Premier procès dans les filets du parc national des Calanques

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le 5 Juin 2014
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Premier procès dans les filets du parc national des Calanques
Premier procès dans les filets du parc national des Calanques

Premier procès dans les filets du parc national des Calanques

En mai, le parc national des Calanques a mené une opération de police de cinq jours aux côtés de l'office national de la chasse et de la faune sauvage. 44 personnes ont été verbalisées, principalement pour des bivouacs, un pêcheur de loisir ayant aussi été surpris dans une zone de non prélèvement (ZNP). Mais le non-respect de la réglementation peut aussi mener au tribunal. Vendredi, un pêcheur professionnel devra se défendre devant le tribunal correctionnel de Marseille pour avoir posé des filets en zone interdite.

Au nombre de sept (voir ci-dessous), ces ZNP représentent 11% de la superficie marine du parc. "Un témoin a rapporté à la police avoir aperçu des filets dans la zone du Planier. Elle est allée sur place, a constaté leur présence, puis est revenu le lendemain matin prendre le pêcheur en flagrant délit lors de la relève des filets", raconte Sébastien Mabile, avocat du parc, lequel s'est porté partie civile "pour montrer qu'il ne laissera pas passer ce genre d'infraction".

Celle-ci est passible de 22 500 euros d'amende et de l'interdiction d'exercer pour au maximum cinq ans. L'avocat souligne que l'incident s'est déroulé en novembre 2012, soit "après la saison estivale et toutes les actions de communication sur la réglementation". Si des confiscations de matériel et retraits de licence ont déjà eu lieu après des contrôles de la gendarmerie maritime, c'est la première fois qu'une infraction dans le parc national va jusqu'au tribunal correctionnel.

Les zones de non prélèvement (désignées par un numéro), celle de Planier est au Sud-Ouest.

"C'est rentré dans le rang"

"Le démarrage a été un peu difficile. Au début, il y avait de l'incompréhension car les gens étaient mal informés. Ensuite, les mesures ont eu du mal à passer pour des gens qui travaillaient là depuis 30 ans", rapporte Christian Molinero, président du comité régional des pêches. Mais il se montre optimiste : "Aujourd'hui, c'est rentré dans l'ordre. Je le vois sur Port Cros, où je travaille, à partir du moment où il y a un dialogue avec le parc on arrive à avancer."

Le rapport d'activité 2013 du parc des Calanques constate déjà une amélioration :

Contrairement à l’année dernière, les filets observés dans le secteur de Riou et de Planier se trouvent en dehors de la zone de non prélèvement. Dans la plupart des cas, les pêcheurs professionnels respectent bien cette réglementation.

Ce n'était pas gagné tant "la contestation des ZNP telles qu'elles sont proposées [était] quasiment générale" pendant l'enquête publique, relevait alors la commission. Le tableau est cependant nuancé : "De nombreux pêcheurs de loisir sont observés dans la ZNP Soubeyran et la ZNP Cacau. Suite à l’information fournie par les écogardes, la plupart acceptent de cesser leur activité ou de sortir de la zone."

"Concurrence déloyale"

Dans la région, cette pêche amateur pose un souci croissant aux professionnels lorsqu'elle se transforme en braconnage. Hasard du calendrier, le comité régional des pêches a publié cette semaine une communiqué dénonçant une "concurrence déloyale". "C'est un phénomène qui monte en puissance. En période de crise, les gens cherchent des petits boulots, du travail au noir. Et au bord de la mer, cela peut être aller pêcher et revendre les poissons de manière illégale, déplore Christian Molinero. Or, nous payons des taxes, nous devons respecter tout un tas de règlements et on se restreint pour protéger la ressource."

Dans certains cas, les pêcheurs seraient même menacés, tandis que les aquaculteurs voient leurs casiers éventrés par des plongeurs. Cette fois, c'est le comité régional des pêches qui promet de se constituer partie civile pour toute affaire de ce type. S'il ne fait pas le lien avec l'affaire du jour, Christian Molinero craint que le braconnage ne pousse certains professionnels à faire fi des réglementations. "Déjà des pêcheurs l'ont dit tout haut et quelques-uns risquent de passer à l'acte si rien n'est fait."

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Commentaires

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  1. arcoa arcoa

    les “pros” marseillais sont des viandars,il faut les voir sur l’eau,plus aucuns remords,meme pris la main dans le sac,ce n’est pas eux,c’est encore les autres(dixit molinaro),
    quand au tribunal,on sait comment ça va se passer:
    “-oh madame la juge,je bosse môa.
    -oui mais c’est pas bien de massacrer la ressource.
    -m’en cague,j’ai la mercedes a changer môa.
    -oui mais quand meme.
    -et de toute façon le vrai coupable je l’ai vu môa,
    avec sa canne a buscle et sa boite d’esque qui vend ses bogues et ses mamdouls a passeda,
    j’suis innocent môa
    -bon ça va,un an d’interdiction dont 9 mois et 15 jours avec sursis.affaire suivante…”

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  2. Jean naimar Jean naimar

    Entièrement d’accord,ils ont plumé la faune et la flore sous-marine du coin avec leur filets et ils se plaignent en accusant les autres…. Ce sont des “sans figure” !!!!!

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  3. greg greg

    certains sont de véritable pirates des mer qui ne respectent rien ! ni les zones de pêche, ni les techniques rien ! allez voir ce genre de procès, ils ne sont condamnés à rien ! 3 franc 6 sous aucune interdiction … et encore quand ils sont jugés …

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  4. Anonyme Anonyme

    quand on veut abattre son chien on dit qu il à la rage c est facile d accuser les autres (pécheurs de loisir) des maux dont ils sont coupables on sent le désir à peine voiler de chasser les pécheurs de loisir du pnc comme c est le cas pour port cros afin de se reserver le site et tout cela avec l accord des gestionnaires des amp

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  5. totor totor

    Les commentateurs anonymes ou non si quand les pêcheurs professionnels se font agresser et chasser de leur lieu de travail, vous trouvez ca normal c’est une question de point de vue… pour le reste votre vision agressive et bourrée de préjugés et une réponse en soi

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  6. Citoyen de l'Estaque Citoyen de l'Estaque

    10 chasseurs ajoutés à 10 pêcheurs font bien 20 menteurs dit-on en Provence.La

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  7. alex alex

    bon et alors le verdict ?????

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  8. Marius Marius

    On peut encore voir des bateaux pêcher à la sortie du Grand Emissaire de Cortiou, alors que la station d’épuration laisse passer un peu de pollution microbienne, et la quasi totalité de la pollution chimique (industrielle, pharmaceutique, etc.).

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