Métropole : le grand recasage des présidents de conseil de territoire

Actualité
par Jean-Marie Leforestier & Marie Lagache
le 30 Juin 2022
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Avec la suppression des conseils de territoire le 1er juillet, les six ex-présidents perdent les fonctions liées à cette institution. Heureusement pour eux, la loi 3DS a prévu une bouée de sauvetage qui leur permettra de conserver les mêmes indemnités.

La dernière séance du conseil de territoire Marseille-Provence le 28 juin 2022. (Photo : ML)
La dernière séance du conseil de territoire Marseille-Provence le 28 juin 2022. (Photo : ML)

La dernière séance du conseil de territoire Marseille-Provence le 28 juin 2022. (Photo : ML)

On peut voir son bateau couler mais garder ses galons de commandant. Après avoir enterré les conseils de territoire en ce début de semaine, la métropole s’attelle à recaser leurs présidents. Ce n’est pas une faveur de Martine Vassal mais plutôt une fleur du législateur : la loi 3DS a prévu qu’ils restent vice-présidents de la métropole jusqu’en 2026. Jusqu’ici, ce titre était honorifique et lié à leurs statuts au sein des conseils de territoire. Une manière de ne pas les rétrograder dans la hiérarchie et de permettre un maintien de leur indemnité de 2 139,16 euros bruts par mois.

Mais Martine Vassal n’a pas souhaité les laisser sans sphère de compétences. “Ils auront de nouvelles délégations”, assurait il y a quelques jours à Marsactu la présidente (divers droite) de la métropole. Ce jeudi, le maire de Gémenos Roland Giberti, celui de Cadolive Serge Perrotino, celui d’Istres François Bernardini, leurs homologues salonais Nicolas Isnard et martégal Gaby Charroux, ainsi que l’adjoint aixois Gérard Bramoullé se verront officiellement dotés d’une nouvelle feuille de route et du portefeuille qui l’accompagne.

De nouvelles compétences liées aux territoires

Sur le papier, plusieurs domaines sont à ce jour orphelins, dont certains tout sauf anodins à l’image de l’urbanisme… Mais les désormais ex-présidents de conseil de territoire n’obtiendront pas ces compétences-clés. Elles seront réservées aux futurs 1er et 5e vice-présidents qui seront nommés à l’automne.

Ils héritent plutôt de postes en rapport avec leur territoire. Selon nos informations, Gaby Charroux se chargera d’un dossier sur l’économie du cinéma, dont il a fait un axe de développement pour sa ville, et François Bernardini de l’aéronautique et de la pétrochimie. Roland Giberti, dont la commune est membre de la régie publique de l’eau du Garlaban, obtient pour sa part la délégation de l’eau et l’assainissement. Serge Perrotino récupère les relations institutionnelles, Nicolas Isnard la transition énergétique et Gérard Bramoullé, très en froid avec Martine Vassal, la protection du patrimoine. Protégés par la loi, ceux-ci sont à présent assurés de conserver leurs positions et leur indemnité jusqu’aux élections de 2026.

Les vice-présidents de conseil de territoire ne bénéficient pas de ce sauvetage (pour l’instant)
Les autres élus qui peuvent s’inquiéter de la suppression des conseils de territoire sont les anciens vice-présidents de ces institutions enterrées. Leur statut leur permettait de chapeauter des dossiers précis et de bénéficier d’une indemnité plus importante que celle accordée à un simple conseiller territorial. Mais, contrairement aux ex-présidents, la loi 3DS ne leur a pas dessiné un avenir tout tracé. Si leur poste, et ses avantages, disparaissent vendredi 1er juillet, certains espèrent obtenir la gestion de dossiers à l’échelon métropolitain. Mais cette-fois ci, cela dépendra de la bonne volonté de la métropole.

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Jean-Marie Leforestier
Journaliste | jm.leforestier@marsactu.fr
Marie Lagache
marie.lagache@marsactu.fr

Commentaires

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  1. Alceste. Alceste.

    A la lecture ce cet article je suis hilare de la facon dont les “ex” de Martine sont traités suivant leurs compétences non pas supposées, mais imaginées .
    Et pendant ce temps, malheureusement des éléments vitaux restent en déshérence,alors que ces “ex” ont des savoir faire régionalement et unanimement reconnu.Ainsi les boules,la contrée,la sieste,le fifre,le tombé du camion et la bouillabaisse comparative n’auront pas de vice présidence. Là j’aurais compris des indemnités à presque 3000 euros par mois pendant trois ou quatre années.L’excés de fly à se faire péter l’embouligue mérite un traitement de faveur.Mais Bernardini à l’aéroplane et Bramoulle au patrimoine trop bon !

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  2. chouze chouze

    Qu ils se recasent par leur propres moyens.

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  3. ruedelapaixmarcelpaul ruedelapaixmarcelpaul

    Rien ne se perd, rien, ne se crée, tout se transforme.

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  4. MarsKaa MarsKaa

    Ah ben nous voilà rassurés ! Nous ne perdons pas ces gens indispensables, et ils pourront toujours nous faire beneficier de leurs compétences inégalées !
    Mais n’y aurait-il pas conflit d’intérêt quand, à l’échelle de la métropole, on est chargé d’un domaine qui intéresse plus particulièrement sa commune ?

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  5. Patafanari Patafanari

    Aucun talent ne se perd. Aucun parent ne se pèle.

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  6. barbapapa barbapapa

    En publiant de telle infos, vous avez prévu les sacs à vomis ?

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  7. jemamo13 jemamo13

    Il serait utile de faire un bilan des sommes englouties par Bernardini pour un pole aéronautique quasiment vide. Les pollueurs du tour de l’étang vont être peinard avec lui.

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  8. MM13 MM13

    Quatre ans à 2139,16€ représentent environ 100 000€ pour un travail qui d’évidence a été attribué à chacun uniquement pour justifier ce paiement. C’est la loi mais elle est injuste. D’autant que les gens concernés sont des élus qui perçoivent d’autres indemnités. Cet argent public généreusement distribué aurait pu être utilisé pour ceux qui sont en grande difficulté et qui en ont le plus grand besoin.

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  9. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Bramoullé, 77 ans, ancien prof d’université, bénéficie certainement d’une pension indigne pour s’accrocher ainsi jusqu’à ses 81 ans à une sinécure rémunérée par l’argent du contribuable.

    Il faut foutre dehors les politiciens lors de leur 70ème anniversaire. C’est le sort des salariés lambda, il n’y a pas de raison pour que les politiciens professionnels soient traités différemment. S’ils veulent s’occuper, de nombreuses associations recherchent des compétences. Bénévoles, bien sûr.

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    • Alceste. Alceste.

      Ah oui Bramoulle aux restos du coeur.
      Je me le suis tapé étudiant à Aix , j’avais d’excellentes notes,je ne vais pas m’en plaindre,mais le personnage croquignolet à souhait déjà à l’époque , il y a 40 ans.
      Alors Bramoulle,servant la soupe aux réfugiés,sans papiers et autres personnes en difficultés sur le Cours Mirabeau, je payerai pour voir cela.

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  10. Be.mc Be.mc

    Il faut le dire aux jeunes, il n’y a que la politique qui rapporte autant sans trop travailler !

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