pas pire que ceux qui le font au fond de leur bateau et qui vide direct dans le vieux port de toute façon l’odeur est déjà la, un peu plus un peu moins
    Et pour les femmes ………………. j ai pas d’idée quoique j en ai vu entre 2 voitures….

    bref pas marrant

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    • kukulkan kukulkan

      la faute au revêtement de sol si pourri et au manque de mobilier urbain !

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  6. Manipulite Manipulite

    « La touriste anglaise “Les gens sont gentils. Et on dirait l’Afrique !” » La vérité sort de la bouche des touristes.

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    • Alceste. Alceste.

      J’ai plus envie de me prendre le quart-monde dans la gueule chaque fois que je mets un pied sur la Canebière, à Marseille.

      Je m’apprêtais à écrire une chronique rafraîchissante pour un magazine d’été riant, bien décidé à taire mes énervements habituels.

      J’avais pris de bonnes résolutions, rangé ma parano dans ma poche et mes colères avec mes tenues d’hiver, au fond d’un placard.

      Je m’apprêtais même à faire de l’humour. Quelques fois, j’y arrive. Mais voilà. Une randonnée pédestre éprouvante entre les Cinq Avenues et le cours d’Estienne d’Orves a sapé mon moral et éradiqué mes résolutions optimistes.

      J’ai plus envie de relativiser. J’ai plus envie de faire de l’humour. Et j’ai plus envie de subir ce cauchemar quotidien.

      J’ai plus envie de supporter toute la misère du monde à chaque coin de rue.
      J’ai plus envie de slalomer sans cesse entre des culs-de-jatte mendiants, des épaves avinées et des cartons d’emballages de fast-foods abandonnés sur le bitume chaotique du premier arrondissement.

      J’ai plus envie de cette odeur de pourriture qui me saute à la gorge, de cette odeur d’urine à tous les angles de travioles, de cette odeur de merdes de chiens écrasées sur tous les trottoirs, de ces relents de transpiration et de crasse sur les banquettes arrière du 41.

      J’ai plus envie de perdre des heures en bagnole dans un centre-ville laid, dévasté par manque total de prise de conscience individuelle et d’organisation collective.

      J’ai plus envie de voir ma difficile survie professionnelle lézardée par des bureaucrates en R.T.T, assenant au petit peuple que la voiture est un luxe inutile, eux qui n’ont sans doute plus pris un métro depuis des lustres.

      J’ai plus envie de me retrouver sur le parvis de la gare Saint Charles à onze heures du soir avec mes jambes et ma mauvaise humeur comme alternative à l’absence totale de transports en commun et à la présence suspecte de rares transports individuels qui frisent l’escroquerie.

      J’ai plus envie.

      J’ai plus envie de baisser les yeux devant l’indolence arrogante de jeunes connards.

      J’ai plus envie de jouer les voitures-balais pour de malheureux touristes étrangers bouleversés, fraîchement dévalisés par des crétins sans loi ni repère.

      J’ai plus envie de me retrouver à chercher des mots d’apaisement et à soliloquer des propos hypocrites sur la fraternité et la tolérance lorsque mes enfants se font racketter en bas de ma ruelle.

      J’ai plus envie de me laisser railler par ces troupeaux d’abrutis incultes, vociférant et bruyants au milieu des trottoirs qui n’ont qu’une douzaine de mots à leur vocabulaire, dont le mot « respect » qu’ils utilisent comme une rengaine sans en connaître le sens.

      J’ai plus envie de contempler mon environnement urbain saccagé par des tags bâclés et des graffitis bourrés de fautes d’orthographe. L’illettrisme est un vrai fléau, il plombe même l’ardeur des vandales.
      Et aussi…

      J’ai plus envie de voir les dernières bastides mises à bas, les derniers jardins effacés d’un trait négligent sur des plans d’architectes en mal de terrains à lotir.

      J’ai plus envie de cette ville qui saccage son passé historique sous les assauts des promoteurs (le comblement de l’îlot Malaval est une honte).
      J’ai plus envie de cette ville qui perd sa mémoire au profit du béton.

      Et encore…

      J’ai plus envie d’écouter poliment les commentaires avisés des journalistes parisiens en mal de clichés, plus envie d’entendre leurs discours lénifiants sur la formidable mixité marseillaise. Elle est où, la mixité ? De la rue Thiers au boulevard des Dames, la décrépitude est monochrome.

      J’ai plus envie de traverser le quartier Saint Lazare et de me croire à Kaboul.

      J’ai plus envie non plus de me fader encore et toujours les exposés béats de mes concitoyens fortunés, tous persuadés que le milieu de la cité phocéenne se situe entre la rue Jean Mermoz et le boulevard Lord Duveen.

      Désolé les gars, le centre ville, à Marseille, c’est au milieu du cloaque, pas à Saint Giniez. Tous les naufrages économiques de l’histoire récente de ma ville tournent autour de cette erreur fondamentale « l’appréciation de la haute bourgeoisie locale »

      J’ai plus envie de ce manque d’imagination institutionnalisé, plus envie de palabrer sans fin avec des parents dont la seule idée d’avenir pour leur progéniture se résume à : «un boulot à la mairie ou au département».

      J’ai plus envie d’entendre les mots «tranquille» «on s’arrange» «hé c’est bon, allez, ha» prononcés paresseusement par des piliers de bistrots.

      J’ai plus envie de ce manque de rigueur élevé en principe de vie.

      J’ai plus envie de l’incivisme, plus envie de la médiocrité comme religion, plus envie du manque d’ambition comme profession de foi.

      J’ai plus envie des discours placebo autour de l’équipe locale de foot en lieu et place d’une vraie réflexion sur la culture populaire.

      J’ai plus envie non plus de me tordre à payer des impôts démesurés et de subir l’insalubrité à longueur de vie.

      J’ai plus envie de m’excuser d’être Marseillais devant chaque nouveau venu croisé, décontenancé par sa découverte de ma ville. Ma ville !

      Pourquoi j’ai plus droit à ma ville ?

      Merde !

      Phillipe Carrese

      Tout est dit

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    • Jacques89 Jacques89

      Vous auriez dû vous arrêter aux réformés Braillasse. Un exorcisme s’impose !

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  7. Alceste. Alceste.

    Jacques89 ,si l’état de votre ville et si sa situation vous conviennent,alors tout est parfait, nous sommes sur la bonne voie.Encore un effort.
    Ce coup de gueule de Carrese qui ne date pas d’hier,et auquel j’adhère totalement, décrivait une réalité qui ne s’est pas améliorée, loin s’en faut.
    Alors effectivement Carrese aimait Marseille,mais pas du tout celui que l’on essaye de nous vendre.

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    • Jacques89 Jacques89

      Je ne peux pas dire que l’état de la ville me convienne, je n’y vit pas. Mais j’y ai vécu 30 ans et j’ai toujours connu ça. A l’époque les coupes gorges ce n’était pas les cités de la Castellane ou de la Rose, c’était plutôt entre Garibaldi et Belsunce. Alors, qu’on veuille nous vendre autre chose, je veux bien, mais ce serait être bien naïf de penser qu’on va en avoir pour notre argent.

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  8. Alceste. Alceste.

    Et oui Jacques, nous y voilà,vous avez en deux lignes résumé la situation. Garibaldi coupe gorge ,dans les années 70 j’étais en prépa à Thiers sûrement pas, Belsunce dans la journée, sûrement pas non plus.Cette violence se limitait à un périmètre très réduit.On essaye de nous vendre le multi ceci et le multi à Marseille , comme cela est vendu en Espagne avec l’âge d’or d’El Andalous qui ne résiste pas à l’analyse historique

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  9. Alceste. Alceste.

    Vous parlez d’exorcisme, entraînons nous plutôt pour le De Profundis,notre cité en est là.Nous étions méridionaux avec qualités et défauts, nous ne le sommes plus et c’était l’un des constats de Carrese en sus du reste décrit dans son coup de gueule.Sommes passés de Quartier Nord et du Massilia sound système à Jules ou Jul’s ,voyez l’ampleur des dégâts.

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  10. jean-marie MEMIN jean-marie MEMIN

    Ces commentaires font fi de l’optimisme propre aux pauvres gens. Elles-ils espèrent que cela va venir et ça va pas venir dans l’immédiat. Toutefois une ville vit avec ses quartiers hauts, ses quartiers bas (tout organisme humain a ses propres contradictions que parfois une tristesse se pose et les ailes de l’espoir, l’argent des pauvres, s’envole…)
    En tout cas faut pas céder sur les besoins naturels.
    J’espère que nos élus lisent Marsactu.
    Quant aux clichés que les jeunes journalistes en usent sans en abuser, faut bien que jeunesse se dépasse…!

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  11. MarsKaa MarsKaa

    Carrese pointe des problèmes réels, mais ce qui me gêne c’est de faire porter la responsabilité aux pauvres gens. On ne supporte pas de voir la misère. Mais alors, on fait quoi ? On la cache ? On l’enferme complètement dans les 2e, 3e, 14e, 15e, 16e arrdt ? Avec interdiction de frequenter le centre-ville et le littoral ?
    On ne voit qu’un bout de la misère sur le VieuxPort, un tout petit bout…

    Ne pas oublier que les discours sur les rues infrequentables, sur la rapine, sur les vols, sur les prostitués, sur le “cloaque” et la “faune”, sur le bruit et l’odeur… ont toujours visé les pauvres, de toutes origines, ouvrières ou rurales, françaises ou étrangères…
    comme s’ils n’étaient pas les premières victimes de ces conditions de vie lamentables.

    Les pauvres eux n’ont pas la possibilité d’aller prendre l’air dans les Alpes ou en Corse, n’ont pas de jardin ou de résidence secondaire ni même une voiture. Pas les moyens de vacances ailleurs. Leur “ailleurs” ce sont les plages et le vieux port. Loin des immeubles insalubres et des cités.

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    • Alceste. Alceste.

      Relisez Carrese, ce qu’il décrit est simplement les conséquences de l’incurie marseillaise, mais vous avez raison malheureusement les Invisibles sont les plus visibles à Marseille, la misère au soleil,vous connaissez sans doute la suite

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  12. Forza Forza

    Merci Coralie. Comme votre article sur le 83 vos observations nous retracent ces ambiances d’été “comme si on y était” (en plus d’y être 😉 et les témoignages recueillis sont suffisamment variés pour percevoir la complexité des lieux et des situations. Les commentaires fournis sont d’ailleurs à la mesure de l’intérêt suscité par votre écrit. En ce qui me concerne rien d’idyllique ni de glauque : la vie un été 2021 post confinement à Marseille, et c’est déjà beaucoup.

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  13. kukulkan kukulkan

    moi je suis fan des stands improvisés de thé à la menthe, de location de shisha, de coiffure, de héné et de crêpes, la mairie devrait appuyer et accompagner ces entrepreneurs qui ont souvent du mal à pouvoir travailler de manière classique ! que la mairie organise un peu ces stands plutôt que de faire venir la police et d’embêter tout le monde ! ps : pourquoi le camion qui vent bonbons et casquettes a t il la permission de venir s’installer alors qu’il est si moche ? Ne pourrait on pas lui imposer de mieux s’intégrer au port ?
    ce qui me choque sur le vieux port c’est l’appropriation abusive par les plaisanciers des plateformes qui leur ont été construites avec nos deniers. Il faudrait les ouvrir ou en ouvrir certaines au public !

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