VERS UNE MISE A SENS UNIQUE DU BOULEVARD DU SABLIER ?

VERS UNE MISE A SENS UNIQUE DU BOULEVARD DU SABLIER ?

Suite à l’article publié dans Marsactu le 10 mars 2024 par « Le piéton à Marseille », le CIQ Bonneveine Vieille Chapelle tient à rétablir la vérité de façon factuelle suite aux propos fallacieux qui nous sont prêtés disant notamment « le CIQ, seul, continue à penser que la bagnole reste la priorité et que la priorité est de ne rien faire. Ou d’attendre l’accident suivant, l’enfant suivant ».

Si les propos tenus à l’encontre du CIQ Bonneveine Vieille Chapelle dépassent le cadre des critiques légitimes dans le cadre d’un débat d’intérêt public local et visent personnellement l’un de ses responsables, le CIQ se réservera le droit d’y apporter une réponse judicaire par l’intermédiaire de son conseil.

La sécurité pour les enfants et pour tous les habitants est évidemment notre priorité et elle ne se négocie pas.
Nous avons toujours une pensée émue pour cette petite fille gravement accidentée devant la sortie de l’école de Bonneveine du boulevard du Sablier en septembre dernier, tant l’émotion est toujours palpable plusieurs mois après.

Petit rappel des faits suite à ce dramatique accident :
Dès le 12 septembre, notre CIQ avait adressé un mail à la mairie de secteur dans lequel nous rappelions que ces 3 écoles étant déjà situées dans une zone à 30km/h matérialisée avec signalisation horizontale et verticale et coussins berlinois installés, nous demandions quelles mesures étaient prises pour faire respecter cette vitesse de 30 km/h, force étant de constater qu’elle n’était pas souvent respectée. Nous déplorions le stationnement anarchique tant des véhicules stationnés devant le portail que des deux roues motorisées qui au-delà des trottinettes et vélos encombrent les trottoirs, empêchant le cheminement des piétons en toute sécurité sur le trottoir et les obligeant trop souvent à emprunter la chaussée (doléance déjà portée en vain pour l’école élémentaire Lapin Blanc des Neiges sur le boulevard des joncs où nous alertons régulièrement de crainte qu’un accident ne se produise).

Nous réclamions à la Mairie de pouvoir obtenir un engagement pour que ce problème de stationnement anarchique soit traité notamment aux abords de l’ensemble des écoles de notre secteur avec un passage régulier de la police municipale.
Pour sécuriser les abords de ces écoles, nous demandions également l’installation de caméras ou radars, la réouverture de l’impasse Bonfils portée également par de nombreux parents d’élèves et la mise en place du dispositif « Petits piétons » qui confie la traversée à un retraité rémunéré, n’ayant malheureusement à aucun moment été consulté par la mairie pour avoir notre avis sur le choix des écoles sélectionnées pour pouvoir bénéficier de ce dispositif non déployé alors ici. Nos deux dernières demandes ont depuis été prises en compte.

Par ailleurs, nous signalions la dangerosité liée à l’étroitesse des trottoirs du 62 au 102 du Boulevard du Sablier et demandions l’élargissement de ces trottoirs simultanément aux travaux de sécurisation de l’école.

Enfin, nous demandions une étude de faisabilité pour élargir le boulevard du Sablier grâce à la réserve foncière prévue au PLUI, ce qui permettrait de conserver les 2 voies de circulation tout en élargissant les trottoirs. Un mail a été adressé également à la Métropole sur ce dernier point.

Suite à ce dramatique accident, la Métropole avait immédiatement organisé le 18 septembre une réunion sur site en présence de la Mairie de secteur, des associations de parents d’élèves et de notre
CIQ, à l’issue de laquelle la Métropole proposait de déplacer le passage piéton existant et pour réduire la vitesse au droit du nouveau passage piéton faisait 2 propositions à la mairie :
– proposition 1 : confection de coussins
– proposition 2 : confection d’écluses
Le choix incombant à la Mairie qui est décisionnaire.

Le 5 octobre, nous alertions à nouveau la Mairie de secteur pour « lui faire part de nos profondes inquiétudes face à l’insécurité qui affecte la sortie de l’école élémentaire Lapin blanc des Neiges, sur le boulevard des Joncs en mettant en danger notamment les enfants et les parents d’élèves avec poussettes, les motos stationnés en toute impunité sur le trottoir empêchant le cheminement piéton sur le trottoir et les obligeant à descendre sur la chaussée en compromettant leur sécurité.

Outre le fait que nous déplorons comme nous l’avons signalé à de multiples reprises l’absence de police visible dans nos quartiers, il y a urgence à sécuriser les abords de cette école, notamment sur le boulevard des Joncs. Aussi pour prévenir tout accident, nous souhaiterions pour la sécurité de tous l’installation de caméras ou radars et le passage régulier de la police municipale pour verbaliser le stationnement anarchique tant des motos stationnées sur le trottoir à côté du portail de l’école que des véhicules stationnés en toute impunité sur la chaussée obligeant les véhicules à se partager une seule voie et les piétons à marcher sur la chaussée (doléance portée en CSA depuis 2 ans).

Nous souhaiterions également la mise en place du dispositif « Petits piétons » pour cette école. En espérant que vous répondrez favorablement à notre demande pour la sécurité des habitants ». En revanche, nous avions alors émis des réserves sur la mise en sens unique de ce boulevard, de par le report de circulation qui serait inévitablement induit sur les axes adjacents.

La mairie qui est décisionnaire a retenu la proposition 2 portant sur la réalisation d’écluses et donné un avis favorable à la réalisation au plus vite des travaux. Elle demandait aussi de réaliser de façon simultanée des travaux de protection des trottoirs par potelets partout où cela est possible et nécessaire sur le secteur, en particulier de la place Bonnefon jusqu’au numéro 19 du boulevard du Sablier ainsi que le long de la clinique Bonneveine et au début du Boulevard des Joncs, en demandant de prendre en compte nos retours relatifs à la dangerosité et à l’étroitesse des trottoirs du 62 au 102 du Boulevard du Sablier.

De notre côté, nous penchions pour la proposition 1.
La proposition 2 avec écluses qui implique le passage alterné sur une seule voix nous semble trop contraignante et ne peut découler à terme très rapidement que vers une mise en sens unique du
boulevard.
En effet, les travaux réalisés en 2023 dans le boulevard du Sablier avec passage alterné ont déjà montré leurs limites en générant notamment de longues files d’attente de véhicules et des altercations.

Aussi mettre en place de façon pérenne une portion de la rue sur une seule voie ne peut selon nous qu’induire les mêmes conséquences avec la crainte à terme que la seule issue ne soit plus qu’une mise en sens unique du boulevard, ce qui aurait des impacts économiques et sociaux négatifs pour tout le quartier.

Notre CIQ fort de ses 4200 adhérents est inquiet pour l’avenir de notre quartier suite à la solution retenue par la mairie de création d’écluses pour un passage alterné sur le boulevard du Sablier dont nous regrettons l’absence de concertation avant la réalisation de ces travaux.

Nous sommes convaincus que cela n’est pas la bonne solution, que cela ne va rien régler et nous redoutons qu’à la fin des travaux, les problèmes d’engorgement de circulation qui nous sont déjà remontés par les riverains et les commerçants ne s’aggravent encore plus en créant des désordres susceptibles d’entraîner d’autres accidents.
Nous craignons que cette nouvelle organisation de la circulation ne préfigure une mise en sens unique, dans les semaines ou les mois à venir, du Boulevard du Sablier. Ce dont nous ne voulons pas.

Nous avons donc publié un article dans notre journal de janvier et nous avons consulté par mail l’ensemble de nos adhérents pour avoir leur avis sur la possible mise en sens unique de ce boulevard que nous redoutons.
Nos adhérents y sont opposés à une majorité écrasante.

La proposition 1 faite par Métropole consistant en la confection de coussins pour sécuriser les abords de ces écoles nous semblait préférable en rajoutant des barrières pour empêcher les enfants d’échapper à la vigilance de leurs parents et pour ne pas en plus, en parallèle affecter l’activité économique de ce quartier, ni supprimer de places de stationnement comme c’est le cas actuellement, sans parler de la desserte des transports en commun qui risque d’être compromise sur cet axe sur lequel est prévu la future ligne B17, une ligne principale qui circulera de 4h30 à 1h du matin avec une fréquence de 6 à 10’ aux heures de pointe et qui reprend en partie les itinéraires de la ligne 44 actuelle qui dessert notamment l’accès à la clinique Bonneveine très fréquentée, clinique Bonneveine qui constate déjà depuis le début des travaux une baisse de sa fréquentation et pour qui, tout en rappelant comme nous tous que la sécurisation est évidemment la priorité, le maintien du double sens de circulation comme le passage du bus 44 dans les deux sens est essentiel en termes d’accessibilité à cet établissement de soins tellement important pour tous les habitants.

Nous espérons que nous serons entendons par la Mairie qui est la décisionnaire dans ce dossier.

Dans ce type de décisions, il est important de croiser les enjeux et non de répondre de manière exagérée à un problème engendrant des dysfonctionnements d’autres natures. L’approche doit être stratégique et efficace et non pas dans l’émotion, comme le souligne l’un de nos adhérents.

Régler le problème du stationnement anarchique serait déjà un autre élément de réponse pour sécuriser les abords des écoles, la solution n’étant pas de mettre des potelets partout pour empêcher le stationnement et la libre circulation des véhicules.

Se donner les moyens pour un partage harmonieux de l’espace public doit être une priorité pour la sécurité de tous, sans opposer piétons et automobilistes en permanence.
Nous sommes tous piéton et conducteur à un moment donné.

Christine LA ROCCA
Présidente CIQ Bonneveine Vieille Chapelle