Marseille, les mondes virtuels et Louise Bourgoin irréelle

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le 15 Juil 2010
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Marseille, les mondes virtuels et Louise Bourgoin irréelle
Marseille, les mondes virtuels et Louise Bourgoin irréelle

Marseille, les mondes virtuels et Louise Bourgoin irréelle

Déconcertant. Le film L’autre monde, qui nous balade entre le soleil de Marseille et l’atmosphère lugubre d’un jeu en ligne, semble vouloir échapper à tous les classements. Le pitch : « c’est l’été dans le Sud de la France. Gaspard est un adolescent heureux qui partage son temps entre ses amis et sa copine, Marion. Mais Gaspard va rencontrer Audrey et sa vie va basculer. Car Audrey est belle, sombre et double. Sur un jeu en réseau elle se fait appeler Sam et cherche un partenaire pour mourir. Pour tenter de l’approcher Gaspard se crée lui aussi un avatar, Gordon, et part la retrouver dans Black Hole. »

La tentation est grande d’y voir une illustration « des dérives du monde virtuel« , comme le fait Le Point. D’autant plus qu’elle colle avec les clichés sur ces dangereux blogs et addictifs MMORPG. Le tout sur le thème porteurs pour parents angoissés de l’inconscience des adolescents. Mais, « même s’il montre comment un jeune homme compromet son avenir sentimental et social en se déconnectant de la réalité, L’Autre Monde n’est pas une condamnation de la culture adolescente« , estime Le Monde. Il vaut mieux : les principaux intéressés sont toujours prompts à brocarder les gros sabots des « adultes » qui tentent de comprendre leurs hobbies (il n’y a qu’à voir comment le reportage de Télématin sur les dangers du « Meuporg » a suscité l’hilarité sur le net).

Tommettes, calanques et quartiers Sud

Parmi la masse de (plutôt mauvaises) critiques, Libération confirme cette impression : « bien malin celui qui affirmera que le sujet de l’Autre Monde, c’est ceci (l’adolescence) ou cela (la virtualité), et patati (le suicide), et patata (la solitude moderne). » En évitant d’en faire des caisses sur tel ou tel point, le réalisateur Gilles Marchand se contente de raconter une histoire, mieux, de suivre ses personnages. Ajoutez le décor familier pour un Marseillais des rues en pente du centre-ville et de ses escaliers en tommettes, des plongeons dans la Grande Bleue à la calanque des Pierres Tombées et des tranquilles zones pavillonnaires des quartiers Sud, et vous obtenez une atmosphère réaliste, presque banale.

Revers de la médaille, souligné par Le Point : « le cinéaste semble hésiter entre plusieurs voies – fantastique, film pour ados, thriller psychologique – et la fiction souffre de cette indécision. » Bref, le côté déconcertant peu se muer en arrière goût d’inachevé. On regrettera aussi la naïveté un peu plombée de Gaspard et quelques coïncidences bien pratiques pour le scénario mais peu crédibles (comme quand un pote de Gaspard va faire le plein de shit dans une cité, et que ce dernier y retrouve la fragile femme fatale campée par Louise Bourgoin).

Le feu Louise Bourgoin et la glace Pauline Etienne

L’avantage : on peut combler les quelques lenteurs en tentant de reconnaître où les personnages se trouvent. Ou pour les amateurs de belle chair, avec Louise Bourgoin en blonde peroxydée pas pudique pour un sou. Mais pas forcément gratuitement, comme dans la scène où, avec une lumière bleutée qui ajoute une touche irréelle de fantastique, elle envoûte Gaspard et ses compères en rentrant lentement dans une piscine dans le plus simple appareil.

Les amateurs de beau jeu retiendront eux Pauline Etienne, moins flamboyante mais toujours très juste en copine idéale sympa bien qu’ennuyeuse de Gaspard. Elle semble d’ailleurs aimer la région puisqu’elle faisait déjà des aller-retours entre Marseille et la prison de Luynes dans Qu’un seuil tienne et les autres suivront (2009). Un rôle qui avait valu à la jeune actrice belge un nomination comme Meilleur espoir féminin aux Césars. C’est peut-être cette alliance qui a convaincu 660 coproducteurs d’investir au total plus de 50 000 euros sur le site Touscoprod.

Un lien La fiche du film, sur Allo Ciné

Un lien La génèse du film, sur le site Touscoprod

Un lien La bio de Pauline Etienne sur Wikipedia

Un lien L’un des nombreux sites ironiques sur le « Meuporg »

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