Affaire Zineb Redouane : la justice relance la piste médicale

Enquête
Bref
le 26 Juil 2023
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Près de cinq ans après la mort de Zineb Redouane, l’enquête explore une autre piste que la faute policière. Dans une ordonnance du 1er mars consultée par Le Monde, la magistrate chargée de l’instruction au tribunal judiciaire de Lyon a désigné un médecin légiste et un chirurgien maxillo-facial pour déterminer “la responsabilité médicale” des personnes ayant pris en charge Zineb Redouane. Touchée par une grenade lacrymogène chez elle, le 1er décembre 2018, alors que défilait une manifestation mêlant gilets jaune et militants contre le logement indigne, cette femme âgée de 80 ans est décédée dans un bloc opératoire de La Conception le lendemain. Les deux médecins désignés par la justice devront déterminer si les marins-pompiers sont intervenus à temps et s’il y a eu des “manquements aux bonnes pratiques médicales” de la part du personnel hospitalier. Leur rapport est attendu avant le 31 août.

La piste médicale avait été mise en avant immédiatement après les faits par le procureur de Marseille de l’époque, Xavier Tarabeux, puis reprise par le ministre de l’Intérieur d’alors Christophe Castaner. Leurs propos s’appuyaient sur l’autopsie du lendemain de la mort de Zineb Redouane qui évoquait la santé fragile de la victime sans toutefois trancher sur la question de la cause. Une contre-autopsie réalisée en Algérie – l’octogénaire était de nationalité algérienne – pointait un lien direct entre le tir et la mort.

“Les juges d’instruction semblent malheureusement écarter totalement cette évidente responsabilité du policier et préfèrent explorer la thèse ridicule d’une faute du médecin et des pompiers”, commente auprès du Monde l’avocat de la victime, Yassine Bouzrou. Côté disciplinaire, l’inspection générale de la police nationale avait estimé en 2021 que l’auteur du tir et son superviseur avaient “manqué à l’obligation de discernement“. Le directeur général de la police nationale Frédéric Veaux n’avait cependant pas pris de sanction administrative. Ce rapport de l’IGPN a été versé au dossier, sans suite connue à ce jour.

Source : Le Monde

Commentaires

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  1. Félix WEYGAND Félix WEYGAND

    Même si la prise en charge médicale présente des défauts : elle a été atteinte par une grenade alors qu’elle était au 4e étage de son appartement !
    C’est difficile de dire que la faute en incombe aux médecins ou aux marins-pompiers…

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  2. barbapapa barbapapa

    Tout le monde a pu voir la scène en images : il y a clairement eu de la part d’un policier un “tir au pigeon” avec visée sur une personne à la fenêtre

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  3. leb leb

    Ce feuilleton de l’été dans lequel différentes instances cherchent à chaque fois à minimiser des bavures policières en dépit de preuves solides, devient de plus en plus absurde. Plus c’est gros, plus ça passe?

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  4. kukulkan kukulkan

    quelle honte l’impunité quasi totale dont sont bénéficiaire les policiers, et ils osent revendiquer encore plus d’impunité, un scandale !

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  5. jean-marie MEMIN jean-marie MEMIN

    La faute médicale des policiers…!

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