Eva Joly à Picon-Busserine " l'écologie n'est pas réservée aux bobos du centre-ville"

Eva Joly à Picon-Busserine " l'écologie n'est pas réservée aux bobos du centre-ville"

L'avantage quand on est à 2% dans les sondages c'est qu'on n'a plus rien à perdre. Eva Joly s'est donc rendue vendredi après midi dans les quartiers nord de Marseille, visiter 3 "cités sensibles", comme on dit, un sujet largement zappé par ses concurrents car pas vraiment rentable électoralement. Si le même jour Hollande était à la Meinau à Strasbourg et Sarkozy à Meaux chez son ami Jean-François Copé, ils ont préféré lors de leurs dernières visites marseillaises la douceur des quartiers sud à la rudesse des quartiers nord.

Après une étape obligée au Forum alternatif de l'eau, Eva Joly est allée à la rencontre d' habitants de La Castellane, de Picon-Busserine et de Font-Vert, accompagnée de son sherpa Karim Zéribi, candidat EELV à la législative sur cette circonscription. On s'en doute, Zéribi a fait le show. Main dans la main avec sa candidate, ​KZ l'a d'abord emmenée faire la sortie de l'école primaire Saint André Barnier , au pied de la cité. "On a 13 classes on veut nous faire passer à 12, les enfants sont déjà 27 par classe. Qui plus est dans un secteur pas facile. On ne comprend pas", expliquaient les jeunes instituteurs, sous le regard ravis de leurs petits élèves bien contents de croiser Eva Joly et les quelques caméras qui l'accompagnient. "C'est la dame de la télé". Pas de chance pour Eva, ils voteront en 2021.

Après un photo call devant ses affiches en mode "fais attention Eva, ne t'approche pas trop des panneaux, la colle est encore sèche", "L'écologie la solution" recouvrant celles de Hollande et de Mélenchon, mais laissant celles d'Henri Jibrayel, la petite troupe est partie à Picon-Busserine rencontrer des associations de quartier remontées contre la Logirem, leur bailleur social chez qui "les ascenceurs sont toujours en panne, les réparateurs ne veulent plus venir et nous disent d'appeler les pompiers".

Un petit discours sur fond de "l'écologie n'est pas réservée aux bobos du centre-ville" et quelques bises avec des "djeun's" plus tard, Eva a filé à Font-Vert sous le regard mi-inquiet mi-goguenard de ses 2 policiers du SPHP (Service de protection des hautes personnalités) et des 3 policiers de la Bac venus en renfort sur ce déplacement "sensible". Au programme, prendre un nouveau bain de foule avec les habitants de la cité, et décliner une dernière fois son projet pour les quartiers populaires, comme y dédier un ministère spécifique où doubler les minimas sociaux. Interrogée par nos confrères de Med-in-Marseille sur le port du voile , Eva Joly a expliqué que les parlementaires EELV avaient voté contre la loi l'interdisant dans les lieux publics, ne souhaitant pas "stigmatiser encore une fois ces femmes".

Après avoir claqué quelques dernières bises, Eva Joly, toujours main dans la main avec son sherpa Zéribi, les lacets de ces Dirk Bikkembergs défaits, s'est engouffrée dans la voiture de son collègue d'EELV Sébastien Barles, vers Marignane pour rejoindre Paris en avion. Pas bon pour son bilan carbone de campagne, ça. Et comme depuis le début de la journée Barles était notre chauffeur, on s'est retrouvé un peu seuls à Font-Vert… "Pour partir, voyez avec Karim", nous a glissé Barles avant de filer. "Euh, Monsieur Zéribi vous redescendez en ville ?" "Pff, Moi j'habite ici Monsieur Boucaud, je ne vis pas dans le 8e". Eh,eh,eh. Ca a fait rigoler tout le monde. Mais charitable, Zéribi nous a quand même trouvé une voiture. Pas électrique. Mais le journaliste "bobo du centre-ville" était quand même bien content de renter chez lui, pas très à l'aise dans ces quartiers où il ne va jamais. Si loin, si proche des terrasses du Vieux-Port.

Le résumé de la journée avec Hugo Lara :