Les syndicats de cheminots inquiets pour les droits sociaux face à la privatisation des TER

rail
Bref
le 1 Mar 2023
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Les syndicats de cheminots de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur s’inquiètent pour les droits sociaux des salariés face à l’ouverture à la concurrence des TER. La Marseillaise révèle que près de 200 cheminots ont interrompu hier un comité social et économique de la direction régionale de la SNCF, à l’appel des syndicats – CGT, FO, Unsa, Sud, CFDT. Ils s’interrogent sur la réaffectation des cheminots aux nouvelles filiales, alors que les droits sociaux n’y sont pas encore garantis.

Les craintes sur le statut font suite aux premiers lots de lignes attribués suite à une mise en concurrence, en 2021. Cela concerne la ligne Marseille-Nice, confiée à Transdev, mais aussi les lignes emportées par la SNCF dans “l’étoile azuréenne” puisque l’entreprise publique va créer une filiale pour les exploiter. Ces interrogaitons redoublent depuis que les élus de la région Paca ont décidé de privatiser le reste du réseau de TER. C’est l’ensemble des cheminots qui seraient alors susceptibles d’être transférés à une nouvelle entité, filiale de la SNCF ou d’un autre opérateur. Les syndicats demandent une réunion tripartite avec la direction régionale.

Source : La Marseillaise

Commentaires

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  1. Alceste. Alceste.

    A force de scier la branche sur laquelle ils étaient assis, ils vont se retrouver tout bêtement sur leurs popotins.

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  2. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Je ne suis pas un chaud partisan de la mise en concurrence des services publics, mais je suis partisan du mot juste : dans cette affaire, il n’est en aucun cas question de “privatisation”. Et ce pour deux raisons : d’une part, le processus aboutit à une concession de service public qui ne porte que sur l’exploitation et pour une durée limitée ; d’autre part, parce qu’en l’état actuel des choses la concurrence oppose deux groupes à capitaux publics, la SNCF et Transdev.

    Qui peut sérieusement soutenir que lorsque les TER de l’étoile de Nice sont attribués à la SNCF, il s’agit d’une “privatisation” ? Ouvrir l’exploitation à la concurrence et privatiser, ce n’est pas la même chose.

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    • Marc13016 Marc13016

      Je ne suis pas un fan de l’administration à tout crin … Mais derrière les mots, même justes, il y a des réalités, économiques, sociales, techniques …
      – Exploitation assurée par une entreprise : l’exploitation, c’est ce qui fait tourner le service non ? Donc le voyageur qui utilise un service public de transport, est “servi” par une entreprise (privée ou pas).
      – Entreprise sous capitaux publics : oui, pour cette fois. Mais dans 10 ans, on repart pour un tour de manège. Qui peut dire que ce n’est pas une entreprise strictement privée qui remportera le pompon ?
      – 10 ans de concession : c’est court. Et donc ça incite au court-termisme. Tout ça pour faire une offrande à la déesse de la concurrence, en espérant qu’elle nous le rende bien. Par exemple : l’entreprise va-t-elle former son personnel sur le long terme ? va-t-elle prévoir des embauches pour remplacer les départs après son contrat ?
      Pas simple. Devant ces interrogations, je regarderais plutôt comment améliorer le système en place, qui a assurément des imperfections, mais qui a aussi de la bouteille et une histoire industrielle.

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Pour être tout à fait clair, les marges qu’on peut espérer de l’exploitation d’un réseau de transport public sont si minces que les vraies entreprises privées ne se bousculent pas au portillon dans ce secteur.

      En France, il y avait Veolia, qui a totalement cédé cette activité parce que, précisément, c’était la moins profitable de son portefeuille. Parmi les opérateurs vraiment privés qui pèsent dans le monde (et qu’on voit opérer ici ou là en Europe, mais pas encore en France), il y a celui de Hong-Kong, MTR ; mais son modèle économique repose moins sur l’exploitation de réseaux de transport que sur la gestion immobilière.

      Et puis, soyons honnêtes : ce qui frappe, dans la question des TER, c’est que la mise en concurrence est un processus nouveau dans ce cas particulier. Ailleurs, c’est archi-banal. La plupart des réseaux de transport urbain et la quasi-totalité des réseaux routiers interurbains sont exploités sous le régime de la concession de service public ou du marché public : est-ce que l’usager voit la différence entre le réseau de Lyon (concession) et celui de Toulouse (régie publique) ?

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  3. Alceste. Alceste.

    La question que je peux vous poser cher 8eme est simple, les TER PACA fontionnent t’ils mieux ou moins bien que dans les autres régions ?

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      En réalité, la question n’est pas simple. Si l’on considère la ponctualité des trains et la proportion de trains supprimés, la Région PACA a longtemps été à la traîne. Ca s’est amélioré ces dernières années. Mais nous sommes toujours, avec les Hauts-de-France et l’Occitanie, l’une des régions les moins performantes.

      Il serait cependant hasardeux d’en tirer des conclusions sur la compétence de la SNCF. Nous avons dans notre région un réseau ferré ancien, complètement saturé, et qui souffre d’une longue période de sous-investissement. J’ai déjà eu l’occasion d’écrire ici que Transdev, demain, devra composer avec une infrastructure identique à celle d’aujourd’hui. Les projets de modernisation de la signalisation et de création de voies nouvelles sont actés, mais leur délai de réalisation sera long.

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