Le déficit de l’incinérateur n’enflamme pas les élus

"Monsieur le président, il n'est pas possible de ne rien dire sur ces rapports annuels après l'incendie qui a ravagé les installations de tri et de méthanisation." L'élu communiste Pascal Gillet n'a visiblement pas apprécié la lecture du bilan 2011 et 2012 de l'incinérateur de Fos-sur-Mer, présenté ce vendredi au conseil de Marseille Provence métropole. Comme l'a détaillé Marsactu hier, cette synthèse indique que la société exploitante Everé ne respecte pas ses obligations, notamment en terme de recyclage, fait preuve d'une transparence limitée et perd plus de 20 millions d'euros par an.

Mais finalement, Pascal Gillet n'a pas lu l'intervention qu'il avait préparée, faute d'être arrivé à temps dans l'hémicycle. Et pour les socialistes comme pour l'UMP, il était fort possible de ne rien dire sur ce document. Seul Olivier Agullo, au nom d'Europe Ecologie-Les Verts, est monté au front. "Face à cet équipement défaillant", les marges de manoeuvre semblent cependant bien minces. "Le tri sélectif est plus que jamais un impératif. C’est le seul moyen de réduire le volume des déchets ménagers de MPM qui sont envoyés chaque jour au centre multifilière. Nous vous demandons, Monsieur le président, de réactiver la question du tri sélectif et du recyclage à l’échelle de notre territoire, et d’intensifier les campagnes de sensibilisation".

Interrogé sur les difficultés financières d'Everé, puis la "croissance exponentielle des effectifs", le président Eugène Caselli s'est contenté de dégager toute responsabilité de MPM sur ces points.

Les relations entre collectivité et industriel en sont de toute façon déjà au stade du conflit, comme Eugène Caselli l'a rappelé : "Il y a un bras de fer judiciaire sur des surcoûts éventuels qu'ils demandent", plus de 160 millions d'euros tout de même, "il y a aussi des choses qui ne vont pas et sur lesquels ils paient des pénalités." À ces tensions financières, se rajoute un volet judiciaire dans lequel MPM est partie civile.

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