La Ville de Marseille s’apprête à démolir onze de ses immeubles
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La Ville de Marseille fait le ménage dans ses biens immobiliers. Lors du conseil municipal du 27 janvier prochain, devrait être votée la démolition de plusieurs immeubles propriétés de la Ville, dans le cadre d’un programme de restauration et de sécurisation mené par la Soléam, aménageur public. 31 bâtiments sont concernés par ce programme à travers Marseille et la démolition est préconisée pour onze d’entre eux en raison de leur “état de dégradation”.
Quatre doivent être détruits “de manière prioritaire”, trois rue Charvet et un autre rue Felix Pyat dans le 3e arrondissement. Les sept autres se trouvent dans les 3e, 13e, 14e, 15e et 16e arrondissements et devraient être démolis dans un second temps. Le montant total de ces opérations de confortement ou démolition du bâti municipal est de 11,5 millions d’euros.
Comme l’avait révélé l’enquête “La Grande vacance” réalisée par Marsactu, La Marseillaise, Le Ravi et Mediapart, le patrimoine de la Ville de Marseille connaît, tout comme pour les propriétaires privés, de fort problèmes de détérioration, donnant lieu à des transactions suspectes.
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J’avais il y a longtemps photographié l’immeuble que vous avez choisi pour illustrer l’article, il me rappelle certains vieux quartiers de mon Amérique du Sud natale, s’effondrant progressivement et repris par la végétation tropicale… Y vivre déclenche sans cesse le même chaos de passions contradictoires, au milieu de l’éxuberance, de la négligence revendiquée (“On est à Marseille”), de la convivialité associée à la violence, de la religion du football et la splendeur de la mer et de la montagne ravagée par un urbanisme d’apartheid et la corruptionméprisante des élites…
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Il est dommage d’illustrer votre article par une photo de cet immeuble de la rue du Poirier : il n’est plus la propriété de la Ville depuis 2015, mais il appartient désormais à la société d’HLM CDC Habitat, qui a repris les immeubles de l’ancien patrimoine du marchand de sommeil Sanchez, pour les transformer en logements sociaux.
Et cet immeuble-ci, précisément, est bien avancé en travaux, même si ça ne se voit pas de l’extérieur. C’est la faillite de l’entreprise qui a interrompu le chantier, dont la reprise est imminente.
Ceci dit, cet immeuble comme les autres du projet sont, rétrospectivement, une très bonne illustration de ce que vous aviez décrit dans vos articles :après leur rachat, cette série d’ immeuble a été fermée et laissée tel quel. Au point que plus personne à la Ville n’en avait les clefs. Et plutôt que d’avoir une stratégie foncière d’ensemble, la Ville a laissé Marseille Aménagement vendre en defiscalisation Malraux (avec l’opacité que vous avez décrite) une grande partie des immeubles mitoyens. Ce qui fait qu’il ne reste aujourd’hui que des “pin’s” à traiter, là où il aurait été possible de faire des opérations d’ensemble sur 2 ou 3 parcelles. Ce qui coûtent d’autant plus cher maintenant. Et comme les immeubles de la Ville étaient murés et jamais surveillés, ils ont dégradé les immeubles mitoyens que Marseille Aménagement venait de vendre, avec les infiltrations diverses ! Un beau bazar…
Et on a même vu, montée du Saint Esprit, Marseille aménagement vendre les étages d’un immeuble àuune personne bien informée, mais conserver le commerce de rez-de-chaussée sans jamais y monter le moindre projet ! Et c’est la Ville qui récupère, paie et finance tout ça, 20 ans après.
Quant à la démolition d’immeubles isolés, c’est une catastrophe qui sera ruineuse pour les finances publiques : ce sont souvent de petites parcelles, et reconstruire une “dent creuse” est extrêmement cher. Alors que, pendant ce temps, il faut conforter les mitoyens, au risque que leurs fondations soient dégradées par les infiltration causées par la disparition de l’immeuble : n’est-ce pas ce qui s’est produit Porte d’Aix, avec les immeubles qui bloquent la station de métro ? Et l’immeuble qui s’était écroulé devant l’école Korsec sera-t-il un jour reconstruit ?
Tout cela est l’aveu d’un énorme échec, que nous n’avons pas fini de payer, à cause d’une éternité de mauvaise gestion, de j’men-foutisme et de copinage.
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