Un témoin clé revient à ses premières déclarations et charge Andrieux

Abderrezak Zeroual est un prévenu à part dans le procès des subventions du conseil régional. C'est d'abord le seul à faire tous les matins le chemin des Baumettes à la cour d'appel d'Aix-en-Provence. Il est en détention préventive depuis le 17 avril dans le cadre d'une affaire de "trafic international de stupéfiants", à savoir 700 kg de shit. Surtout, il a effectué un nouveau volte-face lors de son audition mercredi : Benyoub Same, la tête de l'un des deux réseaux d'associations fictives, était bien "le relais de Mme Andrieux, son fer de lance dans la campagne de 2007", rapporte l'AFP. Il colle ainsi à ses premières déclarations en garde à vue et devant le juge, alors qu'il s'était rétracté l'année dernière en première instance.

Il a justifié son premier revirement par des pressions de Benyoub Same, son ancien acolyte de Radio Gazelle pour le compte de qui il a participé à l'obtention de subventions pour deux associations. "Il est venu à mon domicile avec des personnes que je ne connaissais pas" et "m'a fait comprendre qu'il serait de bon ton de ne pas charger la baronne", a-t-il affirmé, toujours selon l'agence de presse. Des menaces assorties selon lui d'une offre de 50 000 euros en liquide et pour lesquelles il a finalement déposé plainte en juin 2013 – sans qu'une suite soit connue de son avocat Lionel Febbraro. Le tribunal avait en tout cas peu apprécié : "Il convient de relever [ses] revirement embarrassés et très opportunistes à l'audience".

Qu'en sera-t-il mercredi ? "Je pense que la cour a considéré ce monsieur comme un mythomane, veut croire Grégoire Ladouari, avocat de Sylvie Andrieux. Quand on a à la fois la carte de l'UMP et du PS et qu'on est détenu pour trafic de stups, je ne suis pas certain que ce soit un gage de crédibilité." Lionel Febbraro a une autre analyse : "Il a cumulé un certain nombre d'ennuis qui lui ont fait plus peur que Benyoub Same. Il a aussi pris conscience que son revirement l'avait desservi. Il n'a plus rien à perdre." On aura l'avis du procureur dès demain avec ses réquisitions.

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