Propreté : Guy Teissier joue le bras de fer mais est-il assez musclé ?

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le 8 Juil 2014
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Propreté : Guy Teissier joue le bras de fer mais est-il assez musclé ?
Propreté : Guy Teissier joue le bras de fer mais est-il assez musclé ?

Propreté : Guy Teissier joue le bras de fer mais est-il assez musclé ?

"Si cette réforme de la propreté n'est pas portée jusqu'au bout, elle peut affaiblir le positionnement et la crédibilité politiques de Guy Teissier", concède Lionel Royer-Perreaut. Vice-président de la communauté urbaine et spin doctor du président de Marseille Provence métropole, il résume ici un des enjeux du contrat local de propreté discuté en ce moment même au sein de la collectivité. Ce mardi, Guy Teissier a échoué à faire voter ce texte par le comité technique paritaire, organe consultatif où siègent des élus et des délégués du personnel : les huit syndicalistes (6 de Force ouvrière et 2 de la FSU) ont voté contre quand seulement sept élus sur huit ont voté pour, le représentant du Front national s'abstenant. Cela ne l'a pas empêché d'acter dans un communiqué de presse la fin des négociations.

Contrairement à ce que pourrait laisser penser cette unanimité syndicale, Guy Teissier ne semble pas sur le point d'entrer dans un affrontement à mort avec le syndicat majoritaire chez les territoriaux, Force ouvrière. Dans un communiqué succinct, l'organisation a même adressé un satisfecit à son nouveau patron.

Même si, en l’état, ce dossier ne peut pas être totalement acceptable pour les personnels, le syndicat des territoriaux reconnaît que des avancées ont pu être obtenues en séance grâce aux nombreuses et longues négociations avec Force ouvrière.

Le flou entoure ces avancées : avant une conférence de presse mardi prochain, MPM se contente d'indiquer sans s'aventurer dans les détails que "des aménagements sur quelques points ont été apportés au projet initial pour mieux tenir compte de la réalité du terrain, pour donner de la visibilité aux agents sur les horaires quotidiens et pour garantir la qualité du travail effectué". Royer-Perreaut jure que ces concessions sont "suffisamment intéressantes pour être prises en compte par les partenaires sociaux". À ce stade, une chose est sûre, le texte présenté au vote des élus le 18 juillet sera différent de la version élaborée par Guy Teissier et son équipe que Marsactu avait publié. Il maintiendra une journée de sept heures et demi pour les agents de la collecte mettant ainsi fin sur le papier au fini-parti. Mais il se murmure déjà qu'au sein de cette plage horaire, le temps consacré au ramassage des ordures, évalué à 5 h 30 dans la première mouture, aurait déjà été revu à la baisse.

Cela suffira-t-il à éviter toute nouvelle grève après celle de la semaine dernière ? Rien n'est moins sûr même si, à FO, on indique que ce n'est "pas à l'ordre du jour, pour l'instant". En coulisses, la FSU, deuxième syndicat à MPM qui n'a pas participé aux négociations reste dubitative sur la portée réelle de la réforme. L'organisation ne s'interdit rien pour la rentrée. Son délégué, Roger Aymard, se contente pour l'heure de demander "le retrait du projet pour permettre la mise en place de vraies négociations".

Le dilemme de FO

Force ouvrière de son côté doit concilier avec une base qui la semaine dernière lui a montré qu'elle ne lui obéissait pas (plus ?) au doigt et à l'œil en reconduisant la grève sans le moindre préavis et contre l'avis des dirigeants du syndicat de la place Léon-Jouhaux. La perspective des élections professionnelles des territoriaux à la fin de l'année, les dernières avant l'arrivée de la métropole, contribuent à rendre le dialogue plus tendu avec FO comme avec les autres organisations. Le syndicat mené par Patrick Rué ne peut se permettre de céder du terrain dans ce scrutin en forme de baromètre. Aussi, il pourrait avoir à faire face à un dilemme. Jouer jusqu'au bout le jeu de la cogestion quitte à perdre des plumes sur le terrain ou monter au créneau sous la pression de ses adhérents et électeurs.

Cette dernière hypothèse mettrait alors le nouveau président de MPM face à ses responsabilités. S'il refuse de se projeter dans cette perspective, Lionel Royer-Perreaut s'appuie sur le passé récent pour afficher sa confiance : "Nous avons connu une première étape compliquée que nous avons supporté grâce à la fermeté de Guy Teissier." Il a déjà fait quelques concessions et l'application progressive du contrat local de propreté est déjà promise par MPM.  Un démarrage lent que certains verraient bien patiner jusqu'aux élections professionnelles. "Pas question. Les uns et les autres doivent savoir, un, que nous sommes déterminés, deux, que nous sommes organisés", se cabre un Royer-Perreaut qui ne prend pas FO pour un canasson mal ferré.

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Commentaires

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  1. Delair Delair

    Si c’est déjà moins de 5H30 de travail effectif…une bonne grève à la rentrée et hop 4H30…en trainant un peu sous la douche et pendant les pauses 3H30…

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  2. Anonyme Anonyme

    Guy Teissier a tout mon soutien… Le dossier est compliqué et je suis persuadé de sa détermination a faire voter cette réforme nécessaire .. De toute façon elle sera votée puisque l UMP et le Ps représente quasiment 110 voix sur 138… Par contre je suis ts surpris du vote du FN, eux qui sont toujours à donne des conseils… Très bizarre

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  3. Toine Toine

    Je pense que FO devrait se méfier du soulèvement populaire qui pourrait intervenir contre eux en cas de reprise intempestive des grèves par ses militants.
    La coupe est pleine pour beaucoup de marseillais. Avis à bon entendeur!

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  4. cani cani

    Gros bug – pardon, je reprends

    M Teissier a de l’audace et du courage de s’attaquer à un tel problème et il faut surtout que nous, Marseillais, le soutenions, nous qui avons tant pesté contre ce fini parti qui ressemblait plutot à un parti sans fini !!

    A quoi joue le FN ?il faudra que ses représentants veuillent bien s’expliquer ::

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  5. Anonyme Anonyme

    Je ne crois pas à un FO dur et tenace sur ce sujet.
    Ils ont en effet quantifié que la population est avec Tessier et que les poubelles vont finir bd d Athènes devant leur siege.
    La base se fout du syndicat,pour eux c est le passage obligé pour l embauche du frère,du cousin ,du voisin et pour la promotion.La grande majorité ne savent même pas qui est le représentant départemental.
    Mais toucher au fini parti c est toucher directement aux habitudes et au temps libre,Fo ou pas ce n’est pas possible.
    Les vestiaires feront émerger le futur leader de la lutte ,celui qui saura le mieux convaincre et passer à la Tv.
    Tessier doit avoir un coup d avance pour le débusquer maintenant.

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  6. Vieux-Port Vieux-Port

    Teissier doit aller au bout, c’est une chance historique pour Marseille !

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  7. Trésorier Trésorier

    Teissier a perdu.

    Il pourra rester jusqu’en 2020 comme les rois feignasses mérovingiens.

    Le maire du Palais Rue a déjà tout le pouvoir.

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  8. Anonyme Anonyme

    Joli retournement de veste … La vache quel foutage de gueule, ces politiques sont des marchands à la sauvette qui brassent de l’air et n’ont pas plus de courage. En fait ce sont eux qui ont initier le fameux fini-parti et ils ne peuvent pas s’y opposer maintenant. Les politiques disent qu”ils vont faire un truc, en parlent longtemps (c’est un métier et il faut faire sciences po ou l’ena) , ne font rien ou tout le contraire puis rentrent chez eux en disant à bobonne putain c’était dur aujourdhui mais on a bien bossé … La journée type c’est donc : petit du jeudi au travail payé par le travail à 9h, petit déplacement (avec chauffeur) pour écouter un CIQ un chef d’entreprise, apéro à partir de 11h30, repas aux frais du contribuable jusqu’à 14h30 avec un autre élu (c’est donc du boulot compté comme tel en heures teavaillées), puis vient la détente au Cercle, barboter dans l’eau entre gens bien nés, petit brain storming à la
    Mairie de 16h30 à 16h45 pour organiser la journée du lendemain et retour maison, soit en dehors de Marseille dans la campagne chic d’Aix, soit dans une villa planquée du Roucas. Tout un programme

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