"Moi, maire de Marseille…" Patrick Mennucci en campagne dans les quartiers Nord

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le 17 Oct 2013
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"Moi, maire de Marseille…" Patrick Mennucci en campagne dans les quartiers Nord
"Moi, maire de Marseille…" Patrick Mennucci en campagne dans les quartiers Nord

"Moi, maire de Marseille…" Patrick Mennucci en campagne dans les quartiers Nord

Prendre les transports en commun, c'est bien même si parfois, on rate le train. Et on se retrouve à courir derrière le candidat Mennucci qui, ce mercredi, a mis à son agenda de campagne la traversée de Marseille du Nord au Sud en transports en commun. L'intitulé est un petit peu mensonger puisque le trajet se fait du centre-sud au nord, commence sur le marché paysan du Cours Julien tandis que le retour se fera en voitures personnelles. L'objectif du déplacement n'est pas de glaner d'ultimes voix dans des arrondissements où le candidat a du retard à rattraper. Tracts en main, les militants le feront de leur côté. L'idée est de montrer que l'élu du centre-ville connaît les problématiques des quartiers Nord où il a longtemps tenté de s'ancrer.

En début d'après-midi, Patrick Mennucci et son équipe ont bien pris le métro au Vieux-Port puis le TER direction la halte ferroviaire de Sainte-Marthe. Arrivé par le train suivant, on a donc raté les étudiants de médecine qui ont entonné un "Patrick ! Patrick !" tonitruant, dans la rame de métro. Mais l'équipe du candidat se charge de raconter l'anecdote. Sauf que, pour avoir croisé les mêmes étudiants un peu après le convoi mennucciste, leur enthousiasme tenait plus du monôme que de la conviction politique. Quand on rattrape l'aréopage, tout près de l'école de police de Sainte-Marthe, le candidat aux primaires est en pleine discussion avec deux jeunes qui tiennent le mur et ne souhaitent pas du tout apparaître sur les objectifs. Ils ont une association baptisée Renaissance et pas l'air convaincu par la venue du député. A ses côtés, Mohamed Bousselmania fait le boulot. "Tu me connais ? Tu me fais confiance ? Et bien moi je te dis que c'est le meilleur candidat pour être maire de Marseille".

"Ici, c'est au maire d'agir"

Habillé d'un costume pour l'occasion, l'homme est directeur de l'association Dunes qui fait de la prévention sur le littoral marseillais à Corbières et dans le 7e arrondissement. "Mais attention, nous sommes là à titre personnel, cela ne met pas en jeu l'association", affirme un collègue du premier qui, lui aussi, déblaie le terrain pour Mennucci. Le petit groupe descend la pente jusqu'à la petite cité de La Paternelle. Dans un coin du tableau, la Méditerranée cligne en bleu. La vue est superbe et le lieu n'est pas choisi au hasard.

La cité est gérée par Marseille Habitat, une société d'économie mixte de la Ville. Les immeubles sont plutôt bien faits, de petite taille avec des terrasses et pas mal de végétation. En revanche, les espaces publics sont laissés à l'abandon. Dans un jardin, un mouton regarde passer la troupe, l'oeil impavide. Un peu plus loin, deux jeunes, visiblement guetteurs pour un réseau, jette également un oeil morne sur la troupe. Dans l'épicerie du quartier, Mohamed Bousselmania reprend son rôle avec conviction. Tandis que Patrick Mennucci joue le sien avec la même application : "Moi, maire de Marseille, jamais je ne laisserai un quartier, comme ça, à l'abandon. Ici, c'est la Ville, c'est au maire d'agir". Dans cette scène de campagne cent fois rejouée, l'épicière sait quel rôle est le sien : "Il faut faire quelque chose pour le terrain de sport, franchement, aujourd'hui, c'est un cimetière…"

L'étape suivante est une visite chez l'habitant. Là encore, rien n'a été laissé au hasard. La terrasse offre une vue imprenable et la dame qui reçoit est une bénévole associative dont la fille travaille chez Dunes. Quand on interroge un de ses collègues, celui-ci justifie son choix : "D'abord, on a embauché la fille parce qu'on connaissait le travail que faisait la mère à l'association Shebba. Ensuite, les gens ne veulent plus recevoir de politique chez eux, ils ont trop promis". Comme toujours dans ce type de déplacements, tout est millimétré : l'accueil chaleureux, les boissons en quantité qui attendent dans le frigo et les témoignages de sympathie. La mère de famille a quand même quelques questions politiques : "Si vous êtes élu, qui ça sera le maire de secteur ?". "Dans le 1/7? Ça sera Josette Sportiello…", répond l'impétrant. Ah, ici ? La tête de liste, ça sera Christophe Masse. Après, je ne sais pas s'il voudra être maire".

Ensuite, la voisine Ouarda vient mettre son grain de sel. Elle est la déléguée de la CGT chômeurs dans l'arrondissement. "J'ai pas peur de dire que j'ai voté Carlotti, dimanche dernier. C'est simple, je regarde qui est dans les manifs de la CGT et j'ai jamais vu Samia Ghali". Pas peur non plus de taper sur cette dernière à bras raccourcis : "Dans le bureau, à Berthelot [14e], les partisans de Samia Ghali m'ont attrapé par le bras et m'ont dit qu'il fallait voter pour elle. Mais à moi, personne me dit ce que je dois faire". En revanche, elle ne veut pas dire si elle connaissait ces personnes : "Je balance pas". Accoudé à la balustrade, Toufik Meguetouhnif rigole. Les élections, il connaît ça. "Je les ai toutes faites et j'ai toujours bien voté…" "Parfois plusieurs fois", enchaîne en rigolant Patrick Mennucci. "Ce n'est pas moi qui le dit", rétorque Toufik qui poursuit : "Même à Saint-Pierre, ça votait…". Tout le monde éclate de rire, s'embrasse et se dit à bientôt.

"Le bureau c'est bien le 1540 ?"

Fin de l'épisode La Paternelle, en voiture pour la cité du Castellas. Pas le temps d'attendre le bus. Le cortège arrive dans la cité. Le député Henri Jibrayel patiente devant le local de l'association de locataires. Ici, on est loin des petits immeubles de La Paternelle. La barre du Castellas fait face à la colline et coupe l'horizon en deux. Les habitants sont rares en ce début d'après-midi. Visiblement, le travail de rabattage n'a pas porté ses fruits. "Le bureau, c'est bien le 1540, ici ?, demande Patrick Mennucci. J'y ai présidé plusieurs scrutins". Avant de rejoindre le centre-ville, Patrick Mennucci avait choisi le nord comme terre d'élection. Avec Samia Ghali, ils ont longtemps tenté de grignoter – avec succès – le fief communiste des 15e et 16e arrondissements.

Comme la visite de quartier n'est pas très productive, l'équipe passe à l'étape finale qui consiste en un thé à la menthe chez l'habitante, en l'occurrence la belle-mère d'un militant socialiste qui a toujours soutenu Patrick Mennucci. Pourquoi ? "Je l'ai connu il y a 20 ans. Avec lui, on sait où on va. Il a un programme, il est préparé. Alors que Ghali ne fait que promettre". Assez vite, il finit par reconnaître que ce n'est pas la seule à jouer sur le donnant-donnant. "En campagne, les gens ne font plus rien gratuitement. Et puis si on enlève le clientélisme ici, ce n'est plus Marseille. Cela tient à la pauvreté, c'est sûr, et aux mentalités. Franchement, ça sera dur à changer"

Dans les étages, sa belle-mère reçoit avec thé et gâteaux arabes. Elle revendique "45 ans de vie au Castellas" et s'assure que tout le monde ait à manger et à boire. Patrick Mennucci en rajoute : "Vous êtes la plus ancienne habitante du Castellas du monde !". Lentement, la conversation s'étiole entre gâteaux sucrés et flashs qui crépitent. Dans le couloir, l'ancien candidat aux primaires Hafid Abdelkrim assume son ralliement : "Depuis le début j'ai fait ça pour ça. J'ai attendu qu'un candidat m'appelle et le seul à le faire, ça a été Patrick". 

Du coup, il fait le boulot et frappe dur : "Les Marseillais du Sud ne sont pas prêts à voter pour une beurette. Dimanche, c'est l'élection municipale qui se joue. Si elle passe, c'est le FN qui monte et l'UMP qui gagne à la fin". Un discours que l'on entend partout et qui finit par se résumer par une équation Ghali = FN pas très rassurante. Comme si, la candidate était le seul sujet, même lors d'une visite de son adversaire.

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Commentaires

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  1. nour nour

    Patrick Mennucci est le seul capable de:

    1- recoller les morceaux à gauche après la primaire
    2- décramponner Gaudin de la mairie.

    tout le reste n’est qu’agitation stérile!

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  2. nour nour

    tiens , marsactu censure mes commentaires pour la deuxième fois.
    les trolls qui vous accusent de mennuccisme vous ont donné des complexes?

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  3. Pauvre Marseille Pauvre Marseille

    Masse tête de liste dans le 13/14ème une énième défaite à l’horizon et une victoire offerte au FN !!!! Cela fait bien 10 ans qu’il n’a plus gagné aucune élection va falloir qu’il le comprenne une fois pour toute. Et le plus ridicule est que dans chacune de ses défaites il voit une victoire.

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  4. killer13 killer13

    et tout ça pour savoir qui vas perdre face a Gaudin ! ! ! afligeant ! ! !

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  5. Anonyme Anonyme

    Que retenir dans cet article si ce n’est deux phrases :
    – celle où PM et Toufik de gargarisent des votes avec de fausses cartes (faisant même voter les morts du cimetière Saint Pierre),, pratique semble-t-il très en vogue depuis toujours au PS local
    – la reconnaissance du caractère inévitable par PM du vote clientéliste (“franchement ce sera sur à changer”) alors que ses illuminati accusent justement sa rivale de faire la même chose !
    Consternant …

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  6. Anonyme Anonyme

    Ce récit ne m’a pas convaincu de voter pour Mennucci
    J’aime les choses et les faits vrais et pas préparés et ni phrases apprises par cœur et ce représentant de Mennucci M.B. qui jure que .. et qui casse du Ghali ( même si je n’ai pas voté pour elle ! ) me déplait ! Et quand on parle de faire voter les morts ??.. cela ne doit pas viser systématiquement S.G. et si Mennucci n’a pas l’air surpris alors que cela a du se faire même au niveau de la droite ?? why not ? pourquoi n’a t il pas dénoncé lui même ces manœuvres ou dérives bien auparavant ..

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  7. Anonyme Anonyme

    Dès qu’on aborde un sujet sur mr Mennucci .. vous bloquez hard !
    Ce que je réprouve seulement c’est cette pseudo proximité avec les habitants des quartiers nord et cette façon d’agrémenter le voyage au max alors que mr Mennucci devrait aller dans les petites rues misérables du 15ème des quartiers nord d’emblée sans préparer son parcours avec des collègues immigrés d’ origine bien implantés et amis ! tandis que Samia , elle , elle va partout et pas dans les quartiers choisis et je rajouterai que j’ai le droit de le dire car j’ai choisi Mennucci pour le SEUL argument que voici : la lutte CONTRE le CLIENTELISME de FO surtout !! mais là qu’est ce qu’il fait ce matin ou hier matin .. du clientélisme aussi .. et je n’approuve pas ! ai je le droit de le dire et/ ou le redire ..

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  8. Anonyme Anonyme

    Le fond de cet article est en effet loin d’être tendre avec Mennucci. Qui peut surtout croire que celui-ci mettrait un terme au clientélisme (mais lequel d’ailleurs : celui de la mairie centrale , de la mairie de secteur ? du conseil général ? du conseil régional ? de la communauté urbaine ?) alors que tous les éléments de cet article font penser le contraire (le parti fait voter les morts de Saint Pierre, léquipe se rend chez des soutiens d’association subventionnées etc), et ce sans parler de l’affaire Benmarnia révélée par Le Point et Marsactu ou de la rémunération de sa jeune compagne par sa mairie de secteur ?!
    Cela ne donne pas envie d’aller voter dimanche, et surtout de donner un euro au PS …
    Quand on monte au cocotier, il vaut mieux avoir les fesses propres !

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  9. Mandrin Mandrin

    Pas de nouvelles d'”Electeur du 8″, à les moralistes comme Tartuffe, ils se portent là

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  10. Marseillois Marseillois

    Non mais allo ! Il faut être réaliste : si Samia Ghali remporte les primaires, ça va être un déchaînement de la droite et de l’extrême droite contre elle, ambiance à vomir assurée. Mennucci est le seul qui puisse battre Gaudin et sa clique, point barre. Espérons qu’ils ne vont pas envoyer les bataillons FO voter Ghali. Et ils sont forts eux aussi en covoiturage, avec les personnes âgées ramassées par cars entiers dans les maisons de retraite comme s’en vantait Renaud Muselier …

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  11. Trotinnette Trotinnette

    L’élection de Mars se joue effectivement dimanche !
    J’appelle tous les électeurs de droite à voter Ghali après-demain.
    On s’est déjà arrangés. Je reste à la mairie et Jeanono au CG…

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  12. Belle_de_mai Belle_de_mai

    Quelle analyse politique bidon !!!! Mennucci a afit en sorte d’arriver second pour pouvoir se voir rallier par les perdants et s assurer un maximum de votes au second tour. Sachant que même dimanche dernier certains de ses militants se sont vus donner comme consigne de voter Samia Ghali. Du coup elle va se faire fendre comme une bûche et le bûcheron Mennucci va partir la fleur au fusil contre Gaudin avec qui il a deja négocier de ne pas prendre la mairie. Ensuite il va prendre la fédé et il va mettre un terme à l’ère Guérini…… Et oui il a mal joué son coup Monsieur Frère !!!!!!

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  13. Anonyme Anonyme

    Marseille est imprenable en l’état!
    Le 6/8 à droite. Le 4/5 à droite. Le 9/10 à droite. Le 11/12 à droite.
    Le 1/7 est perdable si Mennucci prend la grosse tête et le croit acquis.
    Le 13/14 peut basculer du côté obscur.
    Le 2/3… mystère si c’est Mennucci…
    Le 15/16 est le seul secteur qui soit sûr.
    Mennucci et Ghali ne peuvent pas l’ignorer.
    Peu importe le résultat de la Primaire demain, le grand gagnant c’est Gaudin.
    Tout ça pour ça?

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  14. Anonyme Anonyme

    Moi Gaudin et sa bande Ras le … Mennucci il a déjà un nom d’affaire . . Ghali un coté Arlette Laguiller, des idées super démocratiques, provoque comme il faut mais … Elle sera massacrée il y a trop de magouille et d’intérêt cachés ici.
    Elle est trop puriste et honnête pour être “couvert” au dessus.
    Comme disait Coluche “la droite est acheté par l’argent et la gauche est à jeter par la fenêtre . . .”
    Ah Coluche comme tu nous manques !

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  15. De la Marsiale De la Marsiale

    Harlem Désir… Aaah ! Elle a aussi été “proche” de lui…?

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  16. De la Marsiale De la Marsiale

    Et Guerini..??

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