Mes châteaux d’If: Vingt Décembre.

Billet de blog
le 24 Jan 2024
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Mes châteaux d’If: Vingt Décembre.
Mes châteaux d’If: Vingt Décembre.

Mes châteaux d’If: Vingt Décembre.

Raconter l’abolition, très relative, de l’esclavage à la Réunion, ancienne île Bourbon, sans ennuyer personne, sauf les racistes et Gérard, c’est possible.

Apollo et Tehem auteurs réunionnais, connaissent leur sujet. Mieux, ils racontent l’histoire confisquée du découvreur de la fécondation de la vanille, Edmond Albius. Seulement les compères ne s’en tiennent pas là. Ils racontent par l’image à travers des personnages variés et une histoire. Ils sont à l’économie de mots, laissant la place aux cases. Vraie bande dessinée avec une belle palette couleur, l’ illustration parle pour elle même. Les auteurs racontent l’esclavage où les mécanismes qui font que les propriétaires ont le pouvoir de vie et de mort sur leurs esclaves. Au cas ou vous n’étiez pas au courant…

Edmond est esclave en 1848 chez Bellier-Beaumont. Ses connaissances botaniques attirent à lui ceux qui veulent profiter de la manne de la vanille. Cela ne fait pas de lui un affranchi. Edmond rencontre un nég’ marron qui raconte la vie de ceux qui ont refusé l’esclavage et à quel prix. Si vous avez plus de temps ou si vous avez perdu votre smartphone, lisez Patrick Chamoiseau et son Biblique des derniers Gestes.

En parallèle de cette histoire, nous suivons deux artistes  qui crayonnent ici ou là sur l ‘Ile. Sous la forme d’une bande dessinée, le voyage du commissaire du gouvernement venu proclamé l’abolition va être dessiné. Littérature en estampes ou journalisme dessiné, les débuts de cet art à la Réunion, va prendre forme.Tout ce petit monde va être heurté par l’abolition de l’esclavage dans les colonies et les possessions françaises. Pas si simple de faire appliquer une loi, même si elle n’est pas suffisante ni juste. Comble de l’hypocrisie, le gouvernement va même indemniser les propriétaires. Et obliger les nouveaux “libres” à s’employer. Une obligation de contrat de travail va assujettir les nouveaux citoyens. Certains propriétaires vont aller jusqu’à remplacer tous leurs esclaves par des indiens.

Les auteurs soulignent les contraintes plus fortes que connaissaient les femmes, qu’elles soient malaises ou africaines. Toutes sont balaises face au malaise. Car même esclave, on pouvait reproduire le système colonial ou de domination. Le texte aurait gagné à incorporer plus de créole, cette langue si riche qu’on parle évidement à la Réunion et que Danyel Waro fait si bien résonner.

Bref , plutôt qu’un cours d’histoire fastidieux, cette bande dessinée, sait faire passer l’essentiel de la question de l’esclavage et de son abolition. Chapeau.

Vingt Décembre. Chroniques de l’abolition. Apollo, Tehem, Dargaud. 2024. 160 Pages. 21.50. En vente à la Réserve à Bulles. Marseille. La Plaine.

Commentaires

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  1. Christophe Goby Christophe Goby

    Vingt décembre: Abolition de l’esclavage. Une bande dessinée qui raconte cet événement depuis la Réunion.

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