Le Frac s'offre un palais japonais à la Joliette

Le Frac s'offre un palais japonais à la Joliette

Pascal Neveux, le directeur du Frac (Fonds régional d'art contemporain) a tenu à guider lui-même la visite du futur bâtiment. Après trente années passées à l'ombre du Centre de la Vieille charité, le Frac s'exile dans le quartier en restructuration urbaine de la Joliette. "L'enjeu est d'amener une dimension culturelle dans un quartier divisé symboliquement en deux, entre une population résidentielle globalement pauvre et une population de salariés", explique le directeur.

Avec ces 5400 m² de superficie, l'édifice dessiné par l'architecte Kengo Kuma est monumental, à en juger par l'audace d'une consoeur de Paris Match. "C'est un peu le Beaubourg de Marseille !". L'ensemble des fonctions du Frac seront centralisées: la conservation en sous-sol à 20 mètres sous le niveau de la mer, la diffusion des oeuvres, les expositions temporaires (trois par an) installées sur 1000 m², la documentation et deux espaces dédiés aux résidences d'artistes et un espace restaurant.

Le japonais Kengo Kuma a choisi la sobriété dans la sélection des matériaux, béton et verre, offrant une façade pixellisée avec un ornement composé de 1500 éléments de verre. "Il s'agit d'un geste esthétique majeur, baignant le bâtiment de lumière avec ce filtre aérien et suspendu", décrit Pascal Neveux. À l'intérieur, les grandes pièces aux plafonds hauts laisseront les canalisations et les poutres de béton apparentes. Selon le directeur du Frac, de grands espaces de circulation ont été inspirés par le principe de rue intérieure de la Cité radieuse de Le Corbusier.

En tout, le chantier dont la livraison est prévue en janvier aura coûté 22 millions d'euros, financés essentiellement par l'État et la région. Il sera inauguré le 22 mars 2013 en présence de la ministre de la culture Aurélie Filippetti, avec l'ouverture de la première exposition collective intitulée la "Fabrique des possibles". Les modèles théoriques et scientifiques qui ont façonné la culture contemporaine seront interprétés par plusieurs artistes dont Raphaël Zarka, Katinka Bock, Roman Signer et quelques autres, qui exposeront jusqu'en mai.