Quatre ou cinq choses que vous ignorez sûrement sur Jean-Claude Gaudin

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le 3 Avr 2014
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Quatre ou cinq choses que vous ignorez sûrement sur Jean-Claude Gaudin
Quatre ou cinq choses que vous ignorez sûrement sur Jean-Claude Gaudin

Quatre ou cinq choses que vous ignorez sûrement sur Jean-Claude Gaudin

Sauf accident de dernière minute voire un oukaze du doyen du conseil municipal, André Malrait, qui profiterait de sa présidence de séance pour se faire élire maire, c'est bien Jean-Claude Gaudin qui sera élu maire, ce vendredi, fort des 61 voix de sa majorité absolue. On ne vous fera pas une nouvelle biographie de cet enfant de Mazargues, fils de maçon, à la très courte carrière d'enseignant en histoire et géographie et à la très longue vie politique commencée sur les bancs de la majorité Defferre en 1965.

Eviter les ornières du portrait-charge ou l'hagiographie, pour ne retenir que l'accessoire, c'est un peu ce qui nous a guidé sur les traces des archives télévisuelles, des anecdotes relatées par le principal intéressé et une recherche littéraire sur une des plus célèbres gaudineries du maire de Marseille. Nous débutons par un petit scoop pêché dans les archives de l'INA.

Gaudin n'est pas très à l'aise dans son fauteuil de maire

Chaque année, à l'occasion des journées du patrimoine, Jean-Claude Gaudin fait visiter son bureau. Celui-ci jouxte l'ancienne salle des délibérations où les conseillers municipaux s'entassaient sur des chaises en bois pendant que la presse faisait banquette près de l'entrée. Si cette salle est désormais affectée à de plus rares cérémonies, le maire a conservé quasiment en l'état le bureau où Gaston Defferre a régné sans partage des décennies durant. On n'y trouve aucun ordinateur, quelques tableaux provençaux et le fauteuil du maire où – scoop – Jean-Claude Gaudin n'a pas pris ses aises. Le détail est livré aux alentours d'1 minute et 20 secondes.

Gaudin ne maîtrise pas le règlement du conseil municipal

En vieux routard de la vie politique locale, le maire n'est jamais avare d'une anecdote sur les élections, la vie municipale même bien avant son entrée en politique. On y retrouve forcément "le maire illustre", Gaston Defferre, dont il rêve d'égaler la renommée. L'ex-sénatrice, aujourd'hui plus que centenaire, Irma Rapuzzi figure en bonne place à son panthéon des petites histoires. Mais Gaudin oublie de raconter l'élection de Gaston Defferre, en 1983 après une âpre bataille dont il était sorti vainqueur en voix mais pas en nombre d'élus. Quelques jours plus tard, les conseillers municipaux avaient rendez-vous dans la salle des délibérations pour élire le maire. Déjà doyenne de l'assemblée, Irma Rapuzzi présidait cette séance. Le président du groupe RPR-UDF, Jean-Claude Gaudin, intervenait alors "pour une explication de vote". Que nenni, répliquait Irma qui lui fait un court mais sec rappel au règlement. On vous laisse découvrir l'air contrit de l'édile…

Il devait troquer la mairie pour le Conseil constitutionnel

Une autre anecdote inédite est racontée dans le Nouvel Observateur de cette semaine, qui la tire d'un livre à paraître sur Nicolas Sarkozy : en 2012, pendant la campagne présidentielle, ce dernier a proposé à Gaudin de rejoindre le conseil constitutionnel. Un poste de sage qui aurait valu renonciation à sa future candidature, au profit de Renaud Muselier peut-on supposer.

"Je suis venu le voir à l'Élysée. Il m'a expliqué son projet. Je n'étais pas contre, j'ai même dit oui, mais la défaite présidentielle en a décidé autrement", confirme Gaudin dans l'ouvrage. Sans regrets au moins ?

"Dissipez vos alarmes", c'est du Racine ou pas ?

S'il y a une phrase qu'il aime à répéter pour moquer les inquiétudes de son opposition, c'est ce bout de vers qu'il prononce avec grandiloquence "dissipez vos alarmes…" suivi d'une assertion censée rassurer les conseillers municipaux qui lui sont hostiles. On se doute bien qu'il s'agit d'une référence classique qui doit lui rester de la salle des profs du collège Saint-Joseph les Maristes. Mais de quel Larousse sort-il la citation ? Cela peut-être du Jean Racine qui affectionne l'expression et l'emploie à de nombreuses reprises. Ainsi dans Britannicus, Acte V, scène 1, on peut lire : "Mais, madame, arrêtez ces précieuses larmes/Mon retour va bientôt dissiper vos alarmes" dans la bouche du romain s'adressant à Junie. A moins qu'il s'agisse d'un emprunt à Andromaque (Acte II, scène 1) : "Ah ! dissipez ces indignes alarmes/Il a trop bien senti le pouvoir de vos charmes". Mais peut-être faisons-nous fausse route et faut-il chercher du côté de Marie Stuard, d'Edme Boursault, l'origine de cette Gaudinerie. On peut y lire à la Scène IV de l'acte 1 : "Venez par vos conseils dissiper vos alarmes, Qui d'un si beau destin empoisonnent les charmes"

Dernière piste, sans doute la plus drôle, Vercingétorixe du Marquis de Bièvre entièrement bâti sur une suite de calembours entremêlés au texte sérieux de cette pièce en un acte et en vers : "Je sus comme un cochon résister à leurs armes, Et je pus comme un bouc dissiper vos alarmes". Mais cela frise déjà l'irrespect.

Gaudin mis en minorité par les joueurs de l'OM

La dernière anecdote tombe de la bouche même de l'impétrant. Il aime à la répéter dans les moments un peu détendus où ils enfilent les anecdotes sur la politique qui "occupe 95%" de sa vie. La seule fois où sa majorité fut mise en défaut concerne un incident survenu lors du retour de la délégation marseillaise de l'exposition universelle de Shanghaï, en 2005. Invités par la municipalité à se joindre à la forte délégation marseillaise, les joueurs de l'OM n'ont pas fait preuve d'une grande concentration durant la visite "en plus, ils ont réussi à perdre devant les Chinois". Il faut dire qu'ils avaient rogné sur leurs vacances pour honorer un engagement de la direction de l'OM. Selon le maire, ils auraient carrément saccagé l'avion à leur retour. La compagnie a alors présenté la facture à la Ville de Marseille. Le maire a donc voulu faire voter une délibération pour éponger ce surcoût. Las, quelques esprits chagrins sur les bancs de la droite ont associé leurs voix à celles de la gauche pour repousser la délibération.

Le maire raconte ensuite qu'il est aller solliciter le patron de l'OM de l'époque, Robert Louis-Dreyfus qui s'est étonné : "Mais pourquoi vous me dérangez pour si peu ?" avant de mettre la main à la poche. Notez-la, on devrait la réentendre dans les six ans à venir… On la rajouterait peut-être au Bingaudin, tiens.

Article actualisé le 7 avril avec la correction de la date du match Shanghai – OM.

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Commentaires

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  1. Themis Themis

    …. en plus d’être nuls, çà nous apprend que les joueurs de l’O.M. sont des malapris !

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  2. un piéton un piéton

    Mais il n’y a pas des gens de droite qui peuvent lui dire stop!
    Ils ne sont pas tous des salariés de la Mairie/MPM/fonctionnaire ou habitent dans le 13008 derrière un gros portails !

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  3. Anonyme Anonyme

    Robert-Louis Dreyfus étant mort en 2009, impossible que Gaudin ait aller le voir en 2010 pour lui demander de régler la facture! Merci aux journalistes de vérifier leurs dires, cela n’est pas sérieux!

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  4. zaqsa2000 zaqsa2000

    Abracadabrantesque !!!

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