Métro de nuit, métro "flashy"

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le 8 Avr 2013
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Métro de nuit, métro "flashy"
Métro de nuit, métro "flashy"

Métro de nuit, métro "flashy"

Non, les leds lumineuses qui ornent désormais les stations de métro Joliette, Saint-Charles ou Castellane ne sont pas des restes de la soirée de folie dans le métro annoncée le 1er avril. Rose fluo, vert pomme ou bleu vif ont investi les couloirs de six stations de métro, bien loin de la lumière jaunâtre traditionnelle qui donne à tous un teint blême. Un dispositif qui sied au président de Marseille Provence Métropole Eugène Caselli et au président de la RTM Karim Zeribi, arrivés bras dessus dessous par l'escalator de la station Joliette. Quant aux usagers du métro, ils ne semblent pas perturbés par le changement esthétique.

Ligne 1 cyan, ligne 2 magenta

"Nous visitons une station relookée", commence Eugène Caselli, sous le regard bienveillant d'une floppée d'élus socialistes présents dont Sylvie Andrieux, tout sourire, dont c'était la première sortie en tant qu'élue communautaire après son procès pour détournement de fonds publics. "Le flashy est à la mode", ajoute le président Caselli, devant une fresque colorée élaborée par Alain Jaubert et inspirée par l'univers maritime. Sur les quais, des petites lampes rappellent les guirlandes colorées des kermesses enfantines.

Pour ce dispositif, réalisé par une entreprise de la Penne-sur-Huveaune – Côté Lumière – est composé de filtres couleurs, de leds changeantes et d'une centaine de projecteurs qui agrémentent les murs de silhouettes d'animaux, de bateaux ou de voyageurs selon qu'on est à Longchamp, à la Joliette ou à Saint-Charles. La RTM se félicite également du fait que ce procédé ne consomme pas plus que les lumières normales. Au contraire, on vante la durée de vie supérieure des nouvelles lampes. "Nous n'avions pas les moyens d'engager des sommes colossales pour rénover", explique Karim Zeribi, qui admet qu'il était important de "rendre les stations plus attractives". Et l'attractivité vaut son pesant de leds à l'heure où il faut inciter les noctambules à utiliser le métro après des années d'abstinence forcée. 

Et 2014 ?

Et après avoir traîné des pieds pour ouvrir le métro la nuit tous les jours de la semaine, à l'automne, le président Caselli est désormais un fervent partisan de la mesure. Il y croit même si les rames sont vides après 23 heures : "Il y aura un public pour cela, explique t-il, Les Marseillais vont s'approprier ces nouveaux horaires". Ce n'est pas son voisin Karim Zeribi qui va tempérer ces espoirs. "C'était nécessaire, selon le président de la RTM. A la fin de l'année, les taux de fréquentation seront tels que nous serons obligés de prolonger le dispositif". Il en a profité pour rappeler le coût de cette mesure, 1,5 million d'euros. Auxquels s'ajoutent 1,2 million d'euros pour le renforcement du service de bus la nuit. "Ne tirez pas de conclusions trop hâtives, se défend-t-il, on ne peut pas juger de la fréquentation trois jours après la mise en place des nouveaux horaires. Quand on fait l'analyse d'une telle mesure, il faut au moins attendre quelques mois".

Petit message à l'adresse du journaliste de la Provence qui, dans un papier récent évoquait le chiffre de 3000 utilisateurs par soir pour le métro. "Je reste convaincu qu'à cette nouvelle offre répondra une demande", affirme le président de la RTM dans un retournement peu classique de la loi de l'offre et la demande. Le temps est compté car la disposition n'est aujourd'hui qu'une expérimentation valable le temps d'une capitale culturelle. Quant à sa prolongation au-delà de 2013, Karim Zeribi est affirmatif : "Je peux vous le dire : ça se fera". Le député européen connaît son agenda : après 2013, il y a 2014 et les élections municipales à l'horizon. Redevenir l'exception française en fermant son réseau les trois-quarts de la semaine  à l'heure du marchand de sable ne ferait pas très moderne même en mode flashy.

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Commentaires

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  1. Céhère Céhère

    Le retournement de la loi de l’offre et de la demande peut être valable pour les transports.
    La faiblesse du réseau Marseillais (une fois que les bus sont arrêtés, il ne reste plus grand chose) me semble toutefois être un gros frein.

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  2. Electeur du 8e Electeur du 8e

    Pourquoi parler de “retournement peu classique de la loi de l’offre et la demande” ? On voit tous les jours que l’offre crée la demande, sinon aucun produit nouveau ne survivrait (même pas la presse internet !)…

    Pour que les Marseillais aient envie de prendre le métro le soir, il faut en effet déjà qu’il fonctionne… non seulement pour l’aller, mais aussi pour le retour – ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent, où les noctambules ne pouvaient compter que sur la bagnole.

    Donc wait (un peu plus que trois jours) and see…

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  3. Fabien Fabien

    La stimulation de la demande par l’offre, ça existe, et c’est encore plus simple quand l’offre correspond à un besoin (ici : le transport)

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  4. cameleon cameleon

    il faut un peu de temps mais la fréquentation va suivre progressivement !! C’est évident sans offre, il n’y a pas de demandes mais forcément on change pas en 3 jours une habitude de 30 ans de sortir uniquement en voiture le soir !!! On se plaignait sans cesse des fermetures à 21h puis 23h en semaine, donc comment ne pas en profiter maintenant qu’on passe à 1h du mat’ !!!??? Sans oublier que le TRAM fonctionne déjà depuis son ouverture en 2007 à cet horaire tardif. Donc soyons patients et PRENONS LE METRO NOCTURNE en nombre, en groupe, ça donnera envie !! C’est un acte citoyen !!

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  5. Libertysurf Libertysurf

    Quel papier compliqué ! Tout ça pour ne pas dire franchement que c’est une bonne décision…
    Parce que c’est Caselli qui l’a prise…LOL

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  6. athe athe

    Le problème est qu’il y a très peux de stations hors du hypercentre – une dizaine peut-être. Et le temps qu’il faut pour ne serait-ce que rejoindre la prochaine station métro est tout simplement prohibitif.

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  7. Philippe Philippe

    Visiblement vous n’avez pas écouté en sciences Eco chère Clémentine. La loi de l’offre et de la demande est à double sans, il n’est dit nulle part que l’une précède l’autre !
    Par exemple si on OFFRAIT des belles pistes cyclables à Marseille, le nombre de cycliste augmenterait mécaniquement. Mais la CUMPM, qui comprend la loi O/D aussi bien que vous, prétend précisément qu’il n’y a pas de demande pour ne rien faire.
    donc, félicitons-nous en effet pour le métro…

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  8. Anonyme Anonyme

    M^me si elle est forcément contredite ( la vérité existe t’elle ?) , la loi dite de Jean Baptiste Say ( c’est l’offre qui crée la demande) est un des principes de base des sciences économiques.
    Il est toujours possible de rectifier la formulation employée dans l’article de Marsactu ( journal de qualité) car elle est erronée….
    Bonne journée.

    http://www.economie.gouv.fr/facileco/jean-baptiste-say

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  9. silvano silvano

    En tout cas, cette ouverture du métro en nocturne c’est quand même l’arbre qui cache la forêt ! Rares sont ceux qui pourront aller au resto, ciné (ect…) avec l’offre proposée par le réseau métro/tramway actuelle. Les élus peuvent faire les fanfarons devant les stations “flashy”, il n’en demeure pas moins que Marseille a un réseau de Transport en commun d’un autre âge…. résultat c’est la championne toute catégorie des embouteillages !

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  10. Anonymous13 Anonymous13

    Pour que les marseillais sortent en centre ville et prennent le métro, il faudrait déjà que le centre ville donne envie de sortir… et il faudrait aussi que la sécurité et la fréquentation soient meilleures. Donc non monsieur ZERIBI on ne peut pas inverser à Marseille en quelques mois le principe de la demande qui attend l’offre par l’offre qui attend la demande. Qui a envie de se balader en ville aujourd’hui la nuit ? pas grand monde. Les raisons prioritaires, ce n’est pas l’offre des transports. ça c’est de la démagogie.

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