Vieille-charité, hôtel de Caumont, Mucem… Et si trop de Picasso tuait Picasso ?

Y a-t-il trop d’expositions Picasso ? C’est la question que se pose Le Parisien en pointant la récente ouverture de deux expositions à Marseille, à la Vieille-charité et au Mucem. Le quotidien précise que le maître espagnol s’est déjà exposé au cours de la saison 2017-2018, au Fonds Edouard et Hélène Leclerc de Landerneau dans le Finistère, ainsi qu’à travers une exposition temporaire – en plus de la permanente, au musée Picasso. Pour Marseille seule, il suffit aussi de rappeler que la dernière exposition Picasso au Mucem remonte à … 2016 [Lire notre article]. Enfin, alors que l’hôtel de Caumont fait actuellement dialoguer ses oeuvres avec celles de Bottero, un musée autour de l’œuvre de celui qui fut résident de Vauvenargues pourrait voir le jour à Aix-en-Provence. Une abondance qui s’explique aussi par l’impulsion donnée par le programme Picasso-Méditerranée 2017-2019.

Interrogé par Le Parisien, le directeur du Musée Picasso de Paris balaye ce risque d’overdose d’un revers de la main. Alors que son musée présente actuellement “1932 année érotique”, il argumente : “Si c’était pour faire pour la 150^e fois Picasso et les femmes, cela n’aurait effectivement aucun intérêt. Avec quel autre peintre aurait-on pu organiser pour la première fois au monde une exposition qui se concentre sur une seule année de sa vie ? Probablement aucun.”. Et d’expliquer que le rôle du musée national Picasso de Paris est aussi de faire rayonner l’œuvre de l’artiste à travers le pays, par des prêts et des expositions dans toute la France. Le directeur des musées de Marseille, Xavier Rey, cité par Le Parisien, ne dit pas autre chose : “C’est un monde infini”.