Première mobilisation massive et diverse contre la réforme des retraites à Marseille

Reportage
le 6 Déc 2019
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Ce jeudi 5 décembre, jour de mobilisation nationale, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées à Marseille pour protester, entre autres, contre la réforme des retraites. Une manifestation d'ampleur avec plusieurs cortèges, des représentants d'un large éventail de corporations, dans le calme. Reportage en images.

Photo : Violette Artaud.
Photo : Violette Artaud.

Photo : Violette Artaud.

Le rendez-vous fixé à 10 heures 30 sur le Vieux-port par de nombreux syndicats, partis ou encore collectifs a été largement suivi ce jeudi 5 décembre. La mobilisation nationale contre le nouveau système de retraite a rassemblé, dans la deuxième ville de France, plusieurs dizaines de milliers de personnes. 150 000 selon les chiffres de la CGT, 25 200 selon ceux de la préfecture de police. Si l’écart est une fois de plus très conséquent, il s’agit, que l’on prenne l’un ou l’autre chiffre, de l’une des plus importantes manifestations qu’a connu Marseille ces dernières années. En comparaison, en 2016, au plus fort de la mobilisation contre la loi travail, la CGT annonçait 120 000 personnes. Le syndicat annonçait “310 arrêts de travail dans le département” dont “plus d’une centaine” devrait se poursuivre ce vendredi.

Dans le cortège, les professions représentées brossent un large spectre des travailleurs de la région, avec une forte présence de fonctionnaires, très impactés par la réforme. Les enseignants y sont particulièrement nombreux, avec 51 % de grévistes dans le département selon le rectorat et 75 % selon les organisations syndicales. A leur côté, on trouve les professionnels de santé des cliniques Valvert, Mont-Perrin ou de l’hôpital de la Timone dont les urgences seront bloquées un peu plus tard dans la journée, salariés chez Eurocopter, Alteo, Carrefour Le Merlan, Scop-TI, agents territoriaux, enseignants-chercheurs de l’université Aix-Marseille, assistantes maternelles, cheminots, pompiers du SDIS 13, surveillants de prison, dockers du port de Marseille-Fos, maîtres-nageurs sauveteurs… Sans oublier les retraités, venus en nombre et quelques dizaines de lycéens et étudiants.

Dans toutes ces catégories socio-professionnelles, on note la présence de gilets jaunes, en plus des groupes bien identifiés venus de plusieurs villes du département. Quelques personnalités politiques locales de gauche se sont également montrés au fil du cortège. On y retrouve par exemple le député France insoumise du centre-ville Jean-Luc Mélenchon, les conseillers municipaux socialistes Benoît Payan et Marie-Arlette Carlotti aux côtés de leur homologue communiste Jean-Marc Coppola ou encore le candidat écologiste à la mairie Sébastien Barles.

Plus précisément, ce sont deux cortèges qui se distinguent, dans des parcours peu habituels – les travaux sur la Canebière empêchant les circuits traditionnels. Le cortège le plus important, mené par la CGT, longe le Vieux-Port pour passer devant le Mucem et remonter vers la Porte d’Aix par le boulevard de Paris. Le second, initié par FO, se dirige vers la préfecture en passant par le cours Lieutaud pour ensuite rejoindre la CGT porte d’Aix en empruntant la rue de Rome.

Opposés au système de retraite par points, à la baisse du pouvoir d’achat et revendiquant plus généralement un “mieux vivre pour tout le monde”, les manifestants déambulent dans le calme au rythme des camions-sono avec quelques fumigènes et pétards pour terminer de planter le décor. La police ne signalera qu’une interpellation pour rébellion et incitation à la rébellion envers un fonctionnaire de police. Reportage en images. (cliquer pour agrandir les photos)

 

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Commentaires

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  1. Pussaloreille Pussaloreille

    Opposės a la revalorisation des salaires, vraiment ?

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    • Benoît Gilles Benoît Gilles

      Bonjour et merci de votre commentaire, c’était l’inverse qu’il fallait lire. C’est corrigé.

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  2. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Encore une remarque sur l’iconographie. Il y a visiblement plein de photos de cette manif. Aussi le choix de celle qui apparaît en grand format en tête de l’article me paraît-il malheureux. Il met en avant une pancarte sur laquelle figure une pure imbécillité colportée depuis des années sur les conséquences prétendues d’une loi de janvier 1973 (d’ailleurs abrogée) : https://www.liberation.fr/checknews/2018/12/18/la-loi-de-1973-a-t-elle-oblige-l-etat-a-emprunter-sur-les-marches-financiers_1697818. Franchement, il y avait sûrement des slogans et des revendications plus intelligentes hier.

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  3. Philippe Lamotte Philippe Lamotte

    La manifestation traîne-godillots d’hier n’en finissait plus. Les retraités handicapés, comme moi, ont dû en souffrir. Ce n’est pas le tout de faire une démonstration de force, de retrouver des collègues et de tchatcher ensemble, il faut être efficaces. Et je pense qu’une grève nationale et reconductible devrait aussi s’appuyer sur la redistribution par exemple avec la gratuité des transports et des services, la réquisition des produits de consommation, voire le blocage physique des services de l’Etat (du type OFPRA & PII) afin de gagner en popularité et se pérenniser.

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