Un premier tour en forme de couvre-feu démocratique
La crise du coronavirus a éloigné de nombreux Marseillais des bureaux de vote dimanche. Il en résulte un vote dont la légitimité et la portée restent limitées. Les candidats poursuivent leur campagne sur un faux rythme sans savoir si le second tour aura lieu dimanche prochain.
Un premier tour en forme de couvre-feu démocratique
Que vaut vraiment une élection dans laquelle seulement un tiers des inscrits s’est impliqué ? Quelle légitimité peut avoir un scrutin quand certains, par crainte d’une pandémie et sur les conseils d’éminents médecins, se sont résignés à ne pas donner leur avis ? Quel légitimité aurait un maire élu avec si peu de voix ? Après les mesures de “distanciation sociale” annoncées par Edouard Philippe samedi soir à 19 h 30, après que plusieurs politiques dont le président de région Renaud Muselier ont appelé à décaler l’élection, seuls 32 % des Marseillais ont donné leur avis sur qui doit succéder à Jean-Claude Gaudin.
Ce dimanche soir, au-delà des scores, chacun s’interroge sur la tenue du deuxième tour la semaine prochaine. “Le calendrier reste incertain”, note Samia Ghali. Une membre de l’équipe de Martine Vassal affirme : “moi je n’envoie personne tenir des bureaux de vote la semaine prochaine, je ne suis pas irresponsable !” Au-delà, chacun spécule sur les annonces du gouvernement ce lundi, dont tout porte à croire qu’elles devraient accroître les restrictions pour les Français en décidant éventuellement un confinement semblable à celui que connaissent les Italiens et les Espagnols. “C’est dans une transparence totale, en prenant en compte les recommandations sanitaires, et, je l’espère, dans un esprit de consensus républicain, que nous prendrons les mesures nécessaires”, déclarait le Premier ministre dimanche soir.
QG vides et discours sans souffle
Dans les QG vides, ne restent que les gardes rapprochées des candidats. Les militants, priés de rester chez eux vissés à leur télé et à leur smartphone, ne sont pas là pour faire monter l’ambiance. Les candidats y délivrent des discours sans souffle, strict minimum pour assurer les reprises médiatiques. Chacun dans son rôle joue, sans dramatisation, la partition attendue du moment après avoir salué l’engagement des militants ayant toute la journée tenu les bureaux de vote.
Dans ce contexte de démobilisation et d’incertitude, les résultats du soir apportent leur lot de surprises. Avec 23,4 % des exprimés, Michèle Rubirola passe devant Martine Vassal cantonnée à un faible 22,3 % sur l’ensemble de la ville. Mais, à l’arrivée, Michèle Rubirola ne réalise que 37 950 voix soit 15 000 voix de moins que Patrick Mennucci, principal candidat de gauche lors des dernières municipales de 2014. Reste un résultat relatif qui, dans les 1er et 7e arrondissements, le 2/3 et le 4/5, permet au Printemps marseillais d’être largement en tête au soir du 1er tour.
Cette union de la gauche ouverte sur la société civile réalise de beaux scores dans le 15/16 ou encore dans le 6/8, fief de la droite locale. Au bout d’une campagne où la bienveillance avec sa concurrente à gauche n’était que de façade, elle laisse bien derrière Debout Marseille !. La liste de Sébastien Barles soutenue par EELV se positionne à 9 % à l’échelle municipale (en intégrant la liste Unir ! qu’elle soutenait dans le 13/14).
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11/12
13/14
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Les premiers veulent voter…
Enthousiaste, la candidate, médecin de profession appelle Emmanuel Macron à ne pas lui enlever sur tapis vert une victoire, même rabougrie, qu’elle sent accessible. “Nous en appelons au président de la République pour que les Marseillais puissent voter au second tour en toute sérénité”, affirme la conseillère départementale. “Je suis très fière de ce qu’a fait le Printemps marseillais, mais je ne peux pas me prononcer sur le maintien du second tour”, pondère Florence Masse, numéro 2 de la liste du 13/14 qui estime que “vu comment la Ville a géré la situation, plus personne ne viendra au second tour”.
Tout doit être relativisé mais Martine Vassal peut tout de même faire grise mine. Elle ne réalise que 22 % des voix et paye au prix cher la candidature dissidente de Bruno Gilles qui dépasse les 10 % à l’échelle de la ville. Seuls les secteurs déjà acquis lui laissent une avance. “Les Marseillais ont conforté nos candidats dans tous les secteurs où ils ont déjà apporté la preuve de leur compétence et de leur engagement”, analyse la candidate LR dans son unique discours de moins de deux minutes. Elle appelle face “au Rassemblement national” et à “l’ultra gauche” les électeurs à “se rassembler derrière [son] équipe” et ce, “dès dimanche prochain”.
Le troisième non
Candidat du Rassemblement national à la mairie, Stéphane Ravier n’a aucune envie que ce scrutin s’achève selon le calendrier prévu. “‘C’est la soirée électorale du coronavirus. On ne peut tirer aucune photographie de la situation politique précise à Marseille. Personne ne doit crier au triomphe ce soir, ça ne serait pas sérieux. Ça devrait être une évidence pour tout le monde qu’il ne doit pas y avoir de deuxième tour”, explique-t-il à Marsactu au terme d’une soirée qui l’a placé en troisième position (19,45 %), en tête uniquement dans le 13/14 qu’il dirige.
En théorie désormais, secteur par secteur, les alliances doivent se construire. Sur le papier, chacun doit avant mardi 18 heures déterminer de quel(s) autre(s) candidat(s) il se sent le plus proche pour faire alliance. Et personne, si le scrutin arrivait cahin-caha à son terme, ne peut prendre le risque de ne pas y réfléchir. Certains esquissent donc déjà leurs stratégies. Bruno Gilles pousse désormais contre son ancienne famille politique en faveur d’“un arc progressiste pour battre Martine Vassal et Stéphane Ravier”.
Yvon Berland, grand battu sous les couleurs de La République en marche, regarde du côté du Printemps marseillais, d’EELV et de Bruno Gilles, qui acceptera son appui. Sébastien Barles met sur la table “une alliance large des forces progressistes pour mettre fin au système qui a ruiné Marseille”. Samia Ghali, leader dans son secteur du 15/16, qualifiée au second tour dans le 13/14 ne se prononce pas sur ses intentions. Difficile de savoir jusqu’où iront les négociations tant que la donne pour dimanche 22 mars ne sera pas claire.
Commentaires
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Que dire de ces résultats ? Satisfaction quant au coup d’arrêt porté à l’équipe sortante mais bon, bien peur que ce ne soit un coup d’été dans l’eau ; affaire à suivre.
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Contrairement à la sinistrose du papier, je pense qu’il y a beaucoup de raisons de se réjouir :
– Malgré les multiples appels facebook relayés par de grands médias à ne pas aller voter, malgré l’angoisse de la pandémie, plus de 33 % des inscrits (au lieu de 50% env habituellement) sont allés faire leur devoir de citoyen !
– Malgré des sommes considérables mises en jeu, le recrutement de bandes de nervis, l’utilisation des moyens du conseil du département et de la métropole, les fausses nouvelles, les quasi certaines fraudes, les sondages ifop bidons, le soutien aveugle du quotidien régional (acheté à centaines de milliers d’euros de pubs) l’équipe sortante Gaudin ne fait que 22 %
– la liste arrivée en tête est plutôt saine, politiquement parlant, au contraire de beaucoup de listes.
Marseille montre un nouveau visage, et ça me réjouit !
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ok mais à priori les abstentionnistes sont des pro vassal, ayez la relative victoire plus modeste.
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Quelque part rien ne change
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Je suis d’accord avec Barbapapa. Il y a 48h encore on aurait loué le courage de ces valeureux citoyens assurant leur devoir républicain en temps de péril, et là, par un retournement dont l’hystérie collective et les spins doctors ont le secret, on en deviendrait presque criminel d’être allés voter, et à tout le moins, complètement débile…
Je suis content de l’avoir fait et en plus, si on daigne lever le nez de son anxiogène fil info et de BFMtv, on s’aperçoit que… le printemps est là.
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+1 avec Barbapapa et Tarama
Il n’a demeure pas moins que ce premier tour nous apporte une bonne nouvelle : l’échec de Vassal et l’existence d’une alternative avec un acteur suffisamment fort, le PM, pour que les autres se structurent autour de lui. Espérons que le sectarisme ne fera pas tout capoter…
Le second constat, même si l’on pouvait s’y attendre, c’est que le gang des héritiers c’est encore pire que Gaudin : les scènes de fraude et d’intimidation ce n’est même plus du folklore, c’est Haïti des Tontons Macoutes qui nous est promis.
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Tout à fait d’accord avec Barabapa, Tarama et Félix Weygand, et surpris par le ton quelque peu amer de cet article qui ressemble si peu à Marsactu et quand même pas mal à un éditorial déguisé. 😉
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Le fait essentiel de cette élection (au delà du taux de participation) reste tout de même la surprise du PRINTEMPS MARSEILLAIS et sa possible victoire.
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Hier soir Dominique Tian, délinquant inéligible, parlait au nom de Gaudin, mais où sommes nous ? Le “journaliste” intervieweur de France 3 Marseille n’avait pas l’air du tout gêné………
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Juste au cas où, vous remarquerez que tout le monde se fout de la LÉGITIMITÉ de ce scrutin qui fait sans doute passer les français pour des imbéciles, la population étant censée “aller faire son devoir de citoyen” tout en restant chez elle…(si l’on écoute bien les conseils de Macron).
Car la (triste) réalité, c’est que nos “dirigeants” veulent se repaître des cadavres de leurs prédécesseurs et occuper leurs perchoirs confortables et surpayés même s’ils ne sont élus qu’avec un tiers des voix d’un tiers des votants…
La LÉGITIMITÉ du scrutin, ils n’en ont donc strictement rien à foutre du moment que le pouvoir est à la clé…
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La régularité du scrutin n.est pas non plus un problème apparemment alors que depuis des semaines les rumeurs de fraude courent
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macron a la majorité à l’AN avec au 2ème tour un tx de suffrages exprimés de 38% soit environ 19 % de vote en faveur de lrm, cela fait longtemps que les politiques se foutent de la représentativité et les citoyens s’en accommodent
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Je suis le premier à trouver un maigre soulagement dans le score du PM (maigre comparé à l’immense défi des prochains jours sur l’augmentation incontrôlable du nombre de cas de Covid), je suis le premier aussi à penser que cette dynamique n’est pas volée et que ça devrait définitivement pousser EELV à réfléchir au sens d’une candidature dissidente, mais la sincérité oblige aussi à dire que le scrutin n’est pas valable dans ces conditions et avec aussi peu de participation. Que n’aurions-nous dit si le FN était arrivé en tête avec 33% de participation ? Il faut être cohérent, juger ce tour de chauffe pour ce qu’il est, une raison d’espérer, et annuler cette élection pour se concentrer sur l’essentiel. Ensuite, quand cette saloperie de virus aura été vaincue, là, oui, on pourra remettre le bleu de chauffe et célébrer en s’embrassant la victoire possible, souhaitable et incroyable qui serait celle du PM et de Rubirola.
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Les forces en présence ont pu se compter, à gauche comme à droite.
Si ce 1er tour devait rester sans suite et l’élection annulée, les formations les plus intelligentes sauront s’en souvenir pendant que les autres resteront dispersées.
– La stratégie de cavalier seul des Verts a été un échec, le contexte national favorable ne peut pas compenser une implantation locale qui reste faible.
– Samia Ghali a réussi son pari d’être bien placée dans le 15-16, le 13-14 et le 2-3 pour faire des accords de fusion avec renvoi d’ascenseur aux sénatoriales.
– Bruno Gilles a réussi son pari lui aussi, un peu moins qu’il ne l’espérait dans le 4-5 mais avec un score élevé sur 7 secteurs. Il a réussi à capter l’électorat de droite qui n’est pas convaincu par Vassal, ce qui explique aussi le score faible de Berland qui visait le même électorat.
– Yvon Berland a perdu son pari en combinant une campagne poussive, le bouillon national pour LREM et la campagne efficace de Bruno Gilles.
– Martine Vassal n’a pas réussi à acheter un tapis rouge. Peut-être que ses électeurs se sont plus abstenus que d’autres, peut-être aussi qu’une partie du centre et de la droite locales ne sont pas dupes et veut tourner la page de 25 ans de gaudinisme. La droite locale va finir par se rendre compte que même les CSP+ veulent des services publics à la hauteur des impôts qu’ils paient.
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En phase pratiquement sur toute la ligne de ce commentaire.
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Martine Vassal a beaucoup “soigné” l’électorat qui fréquente les clubs du 3ème âge et plus. Mauvaise pioche en ces temps d’épidémie!
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Je ne pense pas être le seul à juger d’une indécence totale la présence et les mentions du maire actuel, venant voter malgré une fin de mandat calamiteuse…et se payant le luxe de commenter (et avec une mauvaise foi de son cru) les piètres résultats de sa dauphine — qui n’a rien d’une Gordini.
A toutes les raisons que j’ai d’espérer que les résultats du 1er tour ne soient pas annulés, s’ajoute ici a Marseille le besoin de le voir enfin sortir de l’arène, après un mandat de trop et le refus de passer la main quelques mois après le drame de la rue d’Aubagne.
Exit.
Pas de prolongation, et quelles que soient les choix politiques qu’on puisse défendre, son maintien devient indécent.
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Le préfet a été saisi d’un certain nombre d’irrégularités délictueuse, que fait-il et que fait le procureur de la république :
Bruno Gilles sur le site du Figaro de ce matin : «Menaces, racolage devant les bureaux de vote, procurations photocopiées en nombre et donc illégales, procès-verbaux non conformes avec des feuilles pré-collées pour les résultats, sont autant d’atteintes au bon déroulement du scrutin», écrit le sénateur ex-LR des Bouches-du-Rhône
«Des fonctionnaires de la Ville et de la Métropole, assesseurs de ma liste (…) ont même été menacés de représailles par Sabine Bernasconi, tête de liste (LR) dans le 1er secteur de la liste de Martine Vassal», accuse-t-il. Il assure avoir lui aussi saisi le préfet de police, pour «l’informer de ces comportements inacceptables».
https://www.lefigaro.fr/elections/municipales/municipales-a-marseille-samia-ghali-denonce-des-fraudes-massives-et-en-appelle-au-prefet-20200315
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“Le préfet a été saisi ” certes….mais, pour jouer sur le sens du mot, dans la “préfectorale” on n’est pas “saisi” facilement on est payé pour être zen !!!
si les irrégularités sont flagrantes et bien documentées, témoignées, consolidées….on en reparle au tribunal dans…2 ans, 3 ans ???? donc : aujourd’hui on s’en fout !!
a part, ça, je me réjouis du score du printemps marseillais, tranquillement -sachant que ce n’est pas gagné-
je me réjouis du score de lrem…. de la tête de vassal hier soir, encore plus de celle de boyer, l’hiver stalinien … j’ai adoré leur espèce de stupéfaction. ils se croient tous tellement légitimes !
Méfiance quand même pour la suite.
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C’est vrai et j’étais mort de rire, joufflue Boyer était très tendue . Franchement il ne fallait pas rater cela. Trop 😋
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