Municipales de Marseille : Sébastien Barles et les écologistes s’accrochent à leur autonomie
En difficulté après la désignation d'une élue EELV dissidente, Michèle Rubirola, comme tête de liste du Printemps marseillais, la liste écologiste exclut l'union et mise sur son projet pour dynamiser sa campagne et attirer à elle de nouveaux soutiens.
Sébastien Barles, tête de liste de Debout Marseille !
“C’est du greenwashing électoral !” Depuis que le Printemps marseillais a désigné une écologiste dissidente, Michèle Rubirola, Sébastien Barles, le candidat officiel de Debout Marseille ! (qui regroupe Europe écologie-les Verts et de petits partis écologistes) à la mairie de Marseille se sait sous pression. “L’illusion Rubirola va faire long feu, c’est un leurre pour cacher l’espèce de syndicat d’élus qu’il y a derrière et qui veulent garder leurs places”, insiste-t-il. En retour, un stratège du Printemps marseillais promet de lui mettre la pression : “On va lui disputer l’étiquette pied à pied et avec une vraie légitimité. On va se prévaloir de l’imperium de l’écologie. voire même d’Europe écologie-les Verts. C’est un Vert tout seul contre une Verte avec tous les autres”, estime-t-il.
Comme l’immense majorité des militants d’Europe écologie-les Verts, la tête de liste ne nie pas la qualité de “vraie écologiste” de celle qui mènera une liste regroupant notamment le PS, le PCF et des représentants de la société civile mais l’estime “instrumentalisée”. Il ne souhaite pas l’union et c’est sur cette base qu’il poursuit une campagne qu’il présente comme celle des trois urgences : climatique, sociale et démocratique.
Vendredi 10 janvier, il a inauguré sa première permanence de secteur sur le boulevard Chave dans le 5e arrondissement. Se trouvait à ses côtés le secrétaire national d’Europe écologie-les Verts Julien Bayou auquel s’est ajoutée en dernière minute l’eurodéputée Marie Toussaint, initiatrice de l’affaire du siècle, la pétition aux deux millions de signatures. Malgré ses soutiens, seules 90 personnes ont fait le déplacement. “La question n’est pas le nombre, ce n’est pas comme cela que se mesure une campagne. Sur le terrain, nous sommes très bien accueillis. On sent que l’écologie est en train de gagner une bataille culturelle, et nous en sommes le débouché électoral”, assure Sébastien Barles qui a comme le Printemps marseillais promis de laisser la moitié des postes éligibles à des candidats non encartés dans un parti politique.
“L’unité n’est pas une fin en soi”
Pourtant, au sein de ses rangs, certains ont encore des doutes. Julien Bayou a estimé dans nos colonnes qu’il n’y a “pas de raisons pour que Michèle Rubirola et Sébastien Barles ne s’entendent pas”. Une tête de liste désignée exprime assez vertement ses réticences : “Moi, être conseiller municipal d’opposition face à Martine Vassal [la présidente du département et de la métropole, candidate LR à la mairie, NDLR], ça ne m’excite pas du tout. Pourquoi présenter des listes pour se péter la gueule?”, s’interroge-t-elle. Cette petite musique, Sébastien Barles l’entend aussi dans la rue, reconnaît-il. “Bien sûr qu’on nous dit cela quand on est dans la rue. Mais les gens entendent aussi l’idée que l’unité n’est pas une fin en soi. On va leur montrer qu’il y a d’un côté une union partidaire de la gauche sans dynamique et de l’autre un rassemblement écologiste et citoyen.”
Pour ce faire, il mise sur “treize mesures basculantes” (publiées ici par exemple). “Le but, théorise Julien Bayou, c’est de projeter un imaginaire de solutions”. La liste militera donc par exemple pour “un revenu de transition écologique” pour aider à la reconversion des petits patrons et des salariés vers des activités écologiques, des “zones de trafic limité” pour écarter les voitures de certains quartiers et promet de ne débourser “pas un euro de plus dans des projets routiers”. “C’est par ce projet que doit se construire la dynamique”, assure Sébastien Barles.
“Une campagne Lidl”
Reste que la faible assistance à l’inauguration de ce local de campagne contraste avec les 303 noms nécessaires pour monter des listes dans toute la ville. “Ce sont les rumeurs que font courir nos dissidents mais nous irons jusqu’au bout. Je rappelle quand même qu’en 2014, on a monté sans parti, sans rien, une liste dans tous les secteurs autour de Pape Diouf, on sait faire”, assure le candidat. “Avant, il y avait une difficulté à remplir les listes mais maintenant, sur le terrain, je sens un engouement”, abonde Lydia Frentzel, conseillère municipale et tête de liste dans les 15e et 16e arrondissements. Question financement, ce sont les candidats qui sont amenés à mettre la main à la poche. Plusieurs têtes de liste de secteur confient avoir emprunté sur leurs deniers personnels plus de 30 000 euros et la campagne ne dépassera vraisemblablement pas le maximum remboursable par l’État soit environ la moitié du budget maximal autorisé. “On fait une campagne Lidl, low-cost, regrette une tête de liste de secteur. On n’a pas de bagnoles, niveau tracts et affiches, c’est le minimum, on n’a pas les ronds !”
Sébastien Barles répond qu’aucun de ces aspects ne pourrait le contraindre à renoncer. Il continue toutefois d’espérer de nouveaux ralliements à sa liste. Jeudi 9 janvier, il s’est à nouveau réuni avec la France insoumise et le Pacte démocratique, un regroupement de militants associatifs qui militent notamment pour une meilleure représentation des quartiers populaires. Depuis plusieurs semaines, il cherche en effet un accord avec ces deux organisations.
Des discussions avec le Pacte démocratique et la FI
La France insoumise maintient toujours un double dialogue avec Debout Marseille ! et le Printemps marseillais et continue d’affirmer qu’elle souhaite une liste commune tout en fixant ses conditions à tout le monde. Dans un communiqué publié dimanche 12 janvier, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon estime que “de nombreux points de convergence existent” avec Debout Marseille ! et estime que les discussions ont achoppé du fait du “rejet d’une proposition de tête de liste citoyenne soutenue conjointement par le Pacte et la France insoumise”. Ils ajoutent : “Sébastien Barles peut-il revenir sur cette position ? Nos dernières discussions semblent démontrer que cela est possible.”
Les écologistes tenteront d’élargir leur liste une dernière fois à la fin du mois de janvier. “On souhaite faire une agora autour de notre plan d’urgence, annonce Sébastien Barles. Cette agora pourrait être pilotée par un membre du Pacte et on verra qui veut poursuivre ensemble, d’abord sur le projet. Ce sera un appel public, on n’invitera pas le Printemps en tant que tel mais l’idée, c’est toujours de construire le même arc de Fathi Bouaroua [le co-président d’Emmaüs Pointe-rouge] à [l’architecte un temps sondée par La République en marche] Corinne Vezzoni.” Une manière aussi de tenter de reprendre la main dans la bataille fratricide avec le Printemps marseillais : “Eux ont fermé le jeu, nous, on reste ouverts.”
Commentaires
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Bof, la différence de programme avec le Printemps Marseillais serait la création de « zones de trafic limité » et une proposition de type national : un “revenu de transition écologique” ? Et une critique des partis politiques alors qu’il essaie de grenouiller avec le moins démocratique d’entre eux ?
ça sent le type seul qui a trop fantasmé le soir des élections européennes, il faut qu’il se réveille et apporte lui aussi sa pierre au Printemps.
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entendu à plusieurs reprises sur les ondes de france-bleu…..il a un ego surdimensionné, parle d’idées parfaitement utopiques et quelque peu irréalisables en l’état de la ville…..il ne redressera pas Marseille avec ses 13 mesures.
pas crédible.
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Et à la fin un petit deal avec LREM pour deux ou trois places d’élu.e.s même pas d’opposition ?
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M. Barles devrait faire attention au vocabulaire qu’il emploie, car il constatera certainement au soir du premier tour, du haut de ses (peut-être) 15 % en moyenne sur la ville, qu’il aura besoin d’alliés pour le second tour… Et dans cette perspective, il vaudra certainement mieux être “une Verte avec tous les autres” que “un Vert tout seul” !
Il me semble que parler de Michèle Rubirola comme d’une “illusion”, estimer qu’elle serait “instrumentalisée”, relève plutôt du registre de l’insulte à son encontre. Elle a fait un choix qui n’est pas celui de M. Barles (elle n’est d’ailleurs pas la seule à l’avoir fait au sein d’EELV Marseille) et, contrairement à ce que suggère ce dernier, elle a certainement les capacités intellectuelles pour le faire en toute conscience.
On attend en tout cas d’en savoir plus sur le “rassemblement écologiste et citoyen” supposé mobiliser les masses populaires autour de M. Barles : pour le moment, on voit surtout un rassemblement d’EELV Marseille avec EELV Marseille. On peut critiquer l’attelage du Printemps Marseillais, mais on y distingue tout de même un réel rassemblement des gauches, qui ne relève pas seulement de l’incantation.
Quant à un programme municipal qui contiendrait une proposition de “revenu de transition écologique”, M. Barles est-il bien certain que, s’il devient maire de Marseille, il aura la capacité à mettre en oeuvre une telle mesure qui ne relève pas des compétences de la Ville ?
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Cette liste EEV, seule, ne fera pas 15% au premier tour en moyenne sur l’ensemble de la ville. Elle sera/ou serait plutôt entre 5 et 10%. On prend les paris …
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Un revenu de transition écologique ? Combien, pour qui, avec quel argent ? Ca me rappelle quelque-chose. Benoît Hamon, sors de ce corps !
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Le chemin est long jusqu’aux municipales. Il ne sera pas le premier candidat Vert “dûment” désigné à ne pas être celui qui sera présent sur les bulletins finalement le jour du scrutin.
La réflexion de Bayou semble aller dans ce sens. Allez, ce n’est pas grave, même toi tu n’y a jamais cru Sébastien… Et maintenant il faut être sérieux.
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Qui sont les petits partis écologistes qui soutiennent la candidature de Sébastien Barles ? Je n’arrive pas à trouver cette information, existent-ils vraiment ?
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Barles parle pour lui-même, de lui-même et ne recule pas devant les contradictions à la fois criantes et un peu désespérantes : ainsi il dit que l’union n’est pas un objectif en soi et il négocie avec la FI, pas très cohérent tout ça, il préfère une union avec ce parti “gazeux” qui ne représente plus grand chose à Marseille – la mégalo Mélenchon a brisé l’élan – plutôt qu’une alliance avec ceux qui justement essaient d’échapper aux logiques purement partisanes pour tenter de gagner la mairie.
Le bon score de EEV aux Européennes à Marseille provoque sur Barles le même phénomène que le bon score de Mélenchon au premier tour des présidentielles, ils ont cru que leur tour était venu. On a vu le résultat sur la FI ! Et puis au-delà du fait que S Barles n’est pas connu à Marseille ou très peu, parler aux Marseillais d’un ” imaginaire de solution” risque d’en faire sourire quelques uns. Ne faudrait-il pas plutôt parler d’un ” imaginaire de succès électoral”.
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Oui, le jargon de Barles prête à sourire et augure mal de son succès auprès de ceux qui gardent les pieds sur terre. Et la référence à l’expérience Diouf est aussi malheureuse qu’inquiétante quant aux leçons qu’il en a tirées (ou pas).
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Le chemin n’est malheureusement pas long d’ici les municipales. C’est trop tard! Double dialogue de la France Insoumise, désespéré marquage de territoire de EEVL (plus “petits partis écologiques” jamais vus sur la scène marseillaise)! invisibilité du Pacte Marseillais, cavalière seule de Samia Ghali….. tout est en place pour dérouler un beau tapis rouge à Mme Vassal (comme son nom l’indique).
Ce terme de mesures basculantes me rappelle la planche à bascule sur laquelle les condamnés à mort étaient attachés pour être guillotinés………
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“Je rappelle quand même qu’en 2014, on a monté sans parti, sans rien, une liste dans tous les secteurs autour de Pape Diouf, on sait faire”
Il y a 6 ans Barles a contribué, avec succès (5,63% au niveau municipal et 6,3% dans le 1er secteur où il était tête de liste), à morceler la gauche et l’éliminer du jeu.
Faire perdre, ça oui, il sait faire.
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Il ne faut plus parler de/à Sébastien Barles, il est en boucle, grisé par sa propre parole. Il finira seul, ses colistiers étant déjà pour certains en discussion avec le Printemps Marseillais (il vaut mieux être parmi les premiers à se rallier que le dernier).
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Je trouve cette décision très regrettable pour Marseille. Mais il n’est pas trop tard, rejoignez le Printemps marseillais pour un grand élan populaire qui permettra de mettre fin à l’ère de Gaudin et de ses héritiers!
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barles à navigué entre le ps, le modem et maintenant eelv il va contribuer à refaire passer les héritiers de gaudin
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il est contre les unions partidaires et en catimini il négocie une alliance avec le parti de Mélenchon! Va comprendre… Encore un bonimenteur plus menteur que bon.
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Quotidienne du matin : Barles
Quotidienne du soir : Barles
C’est pas un peu beaucoup pour un Barles qui court au naufrage !!!
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On le sent quand même bien emmerdé par la désignation de Rubirola comme tête de liste du Printemps Marseillais. Il n’y a plus aucun véritable frein pour voir une union PM avec EELV. Mais comme cela ne sait fait pas autour d’eux, Barles va continuer son entreprise jusqu’au-boutiste… Je ne sais pas si ça va se révéler suicidaire pour la gauche, mais il y a fort à parier qu’il aura beaucoup à perdre individuellement lors des négos d’entre-deux tours. Puisque c’est uniquement ça qui l’intéresse…
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Il y a une dizaine d’années, dans le cadre de mes études, j’eus l’occasion de croiser M. Barles qui, déjà à l’époque, fourbissait ses armes et travaillait, dans l’ombre de son impopularité, à bâtir sa carrière politique à Marseille. On comprend qu’après une “œuvre” d’aussi longue haleine, il ait quelque difficultés à renoncer à se trouver une place au sein du “syndicat d’élus” qu’il a aujourd’hui beau jeu de dénoncer…
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couché Barles !
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Quand t as fini de lire l’article , c’est tellement compliqué …. tu t’étonnes pas que la droite extreme passe …
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