Mais au fait, ils font grève pour quoi à la RTM ?

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le 4 Déc 2013
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Mais au fait, ils font grève pour quoi à la RTM ?
Mais au fait, ils font grève pour quoi à la RTM ?

Mais au fait, ils font grève pour quoi à la RTM ?

"La grève n'appartient plus à aucun syndicat. Ce sont les traminots qui se battent", explique David Gimenes, délégué du personnel CGT, entouré d'une dizaine de ces conducteurs de bus et de tramways. Boulevard de Sévigné,  le long du dépôt de bus de Bougainville, les grévistes ont allumé un feu au milieu de la route et ont installé des palettes pour la barrer. Quelques voitures peuvent quand même passer, au pas. 

Ils sont à peu près une cinquantaine à se rassembler autour du barbecue allumé pour l'occasion. Certains tiennent cette buvette de fortune, à quelques pas de l'entrée d'un hangar de la régie des transports. "C'est pas nous qui prenons les Marseillais en otages, c'est le patron, martèle un conducteur. On est les premiers pénalisés par la grève". "Mais plus qu'une simple grève, c'est une lutte idéologique qu'on mène", ajoute David Gimenes. Une lutte contre le retrait de leurs acquis sociaux et pour la reconnaissance de la pénibilité de leur travail. 

Trois revendications et une revalorisation salariale

Richard conduit chaque jour le bus 26. Il travaille à la RTM depuis une dizaine d'années. Avant, il était routier. "Il m'arrivait de faire 35 heures en trois jours. Mais à côté de conducteur de bus, ce n'était pas un métier pénible." Lui-même utilisateur du réseau de transports depuis son enfance, il comprend l'exaspération des utilisateurs. "Moi aussi j'en ai vécu des grèves quand j'étais plus jeune. Et je râlais contre les conducteurs en disant « Ils sont au chaud toute la journée assis dans un bus, de quoi ils se plaignent ? ». Mais maintenant que je fais ce métier, je comprends". Les difficultés de leur travail, ils les ressentent tous les jours entre le manque de moyens dans des quartiers "délaissés", "l'agressivité" des voyageurs, "l'absence de police", "le stationnement anarchique"… Le tout mêlé aux problèmes inhérents à des bus parfois usés, notamment au niveau des sièges, ce qui a valu à Richard une hernie discale, "dont je me serais bien passé", lâche-t-il.

Autre négociation que la CGT veux entamer avec la direction : la fusion des primes de "non-accident" et "conduite-recette" (prime créée lorsque les poinçonneurs ont quitté les bus passant le relais aux conducteurs) ainsi que leur revalorisation. De même, ils souhaitent une revalorisation salariale par la création d'une prime accordée pour le travail du samedi dont le montant n'est pas encore fixé par le syndicat. 

Mais leur combat le plus important, celui qui a d'ailleurs déclenché la grève selon eux, c'est la suppression de deux jours de congés hors période, un acquis social qu'ils ne sont pas prêts à perdre. Pour faire simple, comme tous les salariés, les traminots ont aujourd'hui droit au minimum à cinq semaines de vacances par an : une en période hivernale et quatre l'été (période qui s'étale du 1er juin au 31 octobre). Un salarié peut fractionner ses congés et ainsi garder quelques jours hors période. Dans ce cas, et s'il garde au minimum six jours, il a droit à deux jours supplémentaires de congé. Par un accord passé de longue date, les salariés de la RTM bénéficient de ces deux jours bonus dans tous les cas.

"On ne discute pas sous la menace"

En conférence de presse ce mercredi matin, Pierre Reboud, directeur général de la RTM, a indiqué vouloir s'en tenir au strict cadre légal. "Nous sommes prêts à discuter", tempère-t-il toutefois. Et d'ajouter qu'"il est de règle à la RTM que l'on ne discute pas sous la menace", exigeant ainsi de la CGT de cesser le mouvement de grève avant d'entamer la moindre discussion. "Sur la question salariale, il n'y aura aucune négociation", insiste le directeur. "Les négociations annuelles salariales ont été signées par tous les syndicats". Cela a abouti à une revalorisation "de plus de 3%, soit une augmentation six fois supérieure à l'indice des prix qui a augmenté de 0,5%."  

 

 

Mais pour ce qui est de la pénibilité, la discussion est possible, même si Pierre Reboud soutient que le métier de conducteur ne remplit pas les conditions pour entrer dans le cadre juridique. "À la RTM, historiquement, des mesures prises avaient pour but de diminuer la pression du travail", explique-t-il citant en exemple un temps de travail de 33 heures par semaine ou des limites de temps de travail quotidien. Des accords intergénérationnels pour soulager les salariés qui approchent de la retraite pourraient être pris, avant la fin de l'année. 

Des cadres de la direction ont rencontré les délégués syndicaux ce matin à la suite de la conférence de presse pour leur proposer une rencontre ultérieure. "C'est un premier pas" pour Samy, l'un des délégués qui ne souhaite pas donner son nom. "Mais ce n'est qu'un effet d'annonce", insiste le syndicaliste qui attend plus qu'un simple calendrier. La grève est donc reconduite pour demain, en attendant qu'une des parties cède.

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Commentaires

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  1. Anonyme Anonyme

    Je ne comprends pas comment on peut les laisser faire grève alors que la ville est en alerte pollution. Je trouve ça vraiment irresponsable. On étouffe et tout le monde s’en fout.

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  2. Anonyme Anonyme

    Le pouvoir de nuisance du personnel de RTM est au cœur de la problématique de la grève : on agit et on gagne en fonction de la gêne aux marseillais que l’on peut occasionner. Le principe consiste à faire pression sur la direction et la tutelle en prenant en otage les marseillais. Enfin, il arrive très fréquemment que l’exercice de la grève ne respecte ni le droit du travail ni les règles internes de MPM, sans que des mesures soient prises par les dirigeants pour limiter ces débordements. Grèves tournantes, piquets de grèves, absence de préavis, violences corporelles sont autant de pratiques courantes souvent non sanctionnées. C’est à la direction de MPM qu’il convient de définir des lignes blanches qui ne devront pas être franchies.Il apparaît clairement que le concept de «service public» de RTM sert avant tout de paravent pour préserver des intérêts particuliers, protéger des rentes de situation ou maintenir les privilèges d’une clientèle syndicale. Alors que la grève est souvent synonyme de mouvement de la dernière chance dans le privé, elle revêt souvent un caractère rituel dans ce service public. Les entreprises publiques de service public disposent aujourd’hui en France d’un quasi-monopole des grèves. Alors que la grève est souvent synonyme de mouvement de la dernière chance dans le privé, elle revêt souvent un caractère rituel dans les entreprises publiques. Le statut des salariés des entreprises publiques de service public les protège de tout licenciement et leur entreprise

    Le droit de circuler des usagers des transports est bafoué. Ces grèves à répétition sont immorales, et nous, les usagers, les travailleurs, nous ne pouvons plus accepter ces prises d’otages permanentes pour des motifs fallacieux ! prenant en otage les clients. Enfin, il arrive très fréquemment que l’exercice de la grève ne respecte ni le droit du travail ni les règles internes à l’entreprise, sans que des mesures soient prises par les dirigeants pour limiter ces débordements. Grèves tournantes, piquets de grèves, absence de préavis, violences corporelles sont autant de pratiques courantes souvent non sanctionnées. A revenir au droit et à la règle en ce qui concerne la grève. Tout d’abord, arrêter de payer les jours de grèves. Ensuite, ne plus accepter les débordements illicites ou abusifs (violences physiques ou morales), sanctionner les actes de malveillance, faire intervenir des huissiers en cas d’acte manifestement illégal. C’est à la direction de l’entreprise qu’il convient de définir des lignes blanches qui ne devront pas être franchies. Le mode de représentation des salariés se situe dans un plan totalement déconnecté du plan économique. Leur entreprise apparaît éternelle, et ils semblent ignorer que l’entreprise a besoin de clients pour vivre et pour les payer. Ils n’ont pas conscience du danger à terme de trop gêner les clients.

    Service publics –idéologie et réalité. Les définitions habituelles du « service public » sont peu convaincantes. Le plus souvent, le « service public » est défini par le fait qu’il serait censé servir « l’intérêt général », contrairement aux services privés qui servent des intérêts privés. Cette distinction s’avère cependant trompeuse puisque l’intérêt général n’existe pas, seuls les individus pouvant faire des choix et avoir des intérêts. Ce postulat est très souvent rejeté par idéologie. Finalement, la seule définition opérationnelle des services publics est que ce sont des services que les hommes politiques définissent comme tels, autrement dit une définition purement politique. L’Union européenne emploie l’expression « services d’intérêt général » de préférence à celle de « services publics ».
    Le désamour actuel manifesté par certains acteurs publics de MPM envers la gestion déléguée privée, s’il est justifié dans certains cas, ne doit pas entraîner leur aveuglement, leur laissant penser que la gestion publique constitue une panacée. La participation active du secteur privé dans la gestion du service public permet aux acteurs publics de bénéficier du savoir faire des spécialistes du métier à tout moment, de ne pas s’exposer en direct, que ce soit en période de conflit social, ou pour assurer la garantie du niveau de qualité du service rendu.

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  3. ALAIN PERSIA ALAIN PERSIA

    Mais ôu se terre le président ZERIBI ? Courage fuyons ! Il est vrai qu’il cumule la présidence de la RTM avec son juteux mandat de député européen .

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  4. poalàgratter13 poalàgratter13

    Il n’y aurait pas des élactions professionnelles bientôt ?

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  5. Marie Josette Marie Josette

    Ils ont raison de faire grève, les avantages acquis c’est sacré.

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  6. Joliette13 Joliette13

    Prime du samedi!! On nous demande à tous de faire ceinture en période de crise et eux demandent plus de prime. Nos salaires sont gelés depuis 4 ans, voir même en diminution.

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  7. PR PR

    pour info, je suis un usgaer -je prend le bus+métro tous les jours. Le droit de grève existe, par contre bloquer l’accès au travail est interdit. On subit donc cette grève qui est quand même forte puisqu’il n’y a aucun bus. le problème est d’en connaitre les revendications afin de se faire son opinion car on a déjà eu un préavis de grève pour une histoire de pantalon! Si on retire un acquis social, les chauffeur doivent se battrent. Leur métier est difficile d’autant qu’il n’existe presqu’aucune voie aménagée pour les bus,que le stationnement en double file est pénible et sans évoquer les probèmes de violence… maintenant résoudre ce type de problème par une augmentation n’est pas crédible (on m’a dit que les chauffeurs de la RTM était bien payé, pourrais t-on avoir l’info Mars actu?) car coment prendre parti de manière individuelle pour ou contre cette grève sans état du différent. La CGT ne communique pas non plus…et les chauffeurs encore moins, pourquoi? En 2e lieu, concernant les congés, je remarque qu’il y a au moins 30% de bus en moins durant les vacances scolaires (on est serré comme des sardines!)- j’en conclue que les chauffeurs on déjà le droit à un certain nombre de congé ? Enfin, s’agissant d’un service public financé en parti par nos impôts et nos abonnement, on est en droit d’entendre des explication des décideurs Mr Zeribi et Gaudin ont également le devoir de s’exprimer auprès des concitoyens Marseillais.

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  8. Anonyme Anonyme

    En ces temps de crise vouloir à tout prix défendre des “avantages acquis” relève d’un parfait égoïsme Il est débile de se faire embaucher comme chauffeur à la RTM et de venir se plaindre ensuite de la fatigue occasionnée par la conduite. Si ce métier ne vous convient pas vous êtes toujours à temps de démissionner et de laisser la place à d’autres. Ils sont “mal payés”? combien gagnent -ils? sur combien de mois? Et quels sont les avantages : combien de prime? tickets restaurants ou non? mutuelle payée? transports gratuits?logement de fonction pour certains?…etc. A lire votre article on en sait pas plus, donc difficile de se faire une idée précise sur la valeur de ces revendications dont on sait seulement qu’elles mettent en difficulté des gens comme moi qui eux ont vraiment besoin de travailler, qui n’ont pas la sécurité de l’emploi, ni d'”avantages acquis”, et qui, travaillant dans le privé, n’ont pas droit à faire grève sous peine de se retrouver à la rue.

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  9. julijo julijo

    Et pourquoi faudrait-il que des travailleurs cessent de revendiquer parce que c’est la crise ???? Où on va là ????
    Que leur grève soit justifiée, justifiable, ou autre…c’est leur choix. Et ce n’est pas parce qu’il y a 5 millions de chômeurs officiels ou non qu’il faudrait que tous les salariés deviennent des “esclaves”, tout accepter et remercier leur patron tous les matins de bien vouloir leur filer du boulot !! On marche sur la tête là !
    Evidemment que c’est très perturbant le blocage des bus, mais ils font comment ????? C’est à la direction, REBOUD, ZERIBI et leur CA à prendre leur responsabilité ! Eux aussi ils encaissent des salaires qui doivent être largement supérieurs à ceux des conducteurs….c’est leur boulot ! Et ils ne le font pas, qu’ils ouvrent des négociations (on se fiche des habitudes de la maison RTM qui ne négocie pas si…etc) LA DIRECTION DOIT FAIRE SON TRAVAIL ! et nous les marseillais on est à pied, QUE LA DIRECTION SE BOUGE !

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  10. Alex Alex

    Je ne comprends le problème au niveau des 2 jours de congés (cela demande une petite clarification de l’article). Est-ce que le problème est la suppression pure et simple de ces 2 jours de fractionnement ou est-ce juste la fin de “l’accord passé de longue date”, à savoir qu’ils devront dorénavant prendre 8 jours hors période pour en bénéficier ?

    Merci pour l’explication.

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  11. Anonyme Anonyme

    Je me demandais bien pourquoi on n’entendait pas plus leurs revendications … Évidemment la pénibilité de leur travail et une prime pour travailler le samedi … ce n’est franchement pas du sérieux.

    Quand bien même on trouve leurs revendications légitimes (après tout chacun à bien le droit de l’estimer …) mais aurait-il au moins la décence de venir rencontrer les usagers pour leur expliquer pourquoi on doit se lever une heure plus tôt pour pouvoir marcher et rejoindre notre travail ?

    Marrant de voir comme on est la seule ville de France où les politiciens ont aussi peur des syndicats : n’importe où ailleurs,ils se seraient fait entendre pour défendre les usagers et citoyens qui payent leur abonnement.

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  12. anonyme anonyme

    ca fait 3 jours que la ville est bloquée: est-ce qu’il y a encore un président à MPM et à la RTM. au lieu de préparer les élections, ils feraient mieux de s’occuper des marseillais qui sont dans la m….

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  13. pique boufigue pique boufigue

    la greve oui bien sur,le travail aussi,mais ils veulent gagner combien c est braves gens,tout le monde serre la ceinture,2400 €/mois c est pas mal,les chomeurs,les vrai en revent,s il s ne veulent pas travailler samedi et dimanche faut changer de metier et ne pas gener toute une population marseillaise,quand a nos celebre dirigeant s,ou sont il,ces gens,qui font parait il du social, qu il s exprimeent,un e seule solution,degager les depots,mais tout le monde trmble,ah cette paix sociale.bon noel.

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  14. Anonyme Anonyme

    Si la gestion privée des services publics bénéficiait aux consommateurs cela se saurait. Ce n’est pas car les sociétés privées chargées d’une mission de service public sont en situation de monopole ou de quasi-monopole. Tel est le cas des compagnies de distribution d’eau, des sociétés d’autoroutes, de Gaz de France, d’EDF depuis qu’elle est partiellement privatisée. Lorsqu’elles ne sont pas en situation de monopole telles les assurances, les sociétés de télécommunications ou les banques, la concurrence est faible En effet la gestion privée des services publics (comme toute gestion privée) suppose moins de satisfaire en priorité les besoins des consommateurs, mais d’augmenter les dividendes les rentiers. Cela induit nécessairement des hausses continuelles des prix. Ceci dit la grève de la RTM , en cette période de crise n’est pas astucieuse. Car elle donne du grain à moudre à la droite. La CGT tire dans les buts de la gauche

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  15. Alex Alex

    Quelqu’un peut répondre à ma question ? (cf ci-dessous)

    Merci

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  16. cani cani

    La CGT fait greve car c’est sa raison de vivre !!
    les représentants syndicaux ne perdent pas un centime car ils jouent avec les “heures de délégations” mais les grévistes de base perdent des journées de salaire

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  17. Anonyme Anonyme

    «Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit.» Nicolas Sarkozy, le 5 juillet 2008.

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  18. Patricia Patricia

    Et les étudiants nous sommes en période d examens très agréable de se lever le matin sans savoir si on sera a l heure pour passer les epreuves!

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  19. un gars normal et ecoeuré un gars normal et ecoeuré

    Cette greve est hallucinante… vous voulez vraiment faire une action qui ne bloque pas les marseillais? Assurez votre travail, mais ne faites plus payer les tickets…. ah zut, c’est vrai les riches qui font nos lois ont dit qu’il etait illegal de toucher au porte monnaie…

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