Série
L'Emprise

“35 ans, trois enfants… et un mari à Luynes” : le trafic de drogue vécu par les femmes

Enquête
le 27 Mai 2025
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Dans le monde très masculin du trafic de drogue, le vécu des femmes est peu interrogé. Marsactu consacre un nouvel épisode de L'Emprise à celles qui côtoient les réseaux marseillais au quotidien. De gré ou de force.

Illustration : Émilie Seto.
Illustration : Émilie Seto.

Illustration : Émilie Seto.

“On ne sait pas combien de temps ça va durer. La première fois, on avait dit au petit que son père était en voyage. Mais là, on a dû dire la vérité. Et pendant ce temps, ma mère vieillit. C’est triste.” Marie connaissait les parloirs de Luynes, à Aix. Cette fois, elle devra visiter son petit frère aux Baumettes. Il a été arrêté fin avril. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau l’avait annoncé en personne. Une affaire de “trafiquants du haut du spectre”, vingt et une interpellations, visant l’une des cités les plus lucratives de la ville : la Castellane. Si l’on parle du deal. Mais pour Marie, son frère et ses sœurs, c’est juste l’endroit où ils ont grandi. Pour la deuxième fois, le seul garçon de la ...
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Commentaires

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  1. Patafanari Patafanari

    Toustes victim.e.s

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  2. PromeneurIndigné PromeneurIndigné

    Très intéressant ,mais que fait-on des consommateurs ?

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    • Patafanari Patafanari

      On leur cherche une salle de consommation à moindre risque.

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  3. Marc13016 Marc13016

    Encore un angle de vue original et intéressant sur le phénomène narco, bravo @Marsactu.
    Pour revenir à la charge “d’entretien” d’une personne emprisonnée, je crois savoir que c’est du lourd, et pas que parce qu’il y a des sacs de linge propre à acheminer à la prison … J’ai entendu parler notamment du “cantinage”, qui permet à un détenu d’acheter de quoi manger dans la prison, en dehors de l’ordinaire des repas servis par l’administration j’imagine.
    Tout ça est sûrement payé par les mères, les épouses ou les compagnes. Reste à savoir avec quel argent, vaste sujet.

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    • Félix WEYGAND Félix WEYGAND

      https://oip.org/analyse/aux-confins-de-la-pauvrete-lindigence-en-prison/
      Pour “cantiner” le Sénat en 2002 estimait qu’il fallait 200€ par mois.

      https://www.justice.gouv.fr/sites/default/files/2024-01/Cahiers_etudes_penitentiaires_et_criminologiques_n64.pdf
      En 2022 l’administration pénitentiaire a calculé un moyenne de 799€ de dépenses. Les prix sont beaucoup plus chers à la Cantine de la prison qu’à l’extérieur et sont soumis à une inflation beaucoup plus rapide. L’essentiel des dépenses concerne le tabac et la nourriture.

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    • Félix WEYGAND Félix WEYGAND

      PS. Si l’estimation du Sénat en 2002 était bien en moyenne mensuelle, l’étude de 2022 faite par l’administration pénitentiaire décrit bien des moyennes annuelles. La moyenne générale est trompeuse car elle confond les courtes peines et les détentions préventives. Chez les détenus “installés” avec plusieurs années de détention, cette moyenne passe à 1700€ par an (donc en gros 140 – 150€ par mois) d’abord consacrés à la nourriture.

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    • julijo julijo

      Finalement c’est quand même fort coûteux d’avoir un proche en prison.
      Et dans ces calculs ne sont certainement pas comptés les frais occasionnés par l’éloignement de la prison pour les familles visiteuses….. Frais qui peuvent malgré tout être très très lourds.

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    • Marc13016 Marc13016

      @Felix WEYGAND, merci pour ces données très précises !
      Étonnant quand même que l’administration pénitentiaire n’ait pas les moyens de nourrir correctement les détenus : il semble que le libéralisme sauvage soit encore plus installé dans le monde carcéral que dans la population générale, avec ce système de complément payant.
      Résultat probable : ceux qui ont les moyens ont un certains pouvoir sur ceux qui n’en ont pas. Comme dehors, et peut être pire.
      Pas bon pour redresser les consciences déviantes … Mais très utile pour les capter dans des systèmes de croyance et d’endoctrinement !

      ça se produit, paraît-il, les conversions radicales, en prison. Ce contexte de lutte pour manger y est peut être pour quelque chose. Si l’administration peut consentir une petite dépense supplémentaire pour couper l’herbe sous les pieds à cet engrenage sordide, à mon avis, faut pas hésiter. Pas très vendeur électoralement, mais peut être efficace …

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  4. AB AB

    Quel travail! Merci pour cette enquête

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  5. Malleus Maleficarum Malleus Maleficarum

    Incroyable. Incroyable qu’on en soit à plaindre ces gens. Nul ne peut se prévaloir de ses propres turpides !

    Je travaille (travaux publics) dans les quartiers narcos, et les familles ne se cachent pas du bénéfice de l’activité illicite de leur(s) proche(s). Elles en deviennent aussi agressives qu’eux, se sachant protégées. Beaucoup le nieront ici, mais faire une réunion publique tous les 6 mois (ou 6 ans…) ce n’est pas vivre ces quartiers. Et se mentir n’amène rien.

    Aucune compassion pour ces gens en ce qui me concerne. Ces gens qui profitent, parasitent, mentent et se mentent, et qui ont bien souvent une attitude presque aussi répréhensible que leurs proches incarcérés (coucou la gentille dame en pyjama qui jette son Mercedes GL-C au milieu de mon chantier à 10h en nous riant au nez et menaçant les compagnons du chantier en disant que si on conteste elle “appelle le réseau”).

    Vos proches se sont fait attraper ? Tant mieux. Assumez.

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    • SLM SLM

      Le summum de la déconnexion – ou de l’indécence – étant atteint par cette femme qui nous dit “Pourquoi vous croyez que les magistrats sont autant sur notre dos ? C’est parce qu’ils supportent pas de nous voir réussir nos vies”.

      La vie est prison est tout sauf un long fleuve tranquille, l’administration pénitentiaire est un monstre administratif, froid, sans moyen, les détenus sont pour beaucoup des prévenus en attente de jugement donc présumés innocents ; mais ils savaient tous à quoi s’attendre en s’approchant de près ou de loin du trafic de drogue. Leurs familles aussi.

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  6. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Dans la série “L’Emprise”, il manque encore un volet consacré aux principaux responsables du trafic de drogue : les consommateurs. Qui ne valent pas mieux que les dealers, quels que soient les mensonges qu’ils se racontent, eux aussi, pour se donner bonne conscience.

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