Les législatives, une élection locale ou nationale ?
Les législatives, une élection locale ou nationale ?
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Cette semaine, les résultats du premier tour des élections législatives à Marseille.
On attendra la semaine prochaine pour savoir qui a gagné ces élections et qui sera premier·e ministre. Pas besoin d’un second tour, toutefois, pour constater les difficultés de la majorité sortante et remarquer le décalage entre le faible écart en pourcentage entre elle et la coalition de gauche et l’avance quelle conservera en sièges. En attendant, les résultats marseillais nous donnent l’occasion de reposer une question classique : le local est-il un circuit secondaire et dépendant des rapports de force nationaux ou parvient-il à se construire une autonomie, même relative ? Est-ce les dynamiques nationales qui prévalent, leurs accords partisans et leurs scores présidentiels, ou les rapports de force locaux, leurs fiefs et leurs ancrages territoriaux ?
Les difficultés des député·e·s sortant·e·s macronistes dans les quartiers Sud (Claire Pitollat), du centre-ville (Cathy Racon-Bouzon) et dans les quartiers Nord (Alexandra Louis et Saïd Ahamada) témoignent à la fois de leur manque d’ancrage local et d’une dynamique nationale favorable à l’union des gauches. Quand elle n’est pas sèchement éliminée, comme dans la 3e ou la 7e, elles affronteront le·la candidat·e de la NUPES. Elle paraît en meilleure position lorsqu’une figure locale a bénéficié de l’investiture du parti présidentiel (Lionel Royer-Perrault dans la 6e).
(Quasiment) morte à l’échelle nationale, certain·e·s (pas toustes) espéraient un retour de la droite zombie à l’échelle locale. Dans les 1ère et 2e, des terrains a priori plus favorables, l’élimination dès le premier tour de Sabine Bernasconi et de Sarah Boualem-Aubert, constitue un coup dur. L’effet local n’a suffi à sauver ni les apparences, ni les sièges des notables. Ce qui ne l’empêchera pas de faire figure de faiseur de roi à l’Assemblée. Mais c’est déjà une autre histoire.
La gauche, quant à elle, a ressuscité sur sa gauche. Elle réalise ses meilleurs scores là où elle est représentée par la FI : Manuel Bompard (4e) dans les charentaises du patron, Hendrik Davi (5e), Mohamed Bensaada (3e) et Sébastien Delogu (7e) en tête, sont en mesure de l’emporter., Absente dans les 1ère et 6e, la NUPES échoue dans sa quête de grand chelem, mais se hisse au premier rang à l’échelle de la ville. Un effet du local autant que du national.
On n’a parlé ni d’abstention, ni de l’extrême-droite. Et pourtant. Les abstentionnistes restent la première force politique du pays, et il faudra bien un jour y tenir compte. Et en dépit de la division, le RN est en pleine forme. Hors Marseille, il sera présent au second tour dans 8 circonscriptions sur 9. Et en tête dans 5 d’entre elles.
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