Primaires PS : Masse et Caselli pressés de ne pas choisir

Primaires PS : Masse et Caselli pressés de ne pas choisir

Respectivement quatrième et cinquième du premier tour des primaires socialistes, Eugène Caselli et Christophe Masse n'ont pas encore annoncé de choix pour le second tour. Dans un communiqué, le président de la communauté urbaine a pour le moment fait le choix de sauter l'obstacle en se tournant vers les municipales. "J’appelle les électrices et les électeurs à rester mobilisés pour le second tour dimanche prochain", s'est-il contenté d'annoncer en fixant son combat "contre la droite et l'extrême-droite". Dimanche soir, il avait indiqué "[se] donner le temps de la réflexion".

Une réunion est prévue en ce sens ce soir à 18 h 30 avec l'ensemble de ses soutiens pour faire le point sur ce second tour. "Il va nous falloir un peu de temps pour prendre une décision, estime François-Noël Bernardi, un de ses alliés. Ce ne sera pas aujourd'hui, peut-être pas demain." Contrairement au flou entretenu par Caselli, Bernardi est favorable à ce qu'un choix soit opéré entre les deux candidats et "poussera" pour cela en interne. La question apparaît en effet épineuse dans l'équipe Caselli. D'ores et déjà, un de ses membres, le conseiller municipal Jean-Paul Bramanti se positionne "pour Samia Ghali contre Patrick Mennucci et Marie-Arlette Carlotti". Tandis que Jean Viard, le président de son comité de soutien, pèse dans l'autre sens : "Si vous ne faîtes pas de choix, vous soutenez Ghali. Ça ne m'étonnerait pas qu'Eugène Caselli choisisse Mennucci. Il est d'accord avec nous sur des sujets qui sont importants pour nous comme la métropole."

Chez Masse, "toutes les options sont ouvertes"

Le conseiller général Christophe Masse de son côté, fort de ses 15 %, de sa victoire dans le 11e, le 12e et encore plus dans le 13e arrondissement, entend prendre son temps. "Fidèle à mes engagements et à mes valeurs, en homme de dialogue respectueux de mes équipes, j'entends dans les jours qui viennent consulter toutes celles et ceux qui m'ont permis de rassembler 15 % des suffrages", écrit l'ancien député des quartiers Est.

"Toutes les options sont ouvertes. On annoncera quelque chose en fin de semaine", confie son désormais ex directeur de campagne Pascal Chamassian. Outre qu'elle signe le refus de s'impliquer dans la campagne d'un(e) autre que lui, cette annonce tardive laisse toutes les options ouvertes, y compris celle de ne pas choisir. "Bien sûr que ça discute avec les deux candidats. Nous avons prouvé que notre programme autour du candidat de l'ordre a rencontré un fort écho dans les urnes malgré un faible relais médiatique, il faudra en tenir compte", lâche Chamassian tout en refusant de se situer plus proche sur ce thème de Samia Ghali, dont le discours sécuritaire autour de l'armée dans les quartiers a lancé la campagne.

Eugène Caselli joue "pivot"

Dans le camp de la sénatrice arrivée en tête hier soir, on compte d'ailleurs sans se cacher sur le ralliement de Christophe Masse. "Christophe, cela me paraît être dans la logique qu'il nous rejoigne", lâchait hier soir dans l'euphorie Daniel Boeuf, un des soutiens de la sénatrice. "Je crois qu'Eugène Caselli sera le pivot du second tour. Je ne sais pas encore ce qu'il va faire mais, après ce qu'il a dit sur Mennucci….", poursuivait-il sans aller au bout de sa phrase, happé par la joyeuse cohue entourant la candidate.

Patrick Mennucci, qui part avec un peu plus de mille voix de retard a quant à lui reçu le soutien clair et net de Marie-Arlette Carlotti, arrivée troisième et d'Henri Jibrayel dès les résultats connus. Dans son entourage, on ne croit pas à un soutien de Christophe Masse et on relativise l'importance du choix de Caselli : "Il y a Caselli et le vote Caselli, témoigne un proche du député. S'il y en a bien un qui n'est pas décisionnaire du sort de ses voix, c'est bien lui. La question, ce sera la façon dont se fera le report des voix."