SNCM : la grève est suspendue, au sprint

SNCM : la grève est suspendue, au sprint

Après une soirée parisienne de négociation au Ministère des Transports, et des échanges dans la nuit par SMS et mails entre les représentants syndicaux et les personnels et qui seront validés définitivement ce matin en assemblée générale à Marseille, le préavis de grève qui avait été déclenché par  l'intersyndicale de la SNCM ( hors STC syndicat des travailleurs Corse) vient d'être suspendu.

Nous avons obtenu de très nombreuses avancées sur l'ensemble de nos demandes, que ce soit sur le recours contre la décision de la Commission Européenne, le financement des futurs navires, le volet social ou l'actionnariat de la SNCM.

nous a déclaré ce matin au téléphone Pierre Maupoint de Vandeul représentant des cadres et des officiers. Concrètement, sous la férule de Jean-Marc Lacave – coordinateur nommé récemment par le Ministre des Transports sur ce dossier et qui a mené les négos – l'Etat s'est d'abord engagé à mettre en place une stratégie juridique pour faire face à la récente décision de Bruxelles qui condamnait l'armateur Marseillais à rembourser près de 250 millions d'euros. C'est d'ailleurs l'avocate marseillaise de la CGT Marins de la SNCM, Maître Bonnefoy qui est venue en appui hier à l'Etat, dans un dossier qu'elle connaît parfaitement.

Second volet, celui du financement de la nouvelle flotte. Là aussi, l'Etat a promis à la fois une méthode et un calendrier :

toutes les pistes de financement des nouveaux navires vont être explorées, le crédit-bail ou autres.

nous a expliqué Pierre Maupoint de Vandeul. Selon nos informations la nouvelle banque publique d'investissement (BPI) France serait largement "encouragée" à participer à ces montages, dans un timing serré puisque ces solutions de financement – au moins sur leurs  principes – devront être arrêtées avant la fin juillet, au moment de la fin de la négociation avec la collectivité corse sur la DSP. Un point d'étape entre l'Etat et les syndicats aura lieu sur ce sujet à la mi-juillet. 

Autre avancée obtenue par les syndicats, celle de l'actionnariat où Transdev a confirmé que le remontée de Veolia Environnement au capital de la SNCM n'aurait pas lieu comme cela été prévu le 30 juin. Cela avait été annoncé il y a deux jours lors d'un comité d'entreprise de Transdev et cela a été également de nouveau confirmé par courrier par Jean-Marc Janaillac le PDG de Transdev. "Quoi qu'il arrive dans l'évolution de notre actionnariat, on a bien compris que l'Etat ne resterait pas indifférent", a souligné le représentant syndical des cadres et officiers. C'est donc une victoire sur toute la ligne pour les salariés et une négociation réussie pour le gouvernement qui s'est fortement bougé dans la dernière ligne droite. La menace d'une grève qui aurait pu bloquer le départ du tour de France a inquiété l'Elysée qui a demandé que tout soit fait pour sortir de cette crise. "C'est dommage d'en arriver là, mais il n'y a malheureusement que ça qui marche", indiquait-on ce matin chez les syndicalistes de la SNCM.

Néanmoins, l'horizon est loin d'être dégagé pour l'armateur marseillais car le volet social, notamment sur les 500 à 600 suppressions de postes reste très flou et largement à négocier, et alors que plane l'annonce d'une nouvelle condamnation de Bruxelles, qui pourrait arriver d'ici septembre, un nouveau missile sol-air envoyé sur le siège du Boulevard des Dames. Heureusement, avec la SNCM, le pire n'est jamais certain.