"Nous devons nous diversifier, nous importerons de moins en moins de pétrole brut"
"Nous devons nous diversifier, nous importerons de moins en moins de pétrole brut"
Si le port de Marseille est aujourd'hui le premier port français et méditerranéen, c'est parce que c'est un port généraliste (hydrocarbures, containers, vracs, hydrocarbures, passagers) dont l'activité moteur a longtemps été et est toujours les hydrocarbures : le pétrole brut mais aussi le GNL (gaz naturel liquéfié). "Historiquement c'est le trafic le plus important est le plus rentable", nous a expliqué Jean-Claude Terrier. Pourtant c'est celui qui souffre le plus aujourd'hui (- 13% pour le premier semestre 2012 par rapport à 2011), une baisse qui s'explique par les difficultés du raffinage en Europe. "Quand je suis arrivé il y a 3 ans, il y avait 8 raffineries desservies par Fos. Aujourd'hui 3 d'entre elles sont à l'arrêt, dont Lyondellbasell".
Le port doit donc se diversifier notamment dans les containers, une activité également plus créatrice d'activités et d'emplois que les hydrocarbures, mais où Marseille a longtemps été à la traîne derrière ses petits camarades, y compris français, Le Havre faisant toujours largement plus de "boites" que Marseille. Si l'on en croit les chiffres de juin, en tout cas ça semble aller mieux (+ 14% pour les 6 premiers mois de l'année par rapport à l'an passé). Terrier espère atteindre le million, le million, le million à la fin décembre. Mais il y a encore du boulot, Le Havre étant en 2011 à 1,8 millions de containers EVP comme on dit sur les quais. Cette croissance est principalement portée par Fos, avec ces trafics internationaux longue distance, alors que sur les bassins est, ou marseillais, l'activité container de Mourepiane, axée elle sur des trafics plus courts – avec l'Afrique du Nord – est toujours en grande difficulté. En revanche sur ces bassins, l'activité passagers (croisières et Corse) se développe toujours très fortement (+ 8% de passagers en plus pour le premier semestre 2012 dont + 12 % de croisiéristes).
Néanmoins, le patron du port ne souhaite pas que ces bassins marseillais abandonnent leur vocation industrielle. Au contraire, il veut continuer à investir dans un nouveau terminal "combiné" à Mourepiane qui permettra de plus utiliser les trains que les camions, mais c'est un projet de long terme à 60 millions d'euros, ainsi que dans la forme 10, la plus grande de Méditerranée avec Palerme, qui va pouvoir permettre de réparer et d'entretenir les mégas navires de croisières de plus de 300 mètres. Là aussi un investissement est nécessaire d'environ 20 millions d'euros, mais Jean-Claude Terrier nous a indiqué avoir l'accord des collectivités locales pour participer au tour de table.
Autre investissement important, la modification des bassins afin de pouvoir faire entrer ces immenses navires de plus en plus long (330 mètres) et de plus en plus haut avec "une forte prise au vent, qui les oblige à partir d'un mistral à plus de 25 noeuds à se détourner par exemple sur Toulon". L'investissement est "d'environ 35 millions d'euros" et pourrait également être en partie pris en charge par les collectivités locales "car les croisiéristes rapportent surtout à la ville et à la région et peu au port". Et c'est sans doute aussi un des aspects nouveau du port, une implication de plus en plus forte avec la Ville et les autres collectivités dans l'avenir de ces bassins. A ce sujet une charte "ville port" va être signée entre tout ce beau monde, qui permettra notamment d'ouvrir un peu plus le port aux Marseillais. En espérant que tout ça ne reste pas charte morte. La parole à Jean-Claude Terrier qui est venu "sans cravatte, je viens chez Marsactu", et on espère en tout cas sans langue de bois. A vous de juger.
Commentaires
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Le port d’Anvers tout seul fait plus de trafic que tous les ports français réunies.
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Si certains lecteurs regardaient une carte, ils constateraient que les ports d’Anvers et de Rotterdam disposent d’un hinterland considérable Il s’étend de la mer du Nord à Bale en passant par la Rhénanie le Bade Wurtemberg ,voir la Bavière et l’Autriche , grâce à un réseau fluvial et de canaux à grand gabarits remarquables Mais c’est bien connu tous les problèmes du port de Marseille incombent aux dockers
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Amsterdam rotterdam gand ne forme qu’un port appellé ARAG. Le syndicat des dockers est 100 fois plus puissant que notre pôvre CGT, encore plus mafieux et magouilleur . Si un armateur nous lit qu’il nous donne le montant de l ‘enveloppe a glisser aux dockers pour decharger un bateau de 10000 T par exemple
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