Le conseil départemental dégaine un plan sécurité au pied levé
Photo Julien Vinzent
“Soit on rentre dans la peur, la psychose, soit on a un sursaut national”. Onze jours seulement après les attentats de Paris, la présidente du conseil départemental Martine Vassal (LR) présentait un ensemble de mesures censées répondre à “l’après 13 novembre”.
Pas sûr qu’elles créent toutes un sentiment de tranquillité, à l’image de l’installation de portails automatiques dans les collèges. “Une petite puce serait installée sur les carnets de correspondance pour valider l’entrée”, détaille l’élue, qui précise que “l’accord de la communauté éducative sera nécessaire”.
Seule une partie de ce plan est chiffrée, comme la mise en place de boutons d’appels dans les collèges et les maisons départementales de santé pour alerter directement les services de police (1,2 million d’euros d’investissement, 285 000 euros de fonctionnement). “Elles le seront au fur et à mesure et d’autres s’y ajouteront”. Certaines structures culturelles pourront aussi s’étonner de voir le CD13 les “accompagner” face à une baisse de fréquentation, alors qu’elles ont pour beaucoup connu des baisses de subventions. “C’est de l’investissement, pour lequel on a une marge de manoeuvre, contrairement au fonctionnement”, répond la présidente.
Commentaires
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Nous avions eu l’effarant bouclier sécuritaire d’Estrosi : https://marsactu.fr/bref/estrosi-veut-faire-de-la-region-un-bouclier-securitaire-a-250-millions/
Avec Martine Vassal on est dans la fine dentelle partout où l’on peut mettre quelques sous. Une petite puce par ci, un bouton d’appel (comme Darty) par là, toujours bien sûr si les tutelles sont d’accord. Les cahiers de correspondance qu’on dotera d’une puce restent quand même souvent à l’école. Et qui croira que le personnel des écoles portera la fameuse chasuble orange aux armes du conseil départemental ? Apparemment, les enseignants, moins dociles que le personnel des écoles, ne seront pas astreints à cette obligation. Plus des portiques. L’industrie des portiques va devenir flamboyante.
Demander à l’Etat d’augmenter le nombre de contrats pour les bénéficiaires du RSA et « Mobiliser tous les prescripteurs et les employeurs pour ramener les allocataires du RSA vers l’emploi du secteur marchand privé, c’est-à-dire dans le monde de l’entreprise, de l’artisanat et des professions libérales ». Ce qui a déjà été fait plusieurs fois sans succès.
C’est un peu n’importe quoi quand même, qu’il s’agisse des idées, de leur faisabilité et des résultats qu’on pourrait en attendre.
Rien en dehors de ces mesures sécuritaires où on se parlerait dans les écoles et ailleurs, pour désamorcer les tensions, pour remplacer par des actes amicaux (par exemple raccompagner un enfant chez lui par un autre enfant que l’on craindrait sans ce dialogue).
C’est terrible de constater qu’il n’y a pas d’espérance, chez Estrosi comme chez Martine Vassal.
Les Jours, http://lesjours.fr/, futur média d’information en ligne (des journalistes sortis de « Libé »), comme Marsactu, s’interrogeait, sous le titre « La vengeance incertaine », sur les conduites à avoir après le 13 novembre. Faut-il seulement réagir, combattre ou se venger ?
http://us10.campaign-archive1.com/?u=f6da3a0f0a1b597d37316a9ba&id=d6c54a93e5&e=0b79d44243
« Désormais arrimée à l’Otan par Sarkozy (sans que le pouvoir actuel n’y trouve à redire), la France a abandonné sa voix singulière entendue pour la dernière fois sous Chirac, avec le refus de participer à la coalition bushiste post-attentats du 11-Septembre. Dialogue entre les cultures, refus du «choc des civilisations»: la petite lumière qui éclairait l’humanisme à la française est aujourd’hui éteinte ».
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Avant les mesures gadget qui permettent à une belle brochette d’individus aux mines patibulaires de se presser autour de Mme Vassal pour la photo, on pourrait peut-être commencer par le commencement.
Je constate tous les jours qu’il est toujours possible de garer des véhicules au contact d’établissements scolaires, alors que la première mesure du plan “Vigipirate”, censée être appliquée depuis des années, est l’interdiction de stationner quoi que ce soit (voitures, deux-roues, conteneurs à ordures) devant ceux-ci…
Reste qu’au-delà de ces précautions de base, JL41 a raison de pointer l’absence totale d’espérance dans les discours de nos élites politiques, qui ne savent que faire des mouvements de menton là où l’on attend aussi des messages un peu plus positifs. Le vivre-ensemble, ça ne se construit pas en mettant des portiques de sécurité à l’entrée des collèges.
La classe politique devrait se serrer les coudes pour réinsérer un certain nombre de valeurs communes dans ses discours et dans ses actes. Réaffirmer que, si toutes les croyances peuvent exister dans la sphère privée, les règles de la République s’imposent à tous partout ailleurs ; donner aux jeunes générations une vision de l’avenir qui leur permette de se construire plutôt que de poursuivre des chimères qui conduisent à la désocialisation : est-ce à la portée de la classe politique la plus âgée d’Europe, qui n’émet que des signaux de peur ?
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