In memoriam, l’hôpital public
En mémoire, de l'hôpital public : L'exemple de Sainte-Marguerite à Marseille.
In memoriam, l’hôpital public
Ambulance des Marins pompiers de Marseille sortant des urgences de l’hôpital Sainte-Marguerite (juin 2008). Capture d’écran Google Street View.
Qui se souvient, en ces jours de pandémie, de cloisonnement, d’enfermement, du nombre de lits d’hôpital disponibles il y a 5 ans, 10 ans, 20 ans ?
Des statistiques existent et ressortent régulièrement dans les articles de presse, aussitôt noyées dans le flot d’information continue qui nous submerge quotidiennement. Des milliers, des dizaines de milliers de places supprimées. On parle de déserts médicaux à la campagne, mais “si tous ne mourraient pas, tous étaient touchés”… et les villes ne sont pas en reste dans ce triste décompte.
Qui se souvient du troisième fleuron de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille, l’hôpital Sainte-Marguerite, démantelé au début des années 2010 sur l’autel de la rentabilité, de la rationalisation, de l’efficacité ?
N’auraient-ils pas été “rentables”, ces lits, en ces temps de pandémie ?
N’auraient-ils pas été rentables, rationnels, efficaces, ces lits de réanimation, ces urgences, ces blocs chirurgicaux, ces jours-ci, pour soigner les patients touchés par covid-19 ou soulager les autres hôpitaux de la ville lourdement engagés dans la “bataille” contre la pandémie (La Timone, Saint-Joseph, Hôpital Nord, etc.) ?
Ils ont été nombreux à l’époque (plutôt à gauche, il faut bien le dire) à s’élever contre la destruction de l’hôpital public, symbolisée à Marseille par le sort réservé aux “hôpitaux sud” : Salvator vendu, Sainte-Marguerite démantelé, vendu à la découpe au privé (dont notamment à un patron de clinique également président du Conseil Régional PACA), et dont, à l’automne dernier, les autorités annonçaient encore la vente de 14 hectares de terrain à des promoteurs immobiliers (!)
Responsables irresponsables
“Les autorités”, ces décideurs, fonctionnaires de haut niveau des ARS (Agences Régionales de Santé), hommes politiques parfois directement bénéficiaires, qui n’ont de cesse de détruire les services publics, qui sont les mêmes qui nous assignent à résidence d’un claquement de doigt d’état d’urgence (sanitaire) et tiennent les propos les plus durs contre les “inconscients” qui ne respectent pas les mesures de “distanciation sociale”.
La très grande majorité des citoyens respecte les mesures de confinement et fait de son mieux.
QUI est inconscient si ce n’est ceux qui ont détruit des pans entier de la santé publique et sapé le contrat social avec obstination… ?
Tout cela dans une logique comptable, financière, d’enrichissement de quelques uns au détriment de tous.
Patrimoine public bradé, santé gérée “à flux tendu”
Patrimoine public historique vendu (Hôtel Dieu, Villa Gaby,…) souvent au profit d’amis ou de personnes étant juge et partie (comme cet adjoint au maire achetant une dépendance d’une villa patrimoniale historique appartenant à l’APHM, pour la faire détruire et y construire sa “villa californienne”), ce sont aussi bien sûr directement les capacités opérationnelles de soins qui sont sans cesse attaquées, souvent au profit du privé (comme avec cet homme politique également chef de clinique privée).
Ne faut-il pas être bête comme un énarque ou un homme politique “de haut niveau” pour vouloir organiser l’hôpital comme une vulgaire ligne de production industrielle, à flux tendu ?…
Combien de personnes supplémentaires auraient pu être sauvées avec un hôpital Sainte-Marguerite fonctionnel, comme il l’était encore il y a dix ans ?
Quelle amélioration des conditions de travail, très dures, inhumaines parfois, cela aurait-il permis dans les autres hôpitaux de la ville encaissant aujourd’hui de plein fouet l’impact de la crise ?
Nos vies valent mieux que leurs profits
“Nos vies valent plus que leurs profits” dit le slogan. Puissions-nous nous en souvenir quand tout sera terminé…
Sources supplémentaires :
Le virus de la rentabilité inoculé aux urgences : https://cqfd-journal.org/Douze-heures-chrono
Novlangue, plans de “restructuration” et business immobilier :
https://marsactu.fr/ap-hm-la-novlangue-se-refait-une-sante/
La vision purement comptable de la Chambre Régionale des Comptes : https://marsactu.fr/inquietante-radiographie-de-lap-hm/
Commentaires
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Dramatiquement juste. Pour un euro symbolique, Renaud Muselier a acheté le terrain entre l’hôpital Ste Marguerite et l’école infirmières pour y construire un centre de rééducation et soins de suite : Saint Martin Sud.
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Pourquoi ne pas citer cette crapule ? Renaud Muselier himself , celui qui donne des leçons sur le port du masque et le confinement obligatoire et qui vient de sortir son double langage…
Non Monsieur, nous n’oublierons pas ….
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Bon rappel de ces décisions désastreuses de fermeture des hôpitaux et de suppression de lits
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