[Replay] Jean-Claude Gaudin, le pédagogue de la répétition

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le 19 Mar 2014
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Quine et carton plein ! En recevant ce mardi Jean-Claude Gaudin, Marsactu aura donc reçu l'ensemble des candidats qui se présentent sur l'ensemble des secteurs marseillais. L'expression fait aussi référence au bingaudin, un petit jeu irrévérencieux que nous avions mis en ligne il y a quelques mois, pour souligner la capacité du maire à répéter ad libitum les mêmes éléments de langage. Sur notre plateau, il a repris ce bréviaire auquel il a pris soin de mêler les nouveaux éléments issus de son programme.

Ainsi, sur le mauvais état reconnu par tous des équipements sportifs de la ville, le maire élude la question en rappelant que "les sommes nécessaires y sont consacrées" avant de mettre en avant le nouveau défi de la capitale européenne du sport en 2017 à laquelle Marseille est candidate. Et même si les deux capitales n'ont rien à voir l'une avec l'autre, Jean-Claude Gaudin revient sur l'exemple de Marseille Provence 2013 : "Nous ferons les mêmes efforts financiers importants en liaison avec les autres collectivités territoriales".

"Un million de personnes à la patinoire"

Quel que soit l'investissement que la Ville et ses partenaires décident de consacrer à ce label, il n'aura rien à voir avec les 600 millions d'euros mis dans le panier culturel en 2013. Mais peu importe, le maire ne s'arrête pas à ce type de détail : il est déjà passé à une autre perle de son chapelet argumentaire : "Si nous voulons qu'un jour, cette ville entre dans le top 20 des villes européennes, il faut des équipements de prestige". Le Vélodrome nous apporte l'Euro 2016, "quant à la patinoire, elle ne serait pas fréquentée par un million de personnes" si la Ville "seule" ne l'avait pas construite.

Sur l'omniprésence de la voiture qu'un internaute souligne, Gaudin réplique par les tunnels que la Ville a fait faire et la communauté urbaine à sa suite. Il sait que la question des transports est un des points noirs de ses 19 ans de mandats, y compris pour son propre camp, et se dit favorable à tous les projets de métro, tramway et bus "moderne" qui pourraient permettre d'alléger la tension. Sur ce sujet, il défend son bilan à la présidence de MPM, en regard de celle d'Eugène Caselli : "Avec mon ami Renaud Muselier, nous avons construit 12,5 km de tramway et 3 km de métro. Cela a coûté 800 millions d'euros et l'aide de l'Etat a été de 60 millions d'euros. Je me suis beaucoup disputé avec l'ami Jean-Pierre Raffarin à ce propos (…). Nous avons emprunté, mais nous avons réalisé. Qu'ont fait les socialistes à la communauté urbaine ? Rien à part augmenter le personnel et leurs indemnités"Et si on va le chatouiller sur la façon dont vote le groupe UMP à l'assemblée communautaire, il concède que "la gouvernance partagée" n'a pas toujours été "confisquée" comme il aime à le formuler ces derniers temps.

"Prendre des exemples positifs"

Sur l'économie, on retrouve le discours désormais classique sur le corset montagneux et la richesse dépensée au-delà de ce dernier. Comme lorsqu'il faut légimiter le choix de l'installation des Terrasses du port, comme du futur casino qu'il voit installé dans l'ancien siège de la SNCM. "Est-ce que cet internaute qui pose cette question voudrait que les Marseillais dépensent leur argent hors Marseille à Plan-de-Campagne ?" Un discours qui sonne étrangement alors que les candidats que l'on se prépare à élire à la fin du mois siègeront dans la future métropole qui est justement censée aplanir ces concurrences.

Quand une question d'internaute le met face aux points noirs de son bilan comme la rénovation du centre-ville, il commence par répondre à côté. "Nous avons lancé 13 chantiers de l'Anru dont 12 sont dans le secteur Nord de la ville", assène-t-il avant de demander à l'internaute "de prendre des exemples plus positifs". Certes, il reconnaît que le bilan du périmètre de restauration immobilière, notamment à Noailles, n'est pas à une "réussite complète. Mais l'oeuvre humaine n'est jamais terminée".

"Le pire serait qu'il n'y ait pas de majorité"

Visiblement, il n'a pas achevé la sienne puisqu'il est reparti en campagne pour un quatrième mandat. Une nouvelle fois, il a fait l'union autour de son nom et s'en réjouit : "Je ne resterai pas toujours mais tant que je suis en forme vous n'allez pas me mettre à la retraite ou dans un asile". S'il a obtenu la majorité absolue d'un seul siège en 2008, il convient que le pire "est qu'il n'y ait pas de majorité absolue dans cette ville au soir du 30 mars. Or, si le Front national se maintient au niveau qu'indiquent les sondages, alors qu'il n'avait qu'un siège jusque-là, ils en auraient sept ou huit. Ils feraient perdre la majorité absolue à l'un ou l'autre camp".

Il affirme en complément qu'il ne s'alliera "jamais" avec le parti d'extrême droite malgré "l'accord technique" qui lui a permis de gouverner la région avec ces derniers à partir de 1986. "Jamais en politique cela veut dire pas pour l'instant", aime-t-il à dire souvent. Mais il limite cette expression aujourd'hui aux ambitions "à l'intérieur d'un même parti". Les siennes se bornent aujourd'hui à conserver son siège puisqu'il dit renoncer en 2017 à celui de sénateur s'il est réélu. Quant à la défaite, il dit ne pas l'envisager pour ne pas gâcher "la plus belle campagne de sa carrière".

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Commentaires

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  1. Anonyme Anonyme

    il ne repond a rien et est heureux de tout ce qu’il a fait, on ne touche a rien, on continue pour lui c’est simple et bien pour nous c’est simple aussi, on va changer

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  2. Avé Avé

    Que ce type soit encore devant dans les sondages est totalement consternant et montre que le mal est beaucoup plus profond qu’on ne le pense.

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  3. Avé Avé

    Dimanche 30 mars, si Gaudin et Joissains sont réélus, ce sera une immense claque pour tous ceux qui imaginent qu’un changement pouvait intervenir dans le département à court terme. 6 ans c’est long, surtout 6 ans avec une raciste hystérique et un vieil homme qui parle de “sa” ville, de “sa” mairie, de “ses” mandats, sans comprendre que le propre d’une démocratie est que les institutions dépassent les hommes.

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  4. Anonyme Anonyme

    De 1995 a ce jour Marseille a connu une mutation sans précédent,baisse du chomage,constructions de logements sociaux,n’en déplaisent a certains,grandes fétes populaire,5rappellez-vous les 2600 ans de Marseille),certes tout n’est pas réglé,loin de la,mais nié l

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  5. Anonyme Anonyme

    Jean-Claude Gaudin reste le meilleur pour Marseille. Et on ne change pas une équipe qui gagne.

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  6. Flutiot Flutiot

    Gaudin nous a mené au bord du précipice ; son slogan : Marseille en avant !

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  7. Philippe Philippe

    Eh Jean-Claude,
    si tu y montais à pied des fois à Notre-Dame de la Garde, puisque tu es si en forme, au lieu d’embouteiller Vauban comme tu dis ?

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  8. Anonyme Anonyme

    Le développement de Marseille depuis 1995 est surtout du à l’arrivée du TGV qui met Paris a trois heures de Marseile. De nombreux sièges sociaux sont venus s’y installer drainant un bon nombre de cadres sup. dans le mouvement. Le développement d’Euromed lancé par Vigouroux y a contribué. Gaudin à part remplacer des espaces vert par des immeubles et favoriser Kaufman & Broad les copains. Moi je trouve que la ville s’est enlaidie, pas d’espace tranquille pour lire sont journal à l’ombre des platanes avec une fontaine pas trop loin et des latrines. Maintenant des km2 de pavés avec trois bancs sur bookés je crois qu’il a voulu copier l’ex URSS avec des places immenses pour les meating. J’espère bien qu’il ne sera pas réélu sinon c’est à pleurer.

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  9. Prussi Prussi

    Effectivement vous le disiez dans le titre : ce sont toujours les mêmes formules et le même blabla, thème par thème, qu’il a déjà anonné chez Tapie la semaine dernière… bonjour la “force du changement”…

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  10. Anonyme Anonyme

    je continue à dire, que Marsacr ne passe que les idées de gauche.

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