Quand le père Ubu bosse à la Sécu

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le 13 Nov 2012
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Quand le père Ubu bosse à la Sécu
Quand le père Ubu bosse à la Sécu

Quand le père Ubu bosse à la Sécu

Rue Stilatti, à l'aplomb de l'immeuble gris de la Caisse primaire d'assurance maladie, quelques drapeaux rouges et des tracts distribués par brassée. Ce matin, les militants du PCF et de la CGT tentent de mobiliser les assurés contre la restructuration en cours. Ceux-là avancent tête basse, prêts à affronter l'hydre paperassier. Ils ne se doutent pas que le casse-tête de l'assurance-maladie a pris un tour de vice supplémentaire. "La direction met en oeuvre une politique de tomates hors-sol, formule François Orillard, militant PCF de Martigues. La ville compte 40 000 habitants et nous n'avons plus qu'un accueil public sans centre de traitement. Avant, les agents pouvaient consulter les dossiers d'un assuré si c'était urgent. Il suffisait de faire quelques mètres. Là, on ne sait même plus où sont les dossiers"

Et la vague de fermetures ne concerne pas que la Venise provençale mais l'ensemble du département, Marseille en tête. "Ils ont fermé le centre de Saint-Henri, déplore Jean-Marc Coppola, vice-président de la région et conseiller municipal communiste. Quand ils font ça non seulement ils cassent le service public et mettent à mal le lien social. Les assurés se retrouvent face à un mur". Et derrière ce mur le père Ubu a pris ses quartiers.

Le Cabot ? "Fermé". Bonneveine ? "Plus qu'un accueil". Saint Henri ? "Fermé". Saint Louis ?  "En voie de fermeture". Le Canet ? "Fermé". Le centre de la rue Moullet ? "Fermeture annoncée". La Gavotte? "En voie de fermeture". Cantini? "Centre fermé, plus qu'un accueil". Dans la bouche du secrétaire général CGT, Jean-Marie Angeli, cela sonne comme une triste litanie qui s'étend à toutes les villes du département. "Quand on parle d'un accueil, cela veut dire trois ou quatre agents derrière leur guichet. Avant les centres de traitement étaient localisés. Chaque assuré allait à l'agence de son quartier. Aujourd'hui, au mieux, ils trouvent un simple accueil, au pire plus rien. Quand aux dossiers, ils sont  éclatés dans plusieurs pôles thématiques répartis sur tout le département".

Cave à vin

Le courrier suit la même architecture alambiqué. "Avant quand un assuré déposait un courrier dans son centre, il était traité sur place, détaille Sandrine Perilli, élue CGT au comité d'entreprise. Maintenant, il est acheminé vers un centre qui traite tout le courrier du département et le répartit dans les différents pôles thématiques". Mais il y a mieux. Désormais les dossiers sont également répartis suivant l'année de naissance des assurés entre les différents centres. Bien entendu, les agents ont interdiction de dévoiler la répartition géographique des "millésimes", histoire d'éviter qu'un assuré en galère avec son dossier aille frapper à la bonne porte.

Forcément, la direction de la caisse d'assurance maladie n'a pas la même lecture de la situation. Si la directrice adjointe Carole Orlandini reconnaît que le projet est "de conserver uniquement 38 centres sur 56 dans le département", il s'agit avant tout d'une modification de "leurs périmètres d'activités". Auparavant, "les centres étaient organisés sur une base géographique et chaque site devait gérer tout type de dossier. Désormais nous avons trois sites thématiques, ce qui permet d'avoir une égalité de traitement et un bon niveau de prise en charge de la part des agents". Et, selon elle, la pilule passe d'autant mieux que le plan de restructuration a reçu un avis favorable du conseil d'administration de la caisse "mais également du comité d'entreprise et du CHSCT".

Carole Orlandini reconnaît que certains agents ont du mal à s'adapter "à cette nouvelle façon de travailler surtout ceux qui avaient l'habitude du dossier papier". Mais elle n'y voit que du positif pour les assurés : "Désormais, ils ont une seule adresse pour la CPAM. Et c'est notre centre courrier qui les répartira selon la thématique et l'âge de l'assuré". Quant aux fermetures d'accueils, son corollaire positif est "que les assurés pourront se rendre dans n'importe quel centre du département. Par exemple, pour les assurés qui travaillent en centre ville nous ouvrirons un accueil sur la Canebière en 2013". Une façon comme une autre de fêter l'année culturelle.

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Commentaires

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  1. Sur le tard Sur le tard

    Intéressante cette révolte, mais il est un peu tard pour se réveiller… La restructuration a eu lieu en 2010 ! Désormais tout est mis en place, ça semble plus compliqué de revenir en arrière…

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  2. pmo pmo

    C’est la première fois que je prends connaissance d’une information sur ce sujet !!!! Les assurés sociaux sont ,à l’évidence,maintenus dans une ignorance qui permet aux dirigeants,à la sécurité sociale commme ailleurs,de mettre en place des mesures obscures et antidémocratiques…

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