Martine Vassal (LR) rejoint “le capitaine” Macron mais veut garder ses alliés locaux

Actualité
le 4 Mar 2022
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La présidente de la métropole et du département a choisi l'hommage à l'Ukraine dans l'hémicycle du conseil municipal pour annoncer son ralliement au président de la République.

Martine Vassal (LR) rejoint “le capitaine” Macron mais veut garder ses alliés locaux
Martine Vassal (LR) rejoint “le capitaine” Macron mais veut garder ses alliés locaux

Martine Vassal (LR) rejoint “le capitaine” Macron mais veut garder ses alliés locaux

Quoiqu’en dise l’intéressée, le ralliement se mijotait depuis plusieurs mois mais son annonce est intervenue dans une séquence inattendue. Alors que Benoît Payan invite les principaux leaders politiques du conseil municipal ce vendredi 4 mars à exprimer avec solennité leur soutien aux Ukrainiens, Martine Vassal a choisi ce moment pour officialiser son soutien au Président de la République en vue d’un nouveau mandat. “On ne change pas de capitaine dans la tempête, on ne change pas Winston Churchill pendant la Seconde Guerre mondiale”, a expliqué la présidente du département et de la métropole, suscitant quelques applaudissements chez les élus qui, avant elle, ont fait le choix de soutenir Emmanuel Macron pour cette présidentielle. Dans le même moment, quelques élus de droite, qui avaient été prévenus seulement quelques minutes auparavant, quittent l’hémicycle.

Lors d’une conférence de presse tenue juste après cette annonce, Martine Vassal dresse les conséquences de ce choix. Elle démissionne de son poste de secrétaire départementale du parti Les Républicains, sorte de préfète du parti nommé par le siège national, sans rallier d’autre parti. Elle laisse ainsi la fédération LR étêtée puisqu’elle n’avait déjà plus de président depuis le départ du président de région Renaud Muselier, lui aussi soutien d’Emmanuel Macron. “Martine Vassal n’est de fait plus membre de notre famille politique”, a réagi la direction nationale de LR citée par BFM TV.

“Il aime notre territoire, il l’a prouvé, il ne nous a pas oubliés pendant ces périodes de pandémie, de guerre. Nous allons avoir des écoles transformées, des transports transformés, des logements, de la sécurité pour tous, de la culture pour tous. Le plan grand Marseille, c’est quelque chose que l’on attendait depuis des années”, complète l’intéressée pour justifier son ralliement. En tant que présidente de la métropole, elle pourra ainsi bénéficier d’un milliard d’investissement dans son plan de déplacement urbain dont 75 % doivent aujourd’hui être remboursés.

“Je ne veux pas rentrer en guerre pour ça”

Dans les hémicycles locaux qu’elle préside, Martine Vassal entend réussir à préserver l’unité autour d’elle, persuadée qu’elle est encore aujourd’hui, indique un de ses proches, “le plus petit dénominateur commun” de ces assemblées. Peu après son annonce, elle prenait le café à deux pas de l’hémicycle de Bargemon avec plusieurs élus de son parti d’origine dont les candidates aux législatives Sabine Bernasconi et Solange Biaggi. Parmi les autres élus qui ne font pas le même choix qu’elle et restent à LR, plusieurs semblent en effet faire peu de cas de son ralliement national. Dans l’hémicycle, l’hommage à son action politique par la présidente de groupe LR Catherine Pila a été remarqué. “Aujourd’hui, je ne veux pas rentrer en guerre pour ça. C’est pas la peine de créer une autre crise politique sur la métropole et le département”, juge Didier Réault, vice-président dans les deux institutions pilotées par Martine Vassal.

Mais d’autres pourraient bien être tentés de faire payer à Martine Vassal ses choix. Cela concerne notamment la frange la plus à droite du parti, réunie autour des parlementaires Guy Teissier et Valérie Boyer. Secrétaire général adjoint du parti Les Républicains, le jeune vice-président de la région Ludovic Perney a quant à lui dénoncé “une trahison”. La fronde serait toutefois limitée car les majorités de Martine Vassal dépassent déjà largement le cadre du seul LR pour accueillir des élus ralliés depuis bien plus longtemps au camp macroniste.

L’attelage devrait donc tenir encore un temps, jusqu’au premier tour de la présidentielle, une date butoir au-delà de laquelle Martine Vassal a refusé de se projeter. Pourtant, aux législatives de juin, elle pourrait cette fois être obligée de trancher entre ses nouveaux et ses anciens amis.

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Commentaires

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  1. MarsKaa MarsKaa

    Merci pour cet état des lieux précis et limpide !

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  2. julijo julijo

    ….”aux législatives de juin, elle pourrait cette fois être obligée de trancher entre ses nouveaux et ses anciens amis.”
    meuh non, pas obligée, son sens aigu de la politique, mainte fois prouvé lui permettra de “girouetter” facilement !
    mais ça promet d’être amusant et consternant pour ses électeurs !

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  3. petitvelo petitvelo

    Ayant récemment découvert le film Churchill, et sa farouche opposition au débarquement en Normandie, la référence n’est finalement pas si flatteuse pour M Macron.

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  4. PierreLP PierreLP

    LR ça veut dire “les rats” ? Ceux qui quittent le navire ?

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  5. Alceste. Alceste.

    Martine avec sa dernière intervention au profit d’Emmanuel Macron , vient de nous révéler un nouveau talent de sa personnalité. Après une carrière bien remplie d’équilibriste politique , là elle vient de lancer se dans celle de contortionniste , activité remarquable du cirque qu’est la politique dans notre belle région. Ainsi sa spécialité première étant le grand écart , elle tente en ce moment une nouvelle figure celle de faire passer son bras derrière la tête, puis par-dessus son épaule , mais ce dernier exercice porte dans son nom même un risque, en effet cette figure s’appelle la dislocation.
    M

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  6. Richard Mouren Richard Mouren

    Merveilleux le concept: Martine comme plus petit dénominateur commun des assemblées locales. Bedos aurait adôôôôré

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Ça donne une idée de l’aura de la reine de Provence auprès des maires. Son seul atout, c’est le chéquier départemental, et ni sa vision ni son charisme. C’est peu.

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  7. Alceste. Alceste.

    Cher 8 e , il y a quelques temps vous avez évoqué un appel à candidature de la part du département ou de la métropole auprès de la population afin de participer à une assemblée consultative dans le but d’apporter a nos élus un éclairage citoyen ( j’adore cette expression). Vous nous aviez trés gentiment indiqué le lien, et en en effet j’ai postulé, pour voir. J’ai donc envoyé mon CV , mes motivations. J’ai été retenu.
    Un cabinet de recrutement ( a quel coût d’illeurs?) m’a contacté par téléphone en m’indiquant que j’avais été sélectionné, quelques questions, quelques demandes de précisions, enfin bref.
    Mais là où cela devient cocasse , c’est que le dit cabinet m’a demandé si j’avais quelques éclaircissements à demander. J’ai répondu par l’affirmative, en souhaitant savoir si les gens qui avaient été retenus pouvaient vraiment intervenir ou si cela était pour faire le nombre ?
    Je n’ai jamais été rappelé!

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