Vassal dénonce des “menaces de mort” et les lie à la campagne “agressive” de ses concurrents

Actualité
le 5 Fév 2020
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En campagne, la candidate Les Républicains à la mairie de Marseille a dû affronter un petit rassemblement d'opposants à sa politique vis-à-vis des jeunes migrants. La candidate dit avoir entendu des menaces de mort quand les manifestants défendent une action militante classique. La justice a ouvert une enquête.

Martine Vassal et Jean-Phillipe Agresti devant le bar du Petit Nice. Photo : Pierre Isnard-Dupuy
Martine Vassal et Jean-Phillipe Agresti devant le bar du Petit Nice. Photo : Pierre Isnard-Dupuy

Martine Vassal et Jean-Phillipe Agresti devant le bar du Petit Nice. Photo : Pierre Isnard-Dupuy

Martine Vassal se dit victime de menaces de mort. La candidate Les Républicains à la mairie de Marseille a porté plainte pour cet acte ce mardi 4 février ainsi que pour “insultes et agression sur la voie publique” à l’encontre de militants venus porter la contestation en marge d’un rendez-vous de campagne. Une militante du Collectif Saint-Just est en garde à vue après avoir été interpellée par la brigade anti-criminalité (BAC). La préfecture de police confirme à Marsactu qu’une enquête a été ouverte par le parquet de Marseille pour menaces de mort et pour port d’arme, la militante ayant été interpellée en possession d’un couteau.

Selon la présidente du département et de la métropole, quatre personnes qualifiées d’“opposants d’extrême-gauche”  et d’“activistes de la Plaine” auraient dit “Vassal on aura ta peau”, “Martine on va te crever”. Elle a improvisé dans l’après-midi un point presse pour annoncer son dépôt de plainte, qui n’aborde pas la possession du couteau, contrairement à ses publications sur les réseaux sociaux. Elle théorise une montée générale d’agressivité et de violence dans la campagne en faisant le lien avec les critiques des candidats RN Stéphane Ravier et EELV Sébastien Barles. “Les autres candidats me mettent au centre, ça fait monter la haine. À force de stigmatiser une personne, on banalise les choses”, dit-elle.

“Un opinel à bout rond et des slogans entendus 1000 fois”

Mais les militants proches de la personne gardée à vue racontent une toute autre histoire.  Il s’agissait d’un “Opinel à bout rond”, affirme une amie de l’interpellée, qui se dit propriétaire du couteau. “On était en train de pique-niquer à côté. On avait le couteau un morceau de pain et le tzatziki”, raconte-t-elle. Son amie aurait donc rangé le couteau fermé à la fin du pique-nique. Les policiers “ont contrôlé une personne qui portait dans son sac un petit Opinel replié, avec un bout rond”, a confirmé une source proche du dossier à La Provence.

Quant au slogan, “personne n’a jamais menacé de mort. Les slogans étaient les mêmes que d’habitude. Martine Vassal les a entendu 1000 fois”, dément l’amie de la personne interpellée. Dimanche, le même collectif s’est déjà invité à la traditionnelle bénédiction du four des navettes. Où s’arrêtera la répression qui s’abat sur des militant.e.s, accusé.e.s de rappeler le droit à celle qui se croit au-dessus des lois ? Qui devrait être condamné.e dans l’histoire ?, dénonce le Collectif Saint-Just sur les réseaux sociaux. Présent sur place, Marsactu n’a pas davantage entendu les menaces dénoncées par la candidate sans que l’on puisse affirmer, dans la confusion ambiante, qu’elles n’ont pas existé.

Au départ, un modeste rassemblement d’une dizaine de personnes

Ce sera donc témoignages contre témoignages pour la justice chargée de démêler ce qui était au départ un modeste rassemblement de protestation – une dizaine de personnes tout au plus – en marge d’un temps fort de la campagne de Martine Vassal. Au bar du Petit Nice, cerné par les travaux de la Plaine, côté 1er arrondissement de la place, elle annonçait Jean-Philippe Agresti, doyen de la fac de droit et candidat à la candidature LREM déchu, comme tête de liste pour les 4/5.

Au cours de la conférence de presse, à laquelle Marsactu assistait, une militante a tenté d’apostropher Martine Vassal à propos de la situation des migrants mineurs isolés du squat Saint-Just, sans succès.

Le collectif Saint-Just
Depuis décembre 2018, le collectif Saint-Just a décidé de squatter au 59, avenue de Saint-Just un bâtiment appartenant au diocèse pour y loger des migrants mineurs. Ceux-ci ne sont pas pris en charge par l’aide sociale à l’enfance (ASE), qui est de la compétence obligatoire du département (relire notre article à propos de la bataille juridique entre le collectif Saint-Just et le département).

Quelques minutes plus tard, Agresti et Vassal qui sortaient pour quelques photos sur la terrasse du café sont inondés de slogans hostiles aux politiques menées par l’élue. “Un toit pour les délogés et les mineurs isolés”, “Vassal hors la loi” (en référence aux multiples condamnations du département pour ne pas avoir pris en charge les mineurs isolés), scandent-ils alternativement durant de longues minutes. Selon les militants, l’action s’est faite spontanément lorsqu’ils ont découvert la présence de la candidate. L’équipe de sécurité de la candidate a hésité à les évacuer. Finalement Vassal et Agresti décident de retourner à l’intérieur pour prendre leur pot.

Alors que Martine Vassal et Jean-Philippe Agresti retournaient à l’intérieur du bar  la litanie des slogans s’est poursuivie, entrecoupée d’échanges vifs entre les militants et les proches de la candidate. C’est l’arrivée d’un équipage de la BAC qui mettra fin à l’opposition. Peu avant 13h, les agents interpellaient la militante, ensuite placée en garde à vue au prétexte de la possession du désormais fameux couteau.

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Commentaires

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  1. vékiya vékiya

    il y des gens qui ne l’aime pas, la pauvre petite.

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  2. Karo Karo

    Sortez vos opinels de vos sacs et poches au cas vous croiserez Vassal pour ne pas finir en garde à vue ! Aberrant !

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  3. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Dramatiser pour (tenter de) s’attirer la sympathie, c’est une vieille ficelle électorale. Mais ceci mis à part, il est notoire que Mme Vassal n’aime pas avoir des opposants.

    Et sur le sujet des “menaces”, on en parle, des pressions qui seraient opérées par l’équipe de l’héritière sur les personnes qui envisagent de se rallier à d’autres listes que les siennes ?

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    • arthur arthur

      “Mais ceci mis à part, il est notoire que Mme Vassal n’aime pas avoir des opposants.”

      C’est clair. Son community manager bloque sur twitter absolument tous les gens qui font la moindre critique à son égard. Vive la liberté d’expression…

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Je sais : ça fait des années que je suis bloqué par Madame. Ça doit être ça, le débat démocratique selon elle : ne tolérer ni critique, ni ironie, mais museler ceux qui ont l’outrecuidance de s’y livrer. À sa place, je changerais de métier : il y en a qui sont moins exposés à la critique que les professionnel•le•s de la politique.

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    • toto toto

      Grapeloup bloque aussi dès qu’on émet une critique…

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  4. Lecteur Electeur Lecteur Electeur

    C’est exactement comme pour la garde à vue de Kevin Vacher et le procès qui lui est intenté : on invente des prétextes pour l’arrestation de militants défendant les droits des plus faibles et on protège les puissants contre toute contradiction publique. La police de Castaner (qui n’est plus la police de la république) intervient et une justice partisane fait le reste.

    Rassurez-nous vite : Mme Vassal a-t-elle été blessée au doigt de pied ?

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  5. barbapapa barbapapa

    Au vu des gros bras proches du milieu qui l’accompagnent à chaque sortie, elle n’a vraiment pas à se faire du souci pour sa santé, ça ressemble beaucoup à de la victimisation, un petit coup de com et ça marche elle a droit à une grande une sur marsactu…

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    • vékiya vékiya

      et une info sur france inter…

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  6. Alceste. Alceste.

    Allez , je vais encore mettre les pieds dans le plat. Vous avez tous raisons sur la fait que Vassal n’aime pas ses opposants , qu’elle joue sur la victimisation et que cela fait partie maintenant de l’attirail électoral. Néanmoins, il y a tellement de jobis ,ou d’excités en circulation qu’il faut quand même faire attention.

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    • pas glop pas glop

      Après avoir profité pendant plusieurs mois des moyens colossaux de la métropole et du département pour lancer sa campagne électorale, Vassal doit trouver d’autres moyens pour continuer sa propagande Comment quelques slogans et un petit couteau sont utilisés pour permettre de faire le buzz et la une des médias…

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  7. Machotas Machotas

    et voila quand on a rien à proposer on se pose en victime, encore de motifs bidons pour écarter des personnes qui dénoncent l’incurie des politiques

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  8. Andre Andre

    Si jamais elle était élue, les barrières devant la mairie ne risqueront pas d’être enlevées…
    Quand un pouvoir sensé représenter les citoyens se protège et s’isole à ce point, peut on encore parler de démocratie?

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    • Alceste. Alceste.

      Vous avez raison , pas de problème. D’abord il “suffit” de ne pas l’élire et d’aller simplement voter. Mais je persiste et signe , il y tellement de fous en circulation ou de fanatiques ou d’excités ( Londres semaine dernière encore) , qu’il faut faire attention .Et ce n’est pas pour cela que je vote Vassal.

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    • petitvelo petitvelo

      @Braillase
      C’est vrai qu’à voir son visage sur chaque coin de mur en 10 exemplaires, ça peut inciter à la haine un jobastre, ou même un citoyen “normal” : c’est peut-être l’inévitable rançon de la sur-médiatisation qui fût fatale à Lennon, Kennedy, …

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  9. Pitxitxi Pitxitxi

    Vassal qui dénonce une campagne agressive de la part de ses opposants, c’est quand même la meilleure. Peut-être ne l’est-elle pas verbalement (elle préfère mettre le projecteur sur sa propre personne, sur son génie, sur ses idées toutes aussi risibles les unes des autres), mais en coulisse…

    Rien qu’à mon petit niveau, je vois le marketing agressif effectué par ses sbires (les agents de la métropole ?) : “boitage”, arrachage d’affiches d’opposants, collage par-dessus, et ainsi de suite jusqu’à étouffer la visibilité de ses concurrents. Evidemment, en prenant bien le soin de tout laisser à l’abandon, à même le sol ou dans le caniveau, tant qu’à faire.

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  10. chabby chic chabby chic

    Martine Vassal se prend pour Jair Bolsonaro? Elle veut se victimiser avant l’élection? Personne n’est dupe de ce genre d’infos déformées à son avantage…..

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  11. PromeneurIndigné PromeneurIndigné

    Elle me gâche la vue, VASSAL, qui se prend pour la Bonne Mère en collant sa binette en bleu et blanc partout, à chaque coin de rue. Quant à l’argent public, les projets dispendieux de la fille spirituelle de Gaudin ne tiennent pas la route. À Marseille il y a beaucoup à faire avec l’argent public réhabilitation et construction d’écoles communales, des logements indignes, désenclavement des quartiers populaires avec transports en commun, activités culturelles etc. En revanche transformer l’hippodrome BORELY en parc allant jusqu’à la mer n’est en rien une priorité et ça va coûter « un pognon de dingue ». N’oublions pas que le fric gaspillé inutilement par nos élus et qui n’est pas étranger à la dette dont on nous rebat les oreilles et qui nous oblige à serrer la ceinture, c’est le nôtre. Cet argent ne sort pas des poches de la ville de Marseille, de la métropole, de la région PACA, du département des Bouches-du-Rhône, de l’État et encore moins les poches de nos élus. Alors qu’on l’utilise dans l’intérêt général.

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  12. Marble madness Marble madness

    Technique de victimisation devenue la.marque de fabrique du FN…la présidente drague les electeurs fronyistes. Migrants, victimisation securite… Elle.n aura pas ma.voix…

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  13. Tarama Tarama

    Alors que revoilà la victimisation.

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  14. petitvelo petitvelo

    “Les autres candidats me mettent au centre, ça fait monter la haine.” Je suis surpris qu’être désignée favorite par ses adversaires ne comble pas une candidate. Il serait intéressant de creuser ce que sous-entend ce “au centre” qui pourrait expliquer la haine.

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  15. saveria555 saveria555

    Tout est dit!
    Ah non, “le petit Nice’ fleure bon son J Medecin ou E Ciotti , à boycotter donc.

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  16. Tarama Tarama

    C’était bidon.
    Aucune charge retenue à l’issue de la garde à vue, contre la personne arrêtée pour possession… d’un couteau à beurre (pour son pique-nique).

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    • julijo julijo

      et dans la provence ce matin : en gros, pas de quoi fouetter un chat !!!!!! selon la police !
      elle a l’air fin vassal…..

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  17. Zumbi Zumbi

    “Martine Vassal/Marseille va mal” se prend maintenant pour Louis XV.
    Damiens avait agressé le roi en le blessant très superficiellement avec un canif à travers d’epais vêtements d’hiver. Même le roi aurait voulu l’épargner mais les Castaner de l’époque tinrent à ce qu’il fût écartelé en public, joyeux spectacle qui dura plus de deux heures car le personnage était fort robuste.
    Marseille va mal, Marseille va sale, et Martine en fin de règne propose au peuple qui ne peut nager dans son quartier des pontons à piscines au parc Borely.

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  18. Jean Peuplus Jean Peuplus

    Opposants de tous bords, lorsque vous souhaiterez faire entendre vos voix par Mme Vassal, surtout veillez à ne pas le faire après un pique -nique. Car les ustensiles potentiellement dangereux tels qu’un quignon de pain, une tomate ou pire, un couteau à beurre justifieraient une intervention manu militari de la BAC venue immédiatement sur les lieux de l’agression caractérisée à la seule déclaration d’une candidate menacée.
    On pensait que cette campagne électorale allait nous apporter de grands moments de rigolade, mais là chapeau à Mme Vassal qui a placée très haute la barre.

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  19. gastor13 gastor13

    Pauvre Martine, elle qui n’a jamais eu l’habitude de se battre (une entreprise gentiment offerte par son père, diverses fonctons politiques toutes offertes par son père politique, y compris l’investiture LR pour les municipales) ça lui fait tout drôle quand il y a en face d’elle quelques personnes qui ne sont pas aux ordres et à ses peids ! Plaignons là cette pauvre Martine !!

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  20. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Merci aux contributeurs qui agrémentent cette magnifique campagne électorale de mots d’esprit si pertinents : “Martine Vassal – Marseille va sale”, “Martine Vammal – Marseille va mal”…

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