Le déménagement de la clinique Beauregard annulé ?

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le 21 Mar 2013
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Le déménagement de la clinique Beauregard annulé ?
Le déménagement de la clinique Beauregard annulé ?

Le déménagement de la clinique Beauregard annulé ?

La clinique Beauregard (12e) ne va peut-être pas fermer. Depuis plusieurs mois, son propriétaire – le groupe Générale de santé (GDS) – peaufinait en coulisses un plan de transfert des activités vers l'hôpital Euroméditerranée (3e) qui doit ouvrir en août. Une perspective qui avait donné lieu fin février à une manifestation d'élus et de salariés suivie d'un comité d'entreprise musclé. Au rang des principales inquiétudes, ils insistaient sur le sort des urgences et de la maternité, où Beauregard joue un rôle important de proximité.

Un candidat soutenu par les médecins

Ce jeudi, la situation au moment d'un nouveau comité d'entreprise était toute différente. Comme l'a indiqué mardi la mairie de Marseille dans un communiqué aux airs de victoire, la GDS a reçu deux offres de reprise totale des activités, sur site. Lors d'une rencontre au Sénat, son directeur général Filippo Monteleone a même assuré le maire Jean-Claude Gaudin et Bruno Gilles, sénateur-maire du 4/5 et vice-président de l'AP-HM, "qu’une décision probablement positive interviendrait vers la fin du mois de mars". Au sortir du CE, la déléguée CGT Sandrine Cartier était soulagée, avec l'assurance de la direction d'avoir une réponse au prochain comité, le 29 mars.

Sur les rangs, on retrouve le groupe Docte Gestio, qui a repris fin 2012 la clinique de Bonneveine (8e). Si ce n'est ce fait d'armes, "personne ne les connaît, la santé n'est pas leur activité prioritaire et l'offre n'a été déposée qu'il y a deux jours", commente Laurent Bouchel, président de la commission médicale d'établissement (CME). Ce même jour, lors de la réunion de cet organe représentatif des praticiens, il a plaidé auprès de Filippo Monteleone pour un autre candidat, "des gens compétents avec qui on travaille depuis 3 semaines". Il s'agit du groupe Sainte-Marguerite, propriétaire notamment de la clinique Vert-Coteau, elle aussi située dans le 12e.

La double lame de l'ARS

Et le scénario de départ, celui d'un transfert à Euroméditerranée qui permettrait d'envisager une juteuse opération immobilière ? "Pour nous c'est désormais hors concours", veut croire Laurent Bouchel. La raison : un communiqué de la tutelle de l'État dans le domaine sanitaire, l'Agence régionale de santé (ARS). En double lame de la mairie, sous des atours techniques suivant une période de silence forcé faute d'informations, elle vient dire son fait à la GDS.

Elle évoque tout d'abord la maternité, lui demandant de "s'engager à maintenir cette activité dans les conditions de l'autorisation" obtenue en septembre 2012 pour cinq ans. Traduction de Laurent Bouchel : "Une maternité à Beauregard, sans les activités qui étaient autour au moment de l'autorisation, ça change tout". S'agissant d'un organisme privé, l'agence précise ne pas vraiment disposer d'un pouvoir de coercition une fois une autorisation accordée. En revanche, on peut imaginer qu'elle peut traîner les pieds pour en délivrer de nouvelles, cette fois-ci de transfert…

Mais le vrai "coup de tonnerre" selon Laurent Bouchel – au point qu'il y voit la main de la ministre Marisol Touraine – c'est le rappel du secteur 1 (le tarif de la Sécu) obligatoire. Selon l'ARS, dans l'accord entre la GDS et l'hôpital Euroméditerranée, le transfert se ferait via "une nouvelle structure à but lucratif sur le site".

Or la construction de l’hôpital Euroméditerranée a été financée par des crédits publics d’investissement, il ne peut donc être envisagé que l’activité médicale y soit réalisée en secteur 2.

Les partenaires planchaient donc sur la création d'une nouvelle société. Celle-ci, en tant que locataire, permettrait d'accueillir des dépassements d'honoraire (secteur 2), au sein même de ce bâtiment subventionné à hauteur de 54 millions d'euros sur 200. Niet, dit l'agence. Or, en cas de transfert sans secteur 2 à Euroméditerranée, "les praticiens qui travaillaient dans les deux hôpitaux, il y en a déjà, et pratiquaient le secteur 2 à Beauregard, seront coincés", analyse Laurent Bouchel. De quoi refroidir ceux qui auraient été tentés par un déménagement…

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Commentaires

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  1. Anonyme Anonyme

    Les pouvoirs publics prennent enfin leurs responsabilités !!!Que de temps perdu….

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  2. Anonyme Anonyme

    Mais que vient faire Bruno Gilles du 4-5 ème et l’APHM avec Beauregard dans le 12 ème ?? si qqu’un pouvait m’expliquer cela .. qu’on me dise surtout pas , non ! que Bruno Gilles va se présenter à la mairie ?? après avoir bradé quasi donné même tous les terrains de sainte (13009) à Muselier ( qui n’y est pour rien en fait , c’est l’offre et la demande ! ) je réprouve plus la fonction mal “utilisée” qui a permis cela à l’aise ! et dysfonctement total et préjudiciable de par sa fonction à l’AP de … ce mooosieur

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  3. MP MP

    Il y a deux types d’établissements privés, ceux à but lucratif qui ne peuvent pas être aidés par l’état
    et ceux à but non lucratif comme Saint-Joseph ou Ambroise Paré qui peuvent l’être. Suivant les deux types de structures le secteur varie. Difficile d’avoir le beurre et l’argent du beurre.

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  4. Anonyme Anonyme

    Moi je trouve sa bizard je vais vous dire ce qui va sa passé il vont tenir padent 2 ans jusqu’au élection et après il vont donner leur dépôt de bilan tout ça pour faire plaisir au politiciens bravo

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  5. Fanfan la Tulipe Fanfan la Tulipe

    Peu importe la méthode et les ficelles de la manigance, si toutefois il y a… Le maintien des activités de la clinique Beauregard est une excellente nouvelle. Les spécialistes, les soins et l’accueil y sont de grande qualité, le service des urgences à taille humaine et d’une redoutable efficacité, la fonctionnalité de cet établissement est indéniable. Bravo et un immense merci à tous ceux qui se sont battus, avec les moyens dont ils disposaient, pour que cet hôpital privé continue de mettre à la disposition des malades des moyens humains et techniques irréprochables.

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