Les patrons rêvent d’intégrer le Gard en Paca

Phagocytage
Bref
le 6 Nov 2015
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Mardi soir, à Fourques (Gard), les patrons ont refait le monde. Ou plutôt ont redessiné la région Paca. D’après La Provence, le président de l’union pour les entrepreneurs (UPE) du Gard Eric Giraudier, celui d’Arles Alain Fargier et l’ancien président de l’UPE 13 Jean-Luc Chauvin plaident pour un rattachement du Gard à Provence Alpes Côte d’Azur. Un rattachement que certains socialistes appelaient de leurs voeux sans le soutien du président Vauzelle, opposé.

Cette proposition est une réaction à la réforme territoriale qu’il jugent “absurde”, allant, pour Eric Giraudier, jusqu’à la qualifier de “redécoupage électoral” et regrettant l’absence de véritables débats. Reste que ce n’est pas gagné pour assurer cette fusion. Si la loi prévoit bien un droit d’option pour les départements qui veulent se rattacher à une autre région, le processus reste complexe. La fusion doit obtenir le vote favorable d’une majorité des 3/5e des conseillers du département concerné, des conseillers régionaux de la région de départ et de celle d’arrivée.

Commentaires

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  1. Roch Giraud Roch Giraud

    C’est une excellente idée. 🙂 D’ailleurs, montpellier est aussi plus proche à tous les niveaux de marseille que de toulouse…

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  2. JL41 JL41

    On ignore tout des raisons du maintien sans changement de Provence-Alpes-Côte d’Azur, trop long à prononcer pour notre président, qui fustige le sigle PACA. Avec Languedoc-Roussillon en tout ou partie, nous aurions formé une grande région méditerranéenne, jeune et puissante. Nos deux régions ont connu un temps le meilleur solde migratoire des régions françaises, même européennes pour Languedoc-Roussillon, juste derrière Berlin. Ce fût l’empreinte Frêche, le trublion mal aimé du PS.

    On notera que les Bouches-du-Rhône sont un peu tirées vers l’Ouest, alors qu’on à l’habitude de les voir blotties contre le Var et le Vaucluse dans nos cartographies, découpage administratif et appareil statistique obligent. Alors que la logistique péri portuaire d’abord étalée des Pennes Mirabeau à Vitrolles, Marignane, St-Victoret et Rognac, a récemment franchi l’Etang-de-Berre par Salon-de-Provence, Grans-Miramas (Clésud) et surtout St-Martin-de-Crau et Fos. Le port n’est concerné que par le tiers de ces emplois logistiques, au sein d’un glacis qui consacre la vocation logistique continentale de cet ouest des Bouches-du-Rhône (oui c’est nouveau), qui déborde dans le Gard et l’Hérault et dont le territoire métropolitain d’Aix-Marseille-Provence ne prend que la moitié, laissant St-Martin-de-Crau et Arles en suspension, entre Fos, Marseille, Nîmes et Avignon.

    Cet Ouest déborde dans le Gard et l’Hérault pour des raisons de bonnes communications et de disponibilités foncières (pour les activités, comme pour l’habitat dès la frontière avec le Gard passée, où c’est moins cher et moins dégradé que dans les Bouches-du-Rhône). Les usagers du port pratiquent depuis longtemps des itinéraires qui rejoignent l’A9. Les accès aux installations portuaires de Fos depuis les Bouches-du-Rhône sont calamiteux, avec notamment le passage obligé dans le tissu urbain de Fos et de Port-de-Bouc. Le moindre accident bloque tout et ces accidents sont fréquents.

    Mais une partie de l’hinterland portuaire est là, avec des entreprises industrielles et des chargeurs qui travaillent avec le port dans l’Hérault, le Gard et le Vaucluse. Peu à l’est de Marseille et pas dans le Var, une fermeture imputable au retard de la L2 et à une saturation du réseau ferré et autoroutier dans le Var et les Alpes-Maritimes. Parfois on se demande si dans les choix d’investissement en infrastructures on savait qu’il y avait un port à Marseille-Fos ? Si on l’avait pris en compte, Marseille-Fos serait devenu le premier port européen dans le commerce avec la Chine (2 à 3 jours de navigation de moins qu’avec les ports du Nord), avec 10 ou 20 fois le trafic actuel et une immensité d’emplois induits. Un schéma qui n’a été formulé dans aucune tête.

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Il ne faut pas chercher trop de rationalité dans la nouvelle carte régionale, et surtout pas de raisons objectives ni au maintien en l’état de certaines régions, ni à certaines des fusions prévues.

      La nouvelle carte régionale a été dessinée sur un coin de table, un soir, à l’Elysée, sans autre concertation que quelques coups de fil à des barons socialistes, en partant du principe qu’il ne fallait pas toucher aux frontières des régions existantes avant de les fusionner éventuellement. On est assez loin d’un raisonnement sur des enjeux de développement économique, par exemple.

      Ainsi, la Bretagne est restée bretonne parce que Le Drian l’exigeait et avait l’oreille de Hollande. L’Alsace, qui voulait rester alsacienne, n’a pas eu cette chance parce qu’elle n’avait aucun poids lourds du bon bord pour plaider sa cause. Une région économiquement faible comme le Centre est restée seule parce que personne ne voulait fusionner avec elle ; c’était aussi le cas de la Champagne, qui a été arrimée à l’est contre toute logique.

      La vraie réforme à faire n’était pas celle de la carte, mais celle des prérogatives et des moyens des régions. Celles-ci demeureront, après la réforme comme avant elle, des nains budgétaires par rapport aux régions des pays voisins (voyez page 2 de ce document : http://www.maire-info.com/upload/files/Nouvellesregions.pdf).

      Mais une réforme faisant des régions un échelon territorial doté de véritables moyens budgétaires aurait supposé d’accepter une décentralisation beaucoup plus forte : le jacobinisme de gauche, pas plus que celui de droite, n’était prêt à l’accepter.

      La réforme annoncée a donc accouché d’une souris, de même que la fameuse réforme fiscale, en définitive, ne porte que sur la forme avec la mise en place du prélèvement à la source.

      Beaucoup de bruit pour rien, donc, d’autant plus que, comme l’article d’Elodie Crézé l’explique, tout est fait pour compliquer le parcours d’un département qui souhaiterait se détacher d’une région pour rejoindre la région voisine.

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    • leravidemilo leravidemilo

      Je partage pleinement votre analyse relative au mode de réformisme olé olé de ce gouvernement, à sa méthode de travail et à la technique dite du coin de table. La véritable réforme devait bien porter sur les prérogatives et responsabilités et non sur le redécoupage. J’y ajoute que, concernant le redécoupage en question, rien ne le justifiait,et que les argument unanimes de nos éditocrates patentés, sur les “petites “régions françaises ne reposaient sur aucun fondement, la vérifications en est aisée, même si son exposé serait un peu un peu trop long ici. —- JL41, je lis toujours avec plaisir et grand intérêt tes contributions sur le sujet des approches territoriales, car elles relèvent d’une approche économique que je connais bien moins, et elle ne se donnent pas comme une doxa dont on nous rabâche les oreilles, mais comme des relevés concrets et analytiques et mis en perspectives. Mais ,concernant le découpage des régions, je pense que l’approche économique est loin d’être la seule pertinente, et que la prise en compte des dimensions culturelles est également efficiente, alors qu’elle est systématiquement poussée sous le tapis (pour le coup, le gouvernement vient de multiplier les erreurs, de la loire atlantique à l’alsace lorraine où cela va donner de drôle de choses . je demande à voir!). De ce point de vue, notre région a été épargnée (on ne peut avoir tous les malheurs à la fois), n’en déplaise à M essieurs Chauvin et Giraudier, ou au “”socialiste”” niçois Lallemand qui tout connaissait du gard, et avait émis le premier des regrets quant à “l’annexion” ratée du gard. Sous certains aspects économiques certes et, par exemple, certains salariés de la zone de fos étaient et sont des Lunnelois; Mais pour des raisons culturelles, qu’il serait un peu long d’énumérer ici, ça n’aurait pas marché, ou fort mal, et ce n’est pas pour rien que l’arlésien Vauzelles , qui connait bien son oustau ne s’y est pas impliqué. Pour donner un seul exemple (je suis nimois, d’une famille du pied des cévennes, et par ailleurs Marseillais d’adoption…), ce n’est pas pour rien que la ville éminemment italo-corse de Sète, qui n’est qu’une presqu’ile, à 30 bornes de montpellier “capitale”, est pour vraiment tout le monde là bas, une ile singulière!

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    • JL41 JL41

      L’économie n’est qu’un élément du fonctionnement des territoires, c’est cet aspect qui m’intéresse. L’autre élément étant ce que j’ai parfois appelé « l’établissement urbain », qu’il s’agisse d’une ville (comme Sète, ô combien séductrice) ou de ses formes plus diluées (ou dégradées) en zones urbaines. Ces deux termes sont aux prises et façonnent notre territoire, qu’il s’agisse de la montée d’Aix dans l’armature urbaine régionale ou de la « fuite » d’un certain nombre de résidents des Bouches-du-Rhône vers le Gard et l’Hérault à l’Ouest, ou ce cône de pénétration résidentielle dans le Var, vers la Provence Verte, commun à Aix et Marseille. Parce que l’urbanisme, l’aménagement et les transports publics ont abouti au non sens dans les Bouches-du-Rhône. Qu’on soit libre d’habiter là où on le souhaite est à sauvegarder absolument, mais qu’on soit poussé à aller ailleurs parce qu’on ne se plait pas là où on est, c’est autre chose. Avec toute l’accentuation des migrations domicile/travail (50 minutes en moyenne nationale pour 40 mn en 1998, une progression faible toutefois, calculée par la Darès) et les coûts débridés d’équipement pour la collectivité qui en résultent.
      Tu évoques les traditions culturelles, ce qui est un peu naturel pour les lettrés qui viennent commenter ici, mais ça meut ou préoccupe réellement quelle part de la population, qui ne partage pas cette culture et vit autour d’objets de culture mondialisés ? Quelques pourcents de la population, une minorité qui devrait imposer ces critères aux autres ? Des critères plus ou moins prétextes, très intégrés aux combats ou aux marottes de certains de nos hommes politiques, présents également dans leur cour. Il y a autant de différences entre la culture marseillaise et la culture niçoise, qu’avec les traditions plus huguenotes de Languedoc-Roussillon. Defferre d’ailleurs était protestant et on ne peut pas dire que le personnage n’était pas accepté à Marseille.
      Davantage de pouvoir aux régions, je partage cet objectif, mais il faut aussi compter avec les réalités d’où l’on part. Les régions ont toutes été de gauche, qu’ont-elles inventé d’extraordinaire ? Elles ne savent même pas ce que font l’une l’autre pour tirer parti des bonnes pratiques qui ont émergé ici ou là. Tu sais bien que beaucoup de recrutements/cooptations ne se sont pas faits sur des bases de compétences, mais sur des critères d’affiliation politique.
      Bon, c’est la version WE de Marsactu, j’arrive un peu tard.

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  3. JL41 JL41

    C’est ici que je voulais poster !

    Bon, Electeur du 8è et Leravidemilo, je vois que le système de Marsactu qui continue à se chercher, ne me permet pas de vous répondre, ce que je fais néanmoins par ce nouveau commentaire. Mais j’avais déjà un peu répondu sur le fond.
    Les régions françaises ont quand même maintenant beaucoup de pouvoirs, par les domaines qui sont de leur ressort. J’ai deux questions sur lesquelles je suis en recherche d’informations, ou du jugement de citoyens avisés.
    1) On dit des régions qu’il leur faudrait des moyens à la hauteur des missions qui sont maintenant les leurs. Il faudrait alors que nous puissions comparer PACA avec d’autres régions européennes de même poids. Electeur du 8è réussit toujours à trouver un lien derrière les fagots (du blabla) qui tombe pile sur la question posée. Est-ce qu’on a ça ? Alors aussi, entre saupoudrer (très démocratiquement ou électoralement parlant) et avoir un grand dessein, faut-il avoir les moyens de faire les deux, ou faut-il faire avec ce qu’il y a au lieu de toujours demander davantage à l’Etat ?
    2) Petit à petit je réalise quelle a été vraiment la politique suivie par Vauzelle depuis trois mandatures maintenant : https://marsactu.fr/les-propositions-des-candidats-pour-la-region-chef-de-file-economique/#comment-36340
    Ce n’est vraiment pas terrible, à commencer par un certain oubli que nous avions un port. L’économie et les infrastructures qui lui auraient été utiles, comme à la population, ont été négligées. Alors les emplois on ne les a pas. Sauf dans l’économie sociale et solidaire ! Tandis que nous avons communié dans une religion de la Méditerranée, sans multiplication des petits pains ou des poissons. Je force le trait en espérant vos réactions.

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